Dossier d’œuvre architecture IA30003004 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, ornements liturgiques de Nîmes
  • inventaire topographique, Nîmes
église paroissiale Sainte-Perpétue de Nîmes
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nîmes
  • Commune Nîmes
  • Adresse Boulevard de Prague

Avant la paroisse Sainte-Perpétue, existait dans ce quartier situé au sud-est de l'enclos, un établissement de Capucins, communautés issues de l'ordre franciscain. Dès 1629, le roi Louis XIII les avait appelés à Nîmes. Le couvent fut achevé en 1651 et leur église, dédiée à Saint-Denis, fut terminée en juin 1663. Le choix du titulaire viendrait du soutien constant apporté aux Capucins par Mgr Anthime Denis Cohon, évêque de Nîmes de 1633 à 1644, puis de 1655 à 1670.

Le 14 juin 1790, jour de la bagarre de Nîmes, le couvent est pris d'assaut et cinq capucins sont assassinés. Le culte, qui reprend en mai 1803, se fait sous le vocable des saintes Perpétue et Félicité, qui avaient une église à Nîmes dès 905, disparue lors des guerres de Religion. La paroisse vivote les premières années ; l'église n'est que chapelle de secours en 1812, (le 6 février 1814, le curé Simil s'incline devant le pape VII, qui loge à l'hôtel voisin) puis succursale le 28 février 1821, puis cure de seconde classe en mai 1822. Elle bénéficie cependant de curés très actifs - abbé Raynard, abbé Goubier (1839-1855), abbé Malartre (1855-1863) notamment - et finalement, des travaux d'embellissement sont décidés pour cette église.

En novembre 1850, lors d'une exposition au musée des Beaux-Arts, l'architecte Léon Feuchère expose dans la "section architecture une restauration grandiose et élégante d'un des bas-côtés de l'esplanade, comprenant l'Hôtel du Luxembourg avec une nouvelle façade, l'église Sainte-Perpétue et un nouveau lavoir municipal qui devait prendre la place de la Manutention" (Pieyre, t. 2, p. 57). Il pense alors plus à la vue de la place qu'à l'église elle-même. Le conseil municipal approuve le projet le 1er juin 1852.

Le 1er octobre de la même année, le prince-président Napoléon pose la première pierre du futur clocher puisque, dans un premier temps, la ville avait juste décidé de construire une nouvelle façade. Mais Léon Feuchère fait remarquer que cela oblige à surélever l'église (100 000 frs de plus), puis l'on s'aperçoit que les murs anciens ne supporteront pas les travaux, ce qui fait reconstruire entièrement l'édifice, toujours sur les plans de Léon Feuchère (357 000 francs de plus).

Les travaux traînent en longueur, du fait de coûts supplémentaires et de la mort successive de deux architectes, Feuchère en 1857 puis Monsimier ("coopérateur de l'architecte défunt" (AD 30 V 173)) en 1860. C'est Libourel, l'architecte de la ville, qui termine les travaux en 1864. En revanche, l'entrepreneur, Granon, suit l'intégralité du chantier. De la même façon, le coût initial de 160 000 francs est passé à près d'un million.

Le 31 juillet 1862, le gros oeuvre est terminé par la pose de la croix qui est en haut de la flèche, oeuvre du serrurier Marius Nicolas.

Les créations de mobilier peuvent alors prendre la suite du chantier. La maison Ducel, de Paris, fournit notamment "14 candélabres munis de six flammes, à placer entre les piliers et en face des chapelles latérales" (AD 30 V 173).

Les sculptures de la façade sont un chantier en soi. Le 29 juin 1857, il est passé commande à Joseph Felon pour les 3 grandes statues et les bas-reliefs au-dessus des trois portes, mais Paul Colin reçoit également, en juillet 1862, une grande commande de 43 673 francs pour le décor architectural (AD 30 V 173). Auguste Bosc, quant à lui, reçoit commande le 18 novembre 1858 de sculpter les anges dominant deux gâbles. Les grandes statues sont transportées et mises en place par l'entreprise Bigeard début 1863.

Le 2 février 1864, Mgr Plantier bénit l'église et y accueille les reliques des saintes Félicité et Perpétue. Le 8 juin de la même année est choisi pour la consécration, en profitant de la présence dans le Sud de nombreux évêques présents pour la consécration de ND de la Garde, à Marseille. Le consécrateur est l'archevêque d'Avignon. Sept évêques et 200 prêtres sont présents.

En 200 Vivia Perpetua est une jeune carthaginoise de 22 ans, mère d'un enfant et fille d'un païen ; elle a écrit dans sa captivité ; Félicité est une esclave chrétienne, mariée et enceinte ; il est interdit de condamner à mort les femmes enceintes mais elle accouche rapidement d'une fille confiée à une famille. Les deux femmes sont mises dans des filets et exposées à une vache furieuse. Le peuple refuse ces tortures. Finalement, elles ont la gorge tranchée par un gladiateur.

Des portes temporaires ont d'abord été placées ; donc, le 20 novembre 1877, le sujet revient au conseil municipal et l'on ressort les dessins de Feuchère. Il est cependant décidé de réaliser des sculptures d'anges en bois au lieu des rosaces en bronze prévues, et les modèles sont simplifiés. Le 13 mai 1879, on revient à l'idée des ornements en bronze, moins fragiles. Vincent Pialat est l'adjudicataire, en juillet 1879, de ces trois portes monumentales en chêne. En 1880, la ville donne les vieilles portes à la paroisse, à la condition que celle-ci se charge de la construction d'un tambour pour la porte principale.

Le calcaire utilisé est la pierre de Barutel ou de Roquemaillère pour la façade et les colonnes intérieures, la pierre "grisette" de Beaucaire pour le clocher.

Eglise de plan barlong, dont la nef à six travées est dotée de bas-côtés. Les espaces sont scandés par dix colonnes jumelées. Choeur à deux travées flanqué de deux chapelles orientées, la chapelle de la Vierge et la chapelle saint François (sert de chapelle de semaine).

Côté droit en entrant, la chapelle des capucins ou chapelle des morts, précède la chapelle Sainte Agnès, puis la chapelle saint Louis de Gonzague, enfin la chapelle Sainte Perpétue. Côté gauche en entrant, chapelle des fonts baptismaux, chapelle saint Joseph, chapelle du Sacré-Coeur et chapelle de Notre-Dame du Sacré-Coeur, remplacée aujourd'hui par la pièce d'accueil paroissial.

Cinq grandes statues en pierre de Lens ornent extérieurement la façade; deux anges, celui de la miséricorde, brandissant la croix, et celui du châtiment tenant le glaives sont placés chacun au sommet du gâble des deux bas-côtés, tandis que les statues de Sainte Perpétue et de sainte Félicité ornent deux niches de la façade. Dans l'axe de la façade, domine la grande statue de Christ bénissant. Au-dessus de la porte centrale, la vierge à l'Enfant est adorée par des anges. Sur les portes latérales, sont les quatre évangélistes, Matthieu, Marc, Luc et Jean, accompagnés de leurs figures symboliques.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Couvrements
  • Couvertures
    • flèche en maçonnerie
    • toit à longs pans
  • Représentations
    • Christ glorieux
    • Evangéliste
    • Vierge à l'Enfant
  • Précision dimensions

    longueur : 41 mètres ; largeur : 22 mètres ; largeur de la nef centrale : 9,30 mètres.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives communales de Nîmes; 2 M 19 1. église Sainte-Perpétue.

Bibliographie

  • AFFLATET, Pierre. Centenaire de Sainte-Perpétue, 2 février 1964. Brochure. Nîmes.

  • GOIFFON, M. Notice historique sur les Capucins et la paroisse Sainte-Perpétue de Nîmes d'après Ménard et les documents originaux. Nîmes : typographie Soustelle, 1871, 46 p.

    p. 27-28
  • PIEYRE, Adolphe. Histoire de la ville de Nîmes depuis 1830 jusqu'à nos jours. Nîmes : Catelan, 1886.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 7721
    T. 2, p. 190, 192, 207-208, 221-223, 260, 296, 325, 341-342

Annexes

  • dossier documentaire sur la paroisse Sainte-Perpétue
  • Histoire de Nîmes par Adolphe Pieyre
  • Inventaire 1906
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Inventaire général Région Occitanie