Avec la conversion de l’établissement thermal en hôpital militaire en 1916, les affections des malades se recentrent sur les poumons. La cure d’air fait partie intégrante des soins préconisés pour les blessés du poumon et les tuberculeux. Pour accueillir les soldats malades, une structure spécifique est alors envisagée. La galerie de cure est édifiée en 1917. Elle se situait probablement sur la rive droite du Rieutort, près du café, derrière l’établissement thermal.
D’après les descriptions du Dr Roux, médecin chef de l’hôpital militaire de Campagne, les malades doivent prendre des cures d’air pendant 9 heures par jour. Ils s’installent tout le jour durant sur des chaises longues dans la galerie de cure. La cure n’est rompue que pour une demi-heure de récréation et par les repas. La galerie est surveillée par un employé chargé de faire respecter la discipline, le calme, l’hygiène et l’usage obligatoire de crachoirs. Les chaises longues sont pliables et relevables, tendues d’une forte toile d’Armentières. Ainsi, elles sont très simples à fabriquer sur place. Elles doivent être également confortables pour le malade. Le mur de la galerie de cure portait l’inscription suivante : « L’air est non seulement le meilleur aliment, mais aussi le seul médicament ». L’air libre est considéré comme le meilleur traitement aux affections du poumon. Les soldats doivent dormir près de la fenêtre ouverte, par tous les temps, la tête hors du lit, sans bonnet ni foulard. La cure d’air transforme le malade. Il respire mieux, tousse moins, et se sent moins oppressé. Son moral s’améliore, et il retrouve peu à peu l’appétit et un sommeil plus régulier.
Les malades séjournaient entre 3 et 6 mois, avant de retourner au front ou de rentre chez eux. Le 15 février 1921, le docteur Roux fonde la fédération « les blessés du poumon » à Campagne-les-Bains, dans le but de regrouper les tuberculeux de la guerre et de leur proposer des soins et de l’aide.
L’hôpital complémentaire ferme ses portes le 5 mars 1922. Entre 1916 et 1922, 1 638 militaires ont été soignés, et 82 sont décédés sur place. Parmi eux, 37 n’ont pas été réclamés par les familles, et sont enterrés au cimetière militaire de Campagne. La galerie de cure est abandonnée après la fermeture de l’hôpital complémentaire en 1922. Elle n’apparaît pas dans l’étude menée en 1985 par les services de l’Inventaire, et elle n’est que mentionnée dans l’étude commandée par la CRMH en 1998. Nous supposons qu’elle est détruite entre 1922 et 1985.