Dossier d’œuvre architecture IA46000525 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
  • enquête thématique départementale, vallée du Lot de Cahors à Capdenac
  • patrimoine ferroviaire
gare de Cajarc
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton ligne Cahors-Capdenac - Causse et Vallées
  • Commune Cajarc
  • Cadastre 2013 AI 415, 416, 417, 418
  • Dénominations
    gare
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    quai, abri, entrepôt commercial, installation hydraulique, remise

La gare de Cajarc est établie dans le cadre de la ligne de chemin de fer concédée à la Compagnie du Paris-Orléans, reliant Cahors à Capdenac. Cette station a été réalisée d'après des plans dressés entre 1879 (début des études définitives) et 1886 (ouverture de la ligne) par le service des ponts et chaussées.

D'après l'ingénieur en chef, Joseph Lanteirès, en charge de la ligne, tous les travaux devront être achevés trois ans et 10 mois plus tard, en vue de la mise en service en juillet 1886. La ligne est inaugurée le 14 juillet 1886, Lanteirès décèdera quelques mois plus tard à Cahors.

L'ingénieur ordinaire Jean Caillé est en charge de la direction des travaux pour l'arrondissement de Figeac jusqu'en 1883. À partir de 1885, l'ingénieur Eugène-Laurent Heurtault fait terminer les travaux d'infrastructure et fait exécuter les stations. La gare de Cajarc est construite par les entrepreneurs Cancalon et Blavy, très probablement à partir de 1885.

D'après le tableau des dépenses rédigé par l'ingénieur en chef en juin 1886, l'ensemble des coûts pour la station de Cajarc s'élève à 270 100 Francs dont 150 300 Francs pour la construction des bâtiments. La station conserve un abri de voyageurs, le dernier existant de la ligne, situé de l'autre côté de la voie. Le bâtiment des voyageurs est conçu sur le modèle de 3e classe comportant cinq travées d'élévation pour un coût de 70 700 Francs. Ce même modèle dit de 3e classe est utilisé pour la gare de la Madeleine (Capdenac).

Le surplus du coût de cette gare, comparée à celle de la Madeleine, tient compte des infrastructures hydrauliques supplémentaires présentes à Cajarc. Cette station conserve un château d'eau relié à deux grues hydrauliques servant à ravitailler en eau les locomotives à vapeur. Le réservoir était alimenté par une station de pompage près du Lot qui a aujourd'hui disparu. Cette dernière devait être semblable à la station de pompage de Saint-Géry toujours existante (IA46103023).

Les registres du service des chemins de fer indiquent que les signaux fixes, cloches électriques, appareils télégraphiques et autres sont installés dans les stations en 1885. Des cloches électriques seront de nouveau installées en 1902 (rapport de l'ingénieur en chef du contrôle de la voie et des bâtiments). Enfin, les registres des chemins de fer rapportent également que la gare de Cajarc a été équipée en 1886 d'un pont à bascule et d'une grue de chargement.

Une partie des bâtiments de Cajarc était occupée par Quercyrail® dans la seconde moitié du 20e siècle. Les toilettes et lampisterie, attestées par des plans et des cartes postales anciennes, ont disparu à une date inconnue. Ces toilettes-lampisteries sont plus vastes que les autres modèles rencontrés sur la ligne, pour un coût supérieur lui-aussi, évalué à 5 000 Francs. Lanteirès précise que le style ordinaire des toilettes-lampisteries a été agrandi.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , datation par source
  • Dates
    • 1885, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Lanteirès Joseph
      Lanteirès Joseph

      Joseph Lanteirès, né en 1825 à Lyon, est élève ingénieur à l’école des ponts et chaussées en 1847. Vers 1851, il entre au service ordinaire des ponts et chaussées du département du Rhône puis passe dans l’arrondissement d’Espalion en Aveyron où il est nommé ingénieur ordinaire 3e classe. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1867 alors qu’il n’était encore qu’ingénieur ordinaire. Il finit sa carrière ingénieur en chef en charge du Lot jusqu’à son décès le 11 septembre 1886. À ce titre, il dirige la construction de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac et de la section Montauban-Cahors pour la ligne Montauban-Brive. En dehors de ses activités professionnelles, Lanteirès est également l’inventeur d’un calendrier perpétuel qui permet aux historiens de faciliter la recherche de dates.

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      ingénieur des Ponts et Chaussées attribué par source
    • Auteur :
      Caillé Jean
      Caillé Jean

      Cet ingénieur des ponts et chaussées est le premier du corps des conducteurs à avoir réussi le concours d’ingénieur. Il est élevé au rang de « héros » tellement l’obstacle paraissait insurmontable par ses camarades qui lui décernent une médaille commémorative en 1870. En charge de l’arrondissement de Figeac (Lot) jusqu’en 1883, il quitte soudainement ses fonctions pour la Cochinchine où il est promu ingénieur en chef. Il reviendra pourtant dans la région en 1887 en tant qu’ingénieur en chef pour le département du Tarn-et-Garonne. Chevalier de la Légion d’honneur en 1881, il sollicite la croix d’officier en 1896 après avoir été nommé officier d’Académie en 1893.

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      ingénieur des Ponts et Chaussées attribué par source
    • Auteur :
      Heurtault Eugène-Laurent
      Heurtault Eugène-Laurent

      Eugène Laurent Heurtault, né en 1854, est ingénieur ordinaire des ponts et chaussées depuis 1879. Avant d’arriver dans le Lot, Heurtault a déjà œuvré dans le domaine ferroviaire pour l’arrondissement du Puy où il a conduit les études du chemin de fer de Langogne au Puy. Il aura la charge d’achever la ligne dans le Lot et d’étudier les règlements de compte des deux lignes (Cahors-Capdenac et Cahors-Montauban) à partir de 1885. Il quitte finalement le Lot pour la Creuse où il est nommé ingénieur en chef en 1898. Heurtault est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1891, promu officier en 1926 et reçoit la distinction d’officier d’Académie en 1903.

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      ingénieur des Ponts et Chaussées attribué par source
    • Auteur :
      Cancalon Pierre
      Cancalon Pierre

      Entrepreneur ayant fait construire les stations de la ligne Cahors-Capdenac en association avec l'entrepreneur Blavy en 1885. Les sources mentionnent seulement le nom de Cancalon, il s'agirait de Pierre Cancalon, un maçon creusois (originaire de la Royère, à Rubeyne). Pierre Cancalon (1842-1922) bénéficie grandement de la notoriété de Pierre Blavy. Né d’un père maçon et d’une mère cultivatrice, ce maçon rejoint Pierre Blavy au début des années 1880 et collabore avec lui jusqu’en 1915. À Arcachon il participe à la construction de plusieurs villas, dont la villa Bianca en 1882, ainsi qu’aux travaux du tramway en 1910.

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      entrepreneur attribué par source
    • Auteur :
      Blavy Pierre
      Blavy Pierre

      Venant de la Creuse (Saint-Marc-à-Loubaud), Pierre Blavy est considéré comme l’un des plus importants constructeurs en France dans les années 1870-1900. Son parcours le mène d’abord à Lyon et Lons-le-Saunier avant de s’établir à Arcachon dans les années 1860. Dans la station balnéaire, il participe à la construction de la gare, réalise le grand hôtel, le grand théâtre, la synagogue et près de 500 immeubles ou villas. Privilégiant son réseau familial et son réseau creusois pour ses chantiers, Pierre Blavy s’associe avec Pierre Cancalon sur plusieurs projets notamment ferroviaires : la ligne Saint-Denis au Buisson (Dordogne) en 1881 et la ligne Cahors-Capdenac en 1885. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1925.

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      entrepreneur attribué par source

La gare de Cajarc est aujourd'hui composée du bâtiment des voyageurs, de halles à marchandises, de remises, d'un abri de voyageurs, d'un château d'eau et de deux grues hydrauliques.

Le bâtiment des voyageurs est de plan rectangulaire comportant un corps central sur deux niveaux et deux édicules en rez-de-chaussée et combles à surcroît accolés aux deux pignons.

Les murs sont bâtis en moellons de calcaire recouverts d'un enduit de couleur blanche. Les chaînes d'angle et encadrements d'ouvertures sont en pierre de taille. Les toitures à deux pans comprennent une charpente en bois débordante et une couverture initialement en ardoise remplacée par des tuiles mécaniques (entre 2003 et 2020). Les aisseliers soutenant les débords de toit sont ouvragés. L'inscription « Cajarc » signalant la gare figure dans un cartouche en pierre apposé sur les pignons.

Le corps central s'élève sur deux niveaux de trois travées qui accueillaient, d'après les plans, au rez-de-chaussée le vestibule et salle d'attente des voyageurs de 3e classe, un local pour l'enregistrement des bagages et un autre pour la distribution des billets. Comme pour les autres gares, l'étage était réservé à l'habitation du chef de gare. Les édicules accueillaient d'après les plans, la salle d'attente des 1ère et 2e classes ainsi que l'escalier menant à l'habitation ; l'autre était réservé au bureau du chef de gare et au télégraphe. Un grenier et une salle d'archives étaient aménagés dans les combles à surcroît. Ces espaces sont réaménagés à une date inconnue en lampisterie et toilettes selon les écriteaux figurant sur les linteaux de portes. Un bâti spécifique de lieux d'aisance et lampisterie étaient à l'origine établi entre le bâtiment des voyageurs et le château d'eau, il est d'ailleurs représenté sur une carte postale ancienne. Cette annexe a disparue obligeant une réaffectation d'une partie du bâtiment des voyageurs.

Les halles à marchandises sont situées dans le prolongement de la voie ferrée. Ce bâti rectangulaire est muni d'un quai découvert permettant d'acheminer des marchandises par une ouverture en mur-pignon ouest. Les murs nord et sud sont percés une grande porte. Ces élévations ont été remaniées, elles devaient comporter deux portes de chaque côté. Une partie des halles a été réaffectée en d'autre fonction et percée par des fenêtres modernes. Quelques traces signalent encore la seconde porte de l'élévation sud (bandeau en partie basse interrompu par un ancien piédroit). Tout comme le bâtiment des voyageurs, les halles ont gardé leurs aisseliers, la couverture en ardoise est en partie conservée.

Enfin, une autre annexe située à côté du château d'eau servait de bureau à l'association Quercy Rail, ce bâtiment pourrait correspondre à l'ancien bureau du chef de dépôt qui est également réalisé d'après un modèle.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré, en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à deux pans
  • Typologies
    station de 3e classe
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1989/10/23
  • Précisions sur la protection

    Installations techniques : château d'eau et deux grues hydrauliques ; abri de quai (cad. AI 359) : inscription par arrêté du 23 octobre 1989

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Archives nationales, Inventaire-index des Ingénieurs des ponts et chaussées (1748-1932), Paris, 1993, 2008.

  • AD Lot, 73 S 1 : Notice sur les travaux et dépenses d'établissement, dressée par l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, Lanteirès, en juin 1886.

  • AD Lot, 213 S 1-2 : Registres du service des chemins de fer (1880-1891)

    - Superstructure - Installation des signaux fixes des stations, cloches électriques, appareils télégraphiques et divers, 5 novembre 1885.

    - Station - Installation d'un pont à bascule et d'une grue de chargement pour les stations de Vers, Saint-Géry, Conduché, Saint-Martin-Labouval et Cajarc, 28 mai 1886.

    - Construction des bâtiments des stations et dépendances - Les sieurs Blavy et Cancalon, entrepreneurs, demandent le remboursement de leur cautionnement, 14 novembre 1886.

    - Établissement de barrières, poteaux kilométriques et indicateurs de pentes et rampes, etc. - Le sieur Mathias Granges, entrepreneur, demande le remboursement de cautionnement, 3 décembre 1886.

    - Annexes des haltes de Cabessut, Saint-Cirq-Lapopie, etc. - Demande de l’entrepreneur Bezanger pour l’approbation d’une augmentation de dépenses en vue de la liquidation des travaux, 28 février 1888.

    - 1er lot (arr. Cahors) - Demande de l'entrepreneur Charles Peyrot d'une réduction de la retenue de garantie, 26 avril 1882.

    - 1er lot (Cahors) - Envoi d'un mémoire de réclamations contre le décompte de son entreprise. Peyrot (Charles), entrepreneur à Cahors, 18 novembre 1885.

    - 1er lot (arr. Figeac) - Joseph Villetel demande le remboursement du cautionnement, 4 octobre 1883.

    - 1er lot (arr. Figeac) - Villetel, fils, entrepreneur de travaux publics à Bergerac, demande d’être accepté pour la continuation et le règlement des travaux du 1er lot en remplacement de son père décédé, 22 juin 1885.

    - 1er lot (arr. Figeac) - Décès de l’entrepreneur Villetel, offre des héritiers pour la continuation des travaux, 4 juillet 1885.

    - 1er lot (arr. Figeac) - Villetel, règlement définitif, 2 mars 1888.

    - 1er lot (arr. Figeac) - Jean Villetel, fils, est entrepreneur sur la ligne Saint-Denis au Buisson, 8 mars 1882.

    - 2e lot (arr. Figeac) - Rejet de la pétition par laquelle Victor Lionnet, entrepreneur du 2e lot (arr. Figeac), demande que son cautionnement en argent soit substitué à un cautionnement en immeubles jusqu’à la concurrence de 40 000 Francs, 27 février 1882.

    - 2e lot (arr. Figeac) - Envoi d’un mémoire au sujet du décompte général et définitif de son entreprise, Victor Lionnet, entrepreneur 2e lot, à Montbrun, 11 décembre 1885.

  • AD Lot, 69 S 7 : Rapports de l'ingénieur en chef du contrôle de la voie et des bâtiments

    - Travaux (en cours) d’installation de cloches électriques sur la ligne Cahors à Capdenac, 1902.

    - Suppression de l'abri à voyageurs à Arcambal, août 1907.

  • AD Lot, 74 S 3 : Ligne Montauban-Brive, section Montauban-Cahors : Notice avec planches sur les travaux et dépenses d'établissement, dressée par l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Lanteirès, 1883.

  • AD Lot, 74 S 4 : Ligne Montauban-Brive, section Cahors-Brive : Notice avec planches sur les travaux et dépenses d'établissement, dressée par l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, Pihier, vers 1890.

Bibliographie

  • Vaissière (Yves), Histoire populaire de Cajarc.1800 à 1925, tome 2, 1993.

    p. 338
  • Rousset (Valérie), La gare SNCF (Cajarc), Conseil général du Lot, notice numérique, 2011.

  • Association Quercyrail®, La ligne de Cahors à Capdenac : de la Compagnie d'Orléans (P.O) à Quercyrail, éd. 2001.

Périodiques

  • Denjan, "L'aménagement touristique de la voie ferrée Cahors-Capdenac", dans Bulletin de la Société des Études du Lot, t. CXIV, 1993.

    p. 314
Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 2013, 2020
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot