Dossier d’œuvre architecture IA30003001 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, ornements liturgiques de Nîmes
  • inventaire topographique, Nîmes
église paroissiale Saint-Charles de Nîmes
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nîmes
  • Commune Nîmes
  • Adresse Boulevard Gambetta

Il a fallu plusieurs décennies pour qu'une paroisse soit officiellement créée dans cette zone nord de Nîmes, où les Pères de la Doctrine chrétienne assurent le culte (avec des interruptions) à partir de 1666. Le 22 mars 1772, une délibération du chapitre en accepte le principe ; le 3 avril 1772 le conseil provincial des Doctrinaires promet de fournir les prêtres. Le 2 octobre 1772, Mgr de Becdelièvre érige officiellement la paroisse saint Charles, acte entériné par le roi Louis XV en juin 1773. Le 3 juin 1774, l'évêque obtient 12 000 francs du chapitre, tandis que la ville vote le 7 juin les 70 000 livres estimées nécessaires pour la construction d'une église. La municipalité ne pouvant finalement pas payer, l'évêque prend sur ses fonds propres, notamment sur ses revenus de l'abbaye de Saint-Gilles.

En août 1773, l'architecte Rollin présente le plan de la nouvelle église. Le 15 juin 1774, deux entrepreneurs sont choisis : Jacques Pascal cadet et Jean-Baptiste Allard, de Villeneuve-lès-Avignon. Malheureusement, le terrain n'est pas vierge. L'architecte Rollin écrit : « ayant trouvé des puids, des murs et des bas fonds, qui faisaient craindre pour la solidité … il fut jugé très à propos de piloter les parties moles, de mettre des racineaux et des madriers sur toute l’étendue desdits fondements, ce qui fut exécuté » (AD 30 G1245).

Au cours de ce chantier, la ville décide (28 novembre 1774) de financer elle-même une façade en pierre de taille : "cette façade étant placée au devant du cours, l’une de nos plus belles promenades, la décence a paru exiger que cette façade fut construite en pierre de taille, qu’en conséquence il a été dressé par le sr Rollin, architecte, un second plan et un second devis estimatif » (AD 30 G1245).

Des achats de mobilier de l'époque, ne subsiste que le tableau représentant saint Charles (IM30004006). En 1776, l'évêque a payé la chaire à prêcher et quatre confessionnaux à Adam Hauvert, le maître-autel au marbrier Charles Fauque, quatre cloches, six chandeliers et un christ au fondeur Barbu, la rampe de la chaire au serrurier Joseph Régnier (écrit aussi Reinier) (AD 30 G 1246).

La bénédiction de la construction a lieu le 23 novembre 1776.

Pendant la Révolution, l'église est club puis dépôt d'artillerie ; elle est achetée par piété par un paroissien, M. Marchat. Après plusieurs tentatives de réouverture, le culte est officiellement rétabli le 24 mars 1801 et le curé Bonhomme nommé le 12 juillet.

Plusieurs projets d'agrandissement sont discutés sérieusement à partir de 1853 mais nécessitent des achats de terrain en 1854 ; ils sont votés en 1857, sur les plans de l'architecte Libourel. En 1864, pour rajouter 300 place assises, il est décidé d'allonger le choeur et de le doter de tribunes pour une dépense de 49 200 francs. Les travaux sont faits par Jacques et François Aubert et inaugurés le 23 février 1867. Sources de ces travaux aux AM Nîmes 2 M 8 et AD30 V 174.

M. Doze a dessiné les vitraux du fond du chœur, réalisés par M. Martin, d’Avignon. Ils représentaient Jésus enseignant, st Charles et st Joseph, ils n’existent plus.

Parquet du maître-autel refait par Jacques Bord en 1861.

Les pièces justificatives conservées dans le dossier P des archives de l'évêché donnent beaucoup d'éléments sur le décor des chapelles, sans que le déroulé des travaux soit toujours clair.

Chapelle des fonts baptismaux : première à gauche en entrant dans la nef. Les fonts et la statue de saint Jean datent de 1838-1839, notamment grâce à un legs de M. Aigon. Le sculpteur Colin reconnaît le 4 juillet 1839 avoir reçu 200 francs "pour la chapelle des fonts", mais on ne sait pour quel travail. On pourrait cependant lui attribuer cette oeuvre. L'installation des fonts dans cette chapelle date de 1858, suite à la construction des premières annexes de l'église. Les prescriptions liturgiques prescrivent de mettre les fonts du côté de l'Evangile (Goifon, p. 38). Auparavant, ils étaient dans la première chapelle à l'entrée, côté est, aujourd'hui chapelle saint Joseph. On voit actuellement, derrière le confessionnal une porte condamnée qui donne sur un réduit, peut-être ancienne appendice pour recevoir les fonts baptismaux ; en tout cas, c'est ce que laisse penser le plan initial de Rollin.

Chapelle saint Roch : deuxième à gauche en entrant dans la nef. Le curé Guiméty a financé en 1852-1854 les boiseries de la chapelle, dessinées par Cordet, commis de M. Révoil, et réalisées par Jacques Bord, qui reconnaît paiement final le 19 mars 1853. Les peintures sont d'Auguste Pinède, soldées le 22 avril 1854.

Chapelle de l'Ange gardien : troisième à gauche en entrant dans la nef. L'abbé Bonhomme (1801-1844) rétablit la Congrégation de l’Ange Gardien qui vise à éloigner femmes et filles de tout danger pour leur vertu et leur foi. Travaux d'embellissement importants en 1847 (archives de l'évêché, série P).

- Reçu du 4 août 1847, de L[oui]s Bord (?), pour 300 cents francs, prix convenu de la boiserie que j’ai faite à la chapelle de l’ange gardien.

- Reçu de Bardon jeune, daté du 28 septembre 1847, pour la dorure des boiseries de la chapelle.

- 20 octobre 1847, Coulange, peintre, élève de Mr Bertrand de Marseille, N°12, Boulevart du Petit Cours, peintures en décors, marbres et bois, peintures en Bâtimens, pose les papiers. Facture aux demoiselles de la Congrégation de l’Ange gardien : peint en faux noyer et bronze la boiserie gothique de la chapelle de l’Ange, 75 francs, l’Ange peinte en blanc motte et fond bleu (12 francs), six souches peintes ou vernis à 50 cent, 3 francs.

- Reçu de Bérard aîné, de septembre 1854, pour la peinture de la chapelle. Autel de Vierne vers 1854.

Chapelle saint Joseph : première à droite en entrant dans la nef. Les peintures murales sont l'oeuvre d'Emile Chenillion, sur commande de l'abbé Bonhomme (1803-1844). Il est certain que Brouzet, "peintre d'histoire", a également travaillé pour cette chapelle. L'architecte Bourdon avait prévu des lambris en noyer sur le pourtour, mais peut-être a-t-on changé d'avis ensuite, puisqu'il n'est pas question de menuisier dans l'état des dépenses faites sur la chapelle. Ce changement pourrait aussi expliquer le second peintre...

Les travaux importants sur cette chapelle datent de 1837-39. Ils ont été dirigés par M. Bourdon "architecte en chef du département qui seul a choisi les artistes et traité avec eux" (dossier P arch. dioc.). Le maçon employé est Aubert aîné, qui présente son mémoire de travaux en mars 1837. Chenillion reconnaît être payé le 12 décembre 1838. Statue de saint Joseph de 1858.

En avril 1858, Hyppolite Vierne présente sa facture à la confrérie de saint Joseph pour l'autel de la chapelle.

Chapelle de la Croix : deuxième à droite en entrant dans la nef (encore appelée chapelle du Sacré Coeur en 1906). En 1852, la boiserie a été réalisée par Carle sur un dessin de l'architecte Monsimier. Autel de Vierne vers 1854.

Chapelle de la sainte Vierge : troisième à droite en entrant dans la nef. La boiserie est faite en 1849 par Jacques Bord, la peinture par E. Coulange, la dorure par Bardon. Don de la statue par des particuliers vers 1853. Autel de Vierne vers 1854.

L'édifice n'est pas orienté mais le choeur est au nord. Eglise avec une large nef sans transept, sur laquelle donnent six chapelles. En entrant à gauche, la chapelle des fonts baptismaux (aujourd'hui occupée par l'accueil paroissial), puis la chapelle saint Roch et la chapelle de l'Ange gardien ; en entrant à droit, la chapelle saint Joseph, puis la chapelle de la Sainte Croix et celle de la Vierge.

Choeur à trois travées, avec une abside de 1866 aujourd'hui dans un état inquiétant, qui tient sans doute à la stabilité des sols.

Façade classique avec une grande baie, obturée intérieurement par l'orgue.

  • Plans
    plan allongé
  • État de conservation
    menacé
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 2010/08/09
  • Référence MH

Bibliographie

  • GOIFON, Abbé, Notice historique sur la paroisse Saint-Charles de Nîmes d’après Ménard et les documents originaux. Nîmes : Grimaud/Bedot, 1872, 55 p.

  • DURAND, Albert (Chanoine). L’abbé Bonhomme, doctrinaire et curé de Saint-Charles (1759-1844). Bulletin du Comité de l’Art chrétien. 1914, t. 10, n° 70, 1914, p. 324-384 et 1914, t. X, n° 71, p. 393-434.

Annexes

  • Archives de l’évêché de Nîmes. Série P
  • liste des curés
  • Inventaire de 1906 (AD 30 V 530)
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Inventaire général Région Occitanie