L’ancien hôtel n’apparaît pas sur le cadastre ancien de 1826. Sa construction est mentionnée dans les matrices cadastrales en 1834 sur la parcelle B 601, sous la dénomination de maison. Le commanditaire est Jean Gabalda, propriétaire des sources et de l’établissement thermal. Augmentée en 1836, puis en 1846, cette construction correspond à l’hôtel attenant aux thermes. Dans la description de Bonnafoux en 1846, une partie de l’hôtel est réservée à l’administration, et les chambres au premier étages accueillent les baigneurs. Un jardin à l’anglaise, qui fait front à l’hôtel, est aménagé la même année. Au centre, un grand bassin anime le parc. L’hôtel fait l’objet de réaménagements et d’augmentations à partir de 1866, sous l’initiative du nouveau directeur de l’établissement, Debosque. C'est sans doute à cet
A partir de 1908, les propriétaires délaissent l’établissement, qui périclite peu à peu. On ne compte plus alors qu’une soixantaine de baigneurs pendant la saison (AD11-8M201).
L’État réquisitionne l’établissement de bains et tous les bâtiments qui le composent le 20 octobre 1916 pour y établir un hôpital militaire, destiné à accueillir les soldats atteints de la tuberculose. Il compte 140 lits, et fonctionne également comme école de réadaptation à la vie rurale pour les tuberculeux. Les médecins-chefs qui se succèdent sont les docteurs Boudouresque, Bouix, puis le docteur Guillaume Roux qui prend ses fonctions peu avant 1920 à Campagne. Les pratiques thermales sont peu à peu abandonnées. L’hôpital complémentaire ferme ses portes le 5 mars 1922. Entre 1916 et 1922, 1 638 militaires ont été soignés, et 82 sont décédés sur place. Parmi eux, 37 n’ont pas été réclamés par les familles, et sont enterrés au cimetière militaire de Campagne. En 1924, une tentative de relance de l’activité thermale échoue, l’image d’un hôpital pour les tuberculeux n’inspire pas confiance.
En 1928, Pierre Debosque, propriétaire est contraint de mettre en vente « les bains de Campagne »
En 1928, Pierre Debosque, propriétaire est contraint de mettre en vente « les bains de Campagne » : l'hôtel est loti en plusieurs habitations contigües. Seule la source fournit de l’eau, et insuffisamment en hiver. Le réseau d’eau potable est alors prolongé jusqu’au hameau des bains. Le réseau électrique est étendu en 1928. Ces améliorations portent alors le nombre d’habitants à 200. A l’heure actuelle, l’ancien hôtel est toujours divisé en immeuble de logements et a perdu son fronton central.
Une plaque apposée sur le bâtiment commémore la fondation à Campagne par le Dr Roux le 15 février 1921, de la fédération nationale des blessés du poumon. Des panneaux explicatifs retracent l’histoire de l’hôpital complémentaire n°59 de Campagne-les-Bains.