Dossier d’œuvre architecture IA11000799 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
ancien établissement thermal, actuellement immeuble à logements
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées
  • Commune Campagne-sur-Aude
  • Lieu-dit Campagne-les-Bains
  • Adresse 1,3, 5, 5 bis, 7 allée de la source thermale
  • Cadastre 2020 AL 44,47,48,134,135,140,142,143  ; 1826 B02 604
  • Dénominations
    établissement thermal
  • Destinations
    immeuble à logements
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

L’ancien établissement des bains apparaît sur le cadastre ancien de 1826, sur la parcelle B604. Il y voisine avec une fontaine, alimentée par la sources des eaux située à l'extrémité sud-est de la parcelle 603. Engagé par de nombreuses analyses chimiques des eaux depuis la fin du XVIIIème siècle, la station prend de l’ampleur. Dès 1812, un premier établissement thermal est édifié par le propriétaire des lieux, Sieur Gabalda d’Espéraza. Cet établissement est alimenté par la source du pont. Ses eaux sont alors prises en boisson. En 1846, l’établissement thermal est restauré. Il est alors équipé de 24 baignoires en zinc, de douches, d’équipements pour les traitements de boues, et d’une buvette pour la cure de boisson. La source du Pont alimente l’établissement thermal. Elle est chauffée de 4 à 5°C avant son utilisation en bains. Un appareil à circulation continue élaboré par Jules François, inspecteur général des eaux thermales de France, permet de chauffer l’eau sans perdre ses propriétés thérapeutiques. Deux robinets permettent au baigneur de réguler la température, un robinet d’eau chauffée, et un autre d’eau thermale non chauffée. On y pratique plusieurs méthodes de soins : les bains, les douches (latérales, ascendantes, descendantes), la cure de boisson, les boues réalisées à partir de limons renfermant les principes minéralisateurs des eaux recueillies dans les bassins. On y traite les affections de l’appareil digestif, les fièvres intermittentes et paludéennes et les maladies des voies urinaires.

De nouveaux travaux de captage sont réalisés en 1859 et 1860 par M. François, ingénieur et M. Debosque, futur propriétaire de l’établissement. Le 21 novembre 1860, (AD11 5M114) Gabalda obtient l’autorisation d’exploitation des sources buvette et du pont. La source du pont sourdait dans le lit du Rieutort et alimentait un bassin rudimentaire. Les travaux de captage ont permis de creuser un nouveau bassin réservoir, creusé sous une voûte, pour protéger des intempéries. En 1868, l’établissement thermal et l’ensemble des bâtiments passe aux mains de Florentin Debosque. Il cherche des solutions pour réduire la distance parcourue par l’eau pour gagner des degrés de température et ainsi éviter d’avoir à chauffer l’eau. Le fait de chauffer l’eau est soupçonné de diminuer les propriétés curatives des eaux, il faut trouver des solutions alternatives aux procédés mis en place par Jules François, ingénieur, qui est également son beau-frère. En 1869, M. Debosque crée une buvette à la source du pont. Les deux sources se prennent alors en boisson. Entre 1861 et 1874, c’est presque 700 baigneurs qui fréquentent l’établissement. En plein essor, Campagne connait son apogée vers 1900, puis décline à partir de 1908, à cause du défaut d’entretien des installations.

L’Etat réquisitionne l’établissement de bains et tous les bâtiments qui le composent le 20 octobre 1916 pour y établir un hôpital militaire, destiné à accueillir les soldats atteints de la tuberculose. Les pratiques thermales sont peu à peu abandonnées. Les soldats profitent des eaux chaudes aux propriétés calcifiantes. On y soigne aussi ceux qui ont été gazés. L’hôpital complémentaire ferme ses portes le 5 mars 1922. Entre 1916 et 1922, 1 638 militaires ont été soignés, et 82 sont décédés sur place. Parmi eux, 37 n’ont pas été réclamés par les familles, et sont enterrés au cimetière militaire de Campagne.

En 1924, une tentative de relance de l’activité thermale échoue, l’image d’un hôpital pour les tuberculeux n’inspire pas confiance. En 1927, Pierre Debosque, propriétaire est contraint de mettre en vente « les bains de Campagne ». Tout est vendu par lots, les terres et les immeuble à des propriétaires multiples. A l’heure actuelle, l’ancien établissement thermal est divisé en immeuble de logements. La source du pont est fermée par une dalle de béton. Il ne reste que les vestiges d’une partie du bassin qui témoigne de l’activité passée.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 19e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle

L’ancien établissement thermal est isolé, en bordure du Rieutort sur la rive droite de la rivière. De plan rectangulaire, il est édifié en pierre et les encadrements à l’origine en bois, ont été supprimés. Il est couvert d’un toit à deux pentes recouvert de tuiles. Il est composé d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée et surélevé de deux étages. Il comporte 4 portes d’accès sur l’allée de la source thermale. On accède aux portes par un perron de quelques degrés, à volée simple ou double. L'escalier à volée symétrique appartient au parti d'origine. Sous le perron, un soupirail permet l’aération des sous-sols. Les perrons sont protégés par un garde-corps en fer forgé. Devant le mur pignon au sud, les vestiges de l’ancien bassin sont encore lisible, bien qu’il ait été comblé récemment (après 1985). La corniche est agrémentée d’un décor de génoise à trois rangs, deux sur l'extension. Cette dernière correspond à la parcelle 44 et est moitié moins profonde que le reste de l'édifice, complétée sur la seconde moitié par une terrasse que dessert un escalier extérieur. L'extension a remplacé la terrasse qui était visible sur les cartes postales anciennes. Les vues anciennes sont obstruées pas l’abondance de végétation. Il est difficile de donner une lecture nette de l’évolution du bâtiment.

Toutefois, malgré les remaniements lisibles sur la façade, le bâtiment semble assez fidèle à la construction d’origine. Il ne comporte pas d’intérêt architectural significatif.

  • Murs
    • pierre maçonnerie enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD11-S795 Tableau des sources et fontaines minérales, 1800

    AD Aude : S795
  • AD11_063_PW08813 cadastre ancien, 1826

    AD Aude : 063_PW08813
  • AD11-3P 2436 Matrices cadastrales 1827 à 1908

    AD Aude : 3P 2436
  • AD11-Matrices cadastrales 1827 à 1908.

    AD Aude : 3P 2437
  • AD11-3P 2438 Matrices cadastrales 1882 à 1911

    AD Aude : 3P 2438
  • AD11-3P 2440 Matrices cadastrales 1910 à 1934

    AD Aude : 3P 244
  • AD11-4E63 3N1 Conservation et aménagement des sources d'eaux minérales à Campagne sur Aude, 1856.

    AD Aude : 4E63 3N1
  • AD11-4E63 5Q1 Médecine gratuite, 1856

    AD Aude : 4E63 5Q1
  • AD11-2604 W55-1 Cadastre Campagne-sur-Aude 1934.

    AD Aude : 2604 W55-1
  • AD11_1757W055 cadastre rénové 1935.

    AD Aude : 1757W055
  • AD11-2604W55-1 cadastre campagne révisé pour 1992.

    AD Aude : 2604W55-1
  • AD11-Archives communales de Campagne-sur-Aude, non classé

    AD Aude : non classé
  • FAGES, Antoine, "De Campagne les Bains à Rennes-le-Château", in Bulletin de la Société D’études scientifiques de l'Aude, tome 20, 1909.

    p. 128-133

Bibliographie

  • GENSANNE, Histoire naturelle du Languedoc, 1778

  • GOURDON, Stations thermales de l'Aude, Rennes, Campagne, Alet 1874.

    pp. 304-342
  • STUBLEIN Eugène, Description d’un voyage aux établissements thermaux de l’arrondissement de Limoux, 1877.

    P. 23
  • BONNAFOUX, J-B, recherches sur les eaux minérales de Campagne, Imprimerie Boute, Limoux, 1837

  • BALARD, Un mot sur les eaux minérales de Campagne (Aude), Limoux,, 1841, 38 p.

  • BONNAFOUX J-B, recherche sur les eaux minérales de Campagne, 1846

  • PREJACQUES, Gustave, Eaux minérales de Campagne, 1861.

  • Joanne, P., Pyrénées, Guides Diamant, Hachette et Cie, 1888, 383 p.

    p. 280
  • FILHOL, Henri, Eaux minérales de Campagne, 1889.

  • MOULA, Paul, Excursion aux bains de Campagne, 1896.

  • MOT, Gustave, Étude sur les templiers et le temple de Campagne, 1896.

  • LAGARDE, J-L. Guide pratique du baigneur dans les stations thermales de l'Aude, 1902.

  • FAGES, Antoine, "Excursion du 26 juillet 1903" in Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, 1904, tome 15, p. 85-95.

    p. 85-95
  • Courrent Paul, "Sources hydrominérales de l'Aude" in Bulletin de la société d'études scientifiques de l'Aude, tome XXV, Bonnafous Imprimeur, Carcassonne, 1914, pp. 61-75 (AD11-17PER25).

    AD Aude : 17PER25
  • GELIBERT, Maud, La commanderie templière de Campagne, 1973.

  • CAZALS, Rémy, Sources de l’Aude, Archives Départementales de l’Aude, Carcassonne, 1991.

    AD Aude
  • DEJEAN, Thomas, Sur les traces des thermes de la haute vallée de l'Aude, thèse de pharmacie soutenue à l'Université Paul Valéry le 26 février 1993.

  • RUIZ, Sophie, Les stations thermales du Languedoc Roussillon, étude Monuments Historiques, 1999, non publié.

  • MAZIERES, Maurice-Henri (René), Rercherche historique sur Campagne.

  • JEAN Gérard, Bibliographie générale de l’Aude, 2004, pages thermalisme, AD11

    AD Aude
  • ESPARSEIL, Raymond, Métallurgie des sources thermales de Campagne

  • LEPAGE, Jean. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs et architectes du Languedoc-Roussillon (1800-1950). Sète : Editions singulières, 2008.

  • MOREAU, Marthe, L’Aude en cartes postales, villes et villages au début du XXe siècle, Les Presses du Languedoc, Montpellier, Tome 1, l’Aude languedocienne. 2001

    AD Aude : 944.87 MOR1

Documents figurés

  • Fonds privé Eric Sentucq, cartes postales anciennes

    collection particulière
  • Fonds Josette Berthier

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM
Articulation des dossiers