Dossier d’œuvre architecture IA11000798 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
station thermale de Campagne-les-Bains
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées
  • Commune Campagne-sur-Aude
  • Lieu-dit Campagne-les-Bains
  • Cadastre 2020 AL

Les sources de Campagne sont situées sur la rive droite de l’Aude. La station est traversée par le ruisseau du Rieutort (appelé aussi Granès), et dominée à l’est par le plateau de Lauzet. Les Bains de Campagne se situent à un kilomètre au nord de Campagne-sur-Aude, et 1,5 km au sud d'Espéraza qui se trouvent toutes deux sur la rive gauche de l’Aude. Gourdon en 1874, décrit Campagne comme un village assez conséquent de 450 habitants. C’est un pays agréable et fertile. La filature de laine y est très développée. Le hameau des bains se résume alors à l’établissement thermal. Situé à une altitude de 230 mètres dans une vallée de moyenne hauteur, Campagne-les-Bains offre un climat doux et des hivers courts.

Les sources sont au nombre de trois dont deux sont exploitées au XIXe siècle : la source buvette (ou source de la fontaine), et la source du pont. Toutes deux se situent sur la rive gauche du Rieutort.

De l'usage primitif des eaux de Campagne-les-Bains

Dans son ouvrage de 1874, Gourdon décrit Campagne comme une station gallo-romaine, mais n’avance aucune preuve d’un usage antique des eaux. Il n’existe aucune trace d’architecture antique relative à cette pratique En 1147, le lieu appartient aux Templiers de l’ordre de Malte, de la commanderie de Douzens. Dans le compoix de 1755, un moulin à scie est mentionné sur le Rieutort. Il appartient à Blaise Gabalda, et est incendié en 1782.

Dans son rapport du 12 juin 1769, Gabriel François Venel (1723-1775), médecin chimiste et préposé par le Roi à l’analyse des eaux minérales du Royaume, atteste l’importance des eaux de Campagne (AD11-S795). Il précise que les eaux seraient préconisées dans le traitement des maladies de la peau, des voies urinaires, du foie, des affections mélancoliques hystériques, les échauffements et les amaigrissements. L’eau est alors utilisée en boissons et gagnerait à être exploitée en bains, selon Venel.

Quelques années plus tard, en 1778, Antoine de Gensanne reprend les constatations de Venel dans son ouvrage « Histoire Naturelle du Languedoc Roussillon », et signale une forte source d’eau thermale à Campagne semblable à celle d’Alet. Il ne mentionne toutefois pas d’établissement lié à l’exploitation des eaux. Un tableau des sources et fontaines minérales dressé à Limoux le 14 messidor an VIII (13 juillet 1800) précise que le citoyen Étienne Gabalda a construit des bains en-dessous du chemin de Limoux à Quillan et qu'il attira dans sa propriété une partie de la source. Celle-ci est exploitée en partie pour les bains et en partie sous forme de boisson.

L'exploitation des eaux en bains et boissons

À partir de 1812, sous l’impulsion d’un intérêt grandissant pour la thérapeutique par les eaux à l’échelle de l’Empire, les analyses chimiques se multiplient à Campagne-les-Bains. Une étude des eaux de Campagne par Estribaud et Frejacques est réalisée en 1812, suivie des analyses de Reboulh, puis Bonnafoux et Balard en 1837, Borrel en 1846 et Filhol en 1858.

L'analyse de1812 est suscité par le propriétaire de l'époque, M. Gabalda cadet, qui avait constaté une baisse de la fréquentation des bains. Il l'impute à la surélévation des eaux de la principale source, transportées dans un local des bains trop élevé : cette disposition est jugée altérer la composition et l'on rétablit alors les niveaux dans leur état de 1769.

Dès 1812, un premier établissement thermal est édifié par le propriétaire des lieux, Sieur Gabalda d’Espéraza. Il apparaît sur le cadastre ancien de 1826 sur la parcelle B 604. Cet établissement est alimenté par la source du pont. Ses eaux sont alors prises en boisson. En 1846, l’établissement thermal est restauré. Il est alors équipé de 24 baignoires en zinc, de douches, d’équipements pour les traitements de boues, et d’une buvette pour la cure de boisson. La source du Pont alimente l’établissement thermal. Elle est chauffée de 4 à 5°C avant son utilisation en bains. Un appareil à circulation continue élaboré par Jules François, inspecteur général des eaux thermales de France, permet de chauffer l’eau sans perdre ses propriétés thérapeutiques. Deux robinets permettent au baigneur de réguler la température, un robinet d’eau chauffée, et un autre d’eau thermale non chauffée. On y pratique plusieurs méthodes de soins : les bains, les douches (latérales, ascendantes, descendantes), la cure de boisson, les boues réalisées à partir de limons renfermant les principes minéralisateurs des eaux recueillies dans les bassins. On y traite les affections de l’appareil digestif, les fièvres intermittentes et paludéennes et les maladies des voies urinaires.

Une première construction apparaît sur la parcelle B 601 en 1834 puis en 1835 sur la parcelle voisine B 603, sous la mention de maison pour le compte de Jean Gabalda (AD 11, 3 P 2436). Augmentée en 1836, puis en 1846, la construction de la parcelle 601 correspond à l’hôtel attenant aux thermes. Dans la description de Bonnafoux en 1846, une partie de l’hôtel est réservée à l’administration, et les chambres au premier étages accueillent les baigneurs. Un jardin à l’anglaise, qui fait front à l’hôtel, est aménagé la même année. Au centre, un grand bassin anime le parc.

De nouveaux travaux de captage sont réalisés en 1859 et 1860 par M. François, ingénieur et M. Debosque, futur propriétaire de l’établissement. Le 21 novembre 1860, (AD11 5M114) Gabalda obtient l’autorisation d’exploitation des sources buvette et du pont. La source du pont sourdait dans le lit du Rieutort et alimentait un bassin rudimentaire. Les travaux de captage ont permis de creuser un nouveau bassin réservoir, creusé sous une voûte, pour le protéger des intempéries. En 1866, l’établissement thermal et l’ensemble des bâtiments passe aux mains de Florentin Debosque qui mène des travaux importants : sont alors construites la chapelle et la remise avec des chambres sur la parcelle 601 et sont agrandis l'hôtel (parcelle 601), et les bains et chambres de la parcelle 604. Debosque cherche des solutions pour réduire la distance parcourue par l’eau pour gagner des degrés de température et ainsi éviter d’avoir à chauffer l’eau. Le fait de chauffer l’eau est soupçonné de diminuer les propriétés curatives des eaux, il faut trouver des solutions alternatives aux procédés mis en place par Jules François, ingénieur, qui est également son beau-frère. En 1869, M. Debosque crée une buvette à la source du pont. Les deux sources se prennent alors en boisson. Entre 1861 et 1874, c’est presque 700 baigneurs qui fréquentent l’établissement. En plein essor, Campagne connait son apogée vers 1900, puis décline à partir de 1908.

À partir de 1908 en effet, les propriétaires délaissent l’établissement, qui périclite peu à peu. On ne compte plus alors qu’entre 60 et 80 baigneurs pendant la saison (AD11-8M201) avec un maximum de 15 à 20 personnes en période d’affluence.

La relance des soldats blessés.

Au début du XXe siècle, la tuberculose se propage en France. Les conditions d’hygiène sont mauvaises, les malades crachent n’importe où et la maladie se répand à grande vitesse. Les soldats malades sont envoyés au front. Il devient urgent de créer des centres sanitaires spécialisés pour accueillir ces malades. Mais la maladie fait peur, et personne ne souhaite voir un tel établissement près de chez soi. Campagne-les-Bains ne fait pas exception.

En septembre 1915, des protestations se font entendre contre le projet d’établissement de l’hôpital complémentaire n°59. Elles restent sans effet, puisque l’État réquisitionne l’établissement de bains le 20 octobre 1916 pour y établir un hôpital militaire, destiné à accueillir les soldats atteints de la tuberculose. Il compte 140 lits, et fonctionne également comme école de réadaptation à la vie rurale pour les tuberculeux. Des ateliers sont mis en place pour apprendre de nouveaux métiers tels que la vannerie, l’étamage, l’aviculture, l’apiculture, le travail du bois, l’agriculture, l’élevage et les travaux des champs. Les produits récoltés et fabriqués sont vendus à des particuliers sur les marchés, et les bénéfices étaient remis aux soldats nécessiteux à leur départ de Campagne.

En 1917, une galerie de cure est construite pour permettre la cure d’air aux malades. Un médecin major est chargé de la direction de l’établissement. Le personnel est réduit. Les médecins-chefs qui se succèdent sont les docteurs Boudouresque, Bouix, puis le docteur Guillaume Roux qui prend ses fonctions peu avant 1920 à Campagne. Les pratiques thermales sont peu à peu abandonnées. Les soldats profitent des eaux chaudes aux propriétés calcifiantes. On y soigne aussi ceux qui ont été gazés. Les malades séjournaient entre 3 et 6 mois, avant de retourner au front ou de rentrer chez eux. Le 15 février 1921, le docteur Roux fonde la fédération « les blessés du poumon » à Campagne-les-Bains, dans le but de regrouper les tuberculeux de la guerre et de leur proposer des soins et de l’aide. L’hôpital complémentaire ferme ses portes le 5 mars 1922. Entre 1916 et 1922, 1 638 militaires ont été soignés, et 82 sont décédés sur place. Parmi eux, 37 n’ont pas été réclamés par les familles, et sont enterrés au cimetière militaire de Campagne.

Tentative de relance de l'exploitation des eaux.

En 1924, une tentative de relance de l’activité thermale échoue, l’image d’un hôpital pour les tuberculeux n’inspire pas confiance. En 1928, Pierre Debosque, propriétaire est contraint de mettre en vente « les bains de Campagne ». Tout est vendu par lots, les terres et les immeubles qui se répartissent entre plusieurs propriétaires parmi lesquels les familles Jordan, Roméro, Tirado, Tudo et Fernandez. Le hameau compte alors 15 familles et 80 habitants, majoritairement des familles d’ouvriers chapeliers d'Espéraza. Seule la source fournit de l’eau, et insuffisamment en hiver. Le réseau d’eau potable est alors prolongé jusqu’au hameau des bains. Le réseau électrique est étendu en 1928. Ces améliorations portent désormais le nombre d’habitants à 200.

En 1929, la commune d’Espéraza se porte acquéreur de la source, de l’allée des bains. Mais Campagne se réserve le droit pour les habitants de prendre de l’eau à la source. L’exploitation des sources du pont et de la buvette est révoquée en septembre 1933 (AD11 5M 114 (139)) : la 1e est tarie depuis 7-8 ans tandis que la seconde, inexploitée depuis 10 ou 15 ans, présente des dangers de pollution par des eaux douces.

En 1968, la mairie d’Espéraza fait poser une pancarte à la source interdisant de boire l’eau, afin d’éviter toute forme de pollution. Un projet de mise en bouteille est également à l’étude. Mais ce projet n’aboutit pas, la mise en bouteille modifierait la propriété des eaux. Alors en 1970, la commune d’Espéraza souhaite relancer les activités thermales. Il est alors question de remettre les sources en état et un nouveau projet d’exploitation est à l’étude. André Jasse, président de la société Rennes thermal, a la charge de mener à bien ce projet. Il faut construire un nouvel établissement dans lequel il faudra acheminer l’eau grâce à de nouveaux captages. Il faudra également construire de nouveaux logements. Mais ce projet n’aboutit pas.

En 1977, les habitants de Campagne protestent. Depuis 30 ans que la source appartient à la commune d’Espéraza, celle-ci n’est pas entretenue, et cet endroit bucolique est délaissé. Les habitants ne peuvent plus bénéficier de l’usage des eaux. Ils décident de nettoyer le lieu, de remettre la grille en place et de fermer l’accès. S’ensuivent des années de désaccord entre les communes d’Espéraza et de Campagne-sur-Aude. Ce n’est qu’en 1994 que le maire d’Espéraza consent à vendre la source à la commune de Campagne-sur-Aude. Celle-ci envisage en 1996 l’implantation d’une usine d’embouteillage au bains, mais le projet n’aboutit pas.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1866, daté par source

Dans son ouvrage de 1874, Gourdon décrit précisément l’établissement thermal de Campagne-les-Bains (p. 308) : une allée de platanes perpendiculaire à la route et à l’Aude mène à la buvette et à l’établissement thermal, qui se trouve à gauche. Les bains sont au rez-de-chaussée, le premier et second étage sont réservés aux chambres aménagées pour les baigneurs. C’est le premier établissement construit, directement à proximité immédiate de la source. À droite, l’hôtel principal est plus récent, la façade donne sur un jardin anglais qui le sépare de la route et de l’Aude. À droite de l’hôtel principal, un bâtiment renferme les écuries et remises destinées aux baigneurs. À gauche de l’allée de platanes, sur la rive droite du Rieutort, se situent le café de l’établissement, ainsi qu’un chalet réservé aux familles qui préfèrent séjourner isolément. Derrière l’établissement, des promenades aménagées permettent de se promener entre vignes et arbres fruitiers. Tout en haut du plateau, la chapelle Notre Dame de Bon Secours est réservée aux résidents de la station pour le culte. Au nord, le château de Caderonne appartient à M. Debosque d’Espéraza, frère du propriétaire de l’établissement à cette période.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD11-S795 Tableau des sources et fontaines minérales, 1800

    AD Aude : S795
  • AD11_063_PW08813 cadastre ancien, 1826

    AD Aude : 063_PW08813
  • AD11-3P 2436 Matrices cadastrales 1827 à 1908

    AD Aude : 3P 2436
  • AD11-Matrices cadastrales 1827 à 1908.

    AD Aude : 3P 2437
  • AD11-3P 2438 Matrices cadastrales 1882 à 1911

    AD Aude : 3P 2438
  • AD11-3P 2440 Matrices cadastrales 1910 à 1934

    AD Aude : 3P 244
  • AD11-4E63 3N1 Conservation et aménagement des sources d'eaux minérales à Campagne sur Aude, 1856.

    AD Aude : 4E63 3N1
  • AD11-4E63 5Q1 Médecine gratuite, 1856

    AD Aude : 4E63 5Q1
  • AD11-2604 W55-1 Cadastre Campagne-sur-Aude 1934.

    AD Aude : 2604 W55-1
  • AD11_1757W055 cadastre rénové 1935.

    AD Aude : 1757W055
  • AD11-2604W55-1 cadastre campagne révisé pour 1992.

    AD Aude : 2604W55-1
  • AD11-Archives communales de Campagne-sur-Aude, non classé

    AD Aude : non classé
  • FAGES, Antoine, "De Campagne les Bains à Rennes-le-Château", in Bulletin de la Société D’études scientifiques de l'Aude, tome 20, 1909.

    p. 128-133

Bibliographie

  • GENSANNE, Histoire naturelle du Languedoc, 1778

  • GOURDON, Stations thermales de l'Aude, Rennes, Campagne, Alet 1874.

    pp. 304-342
  • STUBLEIN Eugène, Description d’un voyage aux établissements thermaux de l’arrondissement de Limoux, 1877.

    P. 23
  • BONNAFOUX, J-B, recherches sur les eaux minérales de Campagne, Imprimerie Boute, Limoux, 1837

  • BALARD, Un mot sur les eaux minérales de Campagne (Aude), Limoux,, 1841, 38 p.

  • BONNAFOUX J-B, recherche sur les eaux minérales de Campagne, 1846

  • PREJACQUES, Gustave, Eaux minérales de Campagne, 1861.

  • Joanne, P., Pyrénées, Guides Diamant, Hachette et Cie, 1888, 383 p.

    p. 280
  • FILHOL, Henri, Eaux minérales de Campagne, 1889.

  • MOULA, Paul, Excursion aux bains de Campagne, 1896.

  • MOT, Gustave, Étude sur les templiers et le temple de Campagne, 1896.

  • LAGARDE, J-L. Guide pratique du baigneur dans les stations thermales de l'Aude, 1902.

  • FAGES, Antoine, "Excursion du 26 juillet 1903" in Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, 1904, tome 15, p. 85-95.

    p. 85-95
  • Courrent Paul, "Sources hydrominérales de l'Aude" in Bulletin de la société d'études scientifiques de l'Aude, tome XXV, Bonnafous Imprimeur, Carcassonne, 1914, pp. 61-75 (AD11-17PER25).

    AD Aude : 17PER25
  • GELIBERT, Maud, La commanderie templière de Campagne, 1973.

  • CAZALS, Rémy, Sources de l’Aude, Archives Départementales de l’Aude, Carcassonne, 1991.

    AD Aude
  • DEJEAN, Thomas, Sur les traces des thermes de la haute vallée de l'Aude, thèse de pharmacie soutenue à l'Université Paul Valéry le 26 février 1993.

  • RUIZ, Sophie, Les stations thermales du Languedoc Roussillon, étude Monuments Historiques, 1999, non publié.

  • MAZIERES, Maurice-Henri (René), Rercherche historique sur Campagne.

  • JEAN Gérard, Bibliographie générale de l’Aude, 2004, pages thermalisme, AD11

    AD Aude
  • ESPARSEIL, Raymond, Métallurgie des sources thermales de Campagne

  • LEPAGE, Jean. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs et architectes du Languedoc-Roussillon (1800-1950). Sète : Editions singulières, 2008.

  • MOREAU, Marthe, L’Aude en cartes postales, villes et villages au début du XXe siècle, Les Presses du Languedoc, Montpellier, Tome 1, l’Aude languedocienne. 2001

    AD Aude : 944.87 MOR1

Documents figurés

  • Fonds privé Eric Sentucq, cartes postales anciennes

    collection particulière
  • Fonds Josette Berthier

Lien web

Annexes

  • Rapport du docteur Venel en 1759 (AD Aude S795)
  • Tableau des sources et fontaines minérales, 1800 (AD 11 S795)
  • Bains de Campagne-sur-Aude (AD Aude, 5 M 110, état signalétique des stations, 1908-1915).
  • Analyse des eaux minérales de Campagne, décembre 1812 (AD Aude S 795).
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM