• recensement du vitrail, corpus vitrearum
abbaye de Fontfroide
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Narbonne
  • Lieu-dit Fontfroide
  • Dénominations
    abbaye
  • Genre
    de cisterciens
  • Vocables
    Sainte-Marie
  • Parties constituantes étudiées

Le site, avec sa source éponyme (Fons frigidus), ses massifs de buis et ses cyprès, se prêtait admirablement à l'implantation du premier monastère placé sous la règle de saint Benoît. On situe cette fondation à l'extrême fin du 11e siècle, sur des terres accordées par le vicomte de Narbonne, Aymeric. Le pape Innocent II (1130-1143) confirme les premières donations, qui sont à l'origine des immenses possessions de l'abbaye en pays narbonnais, en Fenouillède, en Roussillon et en Catalogne. L'affiliation à Cîteaux intervient vers 1146. En 1151, sur l'intervention de Bérenger IV, comte de Barcelone, Fontfroide fonde en Catalogne le monastère de Poblet. Une deuxième fondation directe, Valbonne, au diocèse d'Elne, intervient en 1242. Au 13e siècle, Fontfroide est l'abbaye mère de cinq monastères d'hommes, auxquels il faut ajouter trois établissements de moniales placés sous la direction de l'abbé de Fontfroide. Au moment de l'hérésie albigeoise, Fontfroide apparaît comme la « citadelle de l'orthodoxie ». L'abbaye compte alors près d'une centaine de moines et deux cent cinquante à trois cents frères convers. L'abbaye est mise en commende en 1476. Ses biens sont réunis en 1764 au siège épiscopal de Perpignan. Vendu comme bien national en 1791, cédé un temps aux hospices de Narbonne, l'édifice accueille à nouveau la vie monastique en 1858, avec l'implantation de bernardins d'obédience cistercienne venus de Sénanque, sous l'autorité de dom Léonard, dont le corps repose dans une chapelle élevée au chevet de l'église. En 1901, expulsée en application de la loi Waldeck-Rousseau sur les congrégations, la communauté se réfugie en Espagne et l'abbaye est rachetée en 1908 par Gustave Fayet et son épouse, Madeleine d'Andoque de Sérièges. Collectionneur et peintre, Gustave Fayet entreprend la restauration des bâtiments. Il fait aussi de Fontfroide un lieu culturel, réunissant écrivains, musiciens et peintres languedociens ou parisiens, comme Déodat de Séverac ou Odilon Redon. L'architecture de Fontfroide apparaît comme un art de transition entre le roman et le gothique, mêlant la tradition romane méridionale aux nouveautés, en matière de voûtements notamment, introduites par les bâtisseurs cisterciens. Pour la salle capitulaire en particulier, des comparaisons peuvent être établies avec l'Escale-Dieu (Hautes-Pyrénées), Flaran (Gers), et Sylvanès (Aveyron).

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 12e siècle
    • Principale : 2e moitié 13e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Secondaire : 17e siècle
    • Secondaire : 18e siècle

L'église

L'église est formée d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept et d'un choeur à abside. Deux chapelles à absidiole, séparées du choeur par une petite chapelle carrée, s'ouvrent sur les bras du transept. Les doubleaux du berceau brisé du vaisseau central retombent sur des colonnes engagées portées par des consoles en quart-de-rond. Les bas-côtés sont couverts d'un demi-berceau. Le transept, le choeur et les chapelles sont voûtés d'ogives toriques. La nef a été construite entre 1150 et 1175 ; le transept, le choeur et les chapelles à la fin du siècle. Une chapelle rectangulaire, peut-être la chapelle des abbés, a été accolée au 13e siècle, sans doute à l'imitation de Clairvaux, à l'extrémité droite du transept. Des chapelles latérales ont été ajoutées sur le flanc droit de la nef au 14e siècle. Un escalier met en communication le bras gauche avec le dortoir et une porte dessert la sacristie. Dans les première et cinquième travées, deux portes donnent respectivement accès à la ruelle des convers et au cloître. Au-dessus de la croisée du transept est implanté un petit clocher pentagonal. La couverture en dalles directement posées sur l'extrados des voûtes et le clocher carré coiffé d'une coupole placé sur le bras droit sont des réfections modernes reproduisant, au moins pour la couverture, la disposition primitive.

Les bâtiments monastiques

La présence d'un ruisseau au sud de l'église a imposé l'implantation des bâtiments monastiques au nord. Le cloître est couvert de voûtes d'ogives toriques. La retombée s'effectue sur un faisceau de trois colonnettes et, dans le mur, sur des culots tronconiques feuillagés ou à crochets. La construction, commencée au 13e siècle par la galerie sud, s'est achevée dans les premières années du 14e siècle. La galerie nord a été refaite au 17e siècle. Des fouilles ont partiellement dégagé le réseau hydraulique primitif. L'aile orientale était occupée au rez-de-chaussée par la sacristie, la salle capitulaire, un passage permettant d'accéder au cimetière et un second escalier d'accès au dortoir des moines situé à l'étage. La salle capitulaire, avec ses ogives toriques, a été commencée à la fin du 12e siècle, et achevée au début du siècle suivant. L'aile des convers, située au sud-ouest de l'ensemble, comportait le réfectoire en rez-de-chaussée et le dortoir à l'étage. Dans le réfectoire, Gustave Fayet a ajouté une cheminée (fin du 15e siècle-début du 16e siècle) provenant d'une demeure de Pézenas et une clôture en fer forgé (17e siècle), élément d'un château du Val de Loire. Au début du 17e siècle, l'étage, devenu l'hôtellerie, a reçu une suite de croisées, et la couverture primitive (charpente sur arcs-diaphragmes) a été remplacée par un berceau brisé. L'aile des convers communiquait avec la ruelle, passage étroit et obscur voûté d'un demi-berceau par lequel les frères pouvaient atteindre directement l'église et le cellier. On la retrouve dans quelques abbayes cisterciennes (Aiguebelle, Boquen, Longpont). Le cellier et la ruelle ont été construits à la fin du 12e siècle. Le berceau du cellier paraît avoir été refait au 17e siècle. Au 18e siècle ont été créées la cour d'entrée et la cour d'honneur fermée vers l'est par le bâtiment des convers. L'aile occidentale des bâtiments monastiques, avec l'ancien réfectoire des moines, a aussi subi d'importants remaniements. Le corps de bâtiments à l'est, sur le jardin, est doté d'une façade qui n'est qu'un décor dissimulant une orangerie.

  • Murs
    • calcaire
  • Toits
    calcaire en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
  • Couvertures
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1988/09/15
    classé MH, 2001/02/21
  • Précisions sur la protection

    Ancienne sacristie, passage et cage d'escalier situés de part et d'autre de la salle capitulaire ; quatre corps de bâtiments fermant la cour dite cour Louis XIV, y compris la partie qui enjambe le lit du torrent à l'est et le moulin au nord ; éléments décoratifs (immeubles par destination) du corps de bâtiment situé entre le cloître et la cour Louis XIV, à savoir : boiseries du salon vert, stucs et boiseries du grand salon avec les peintures de Burgstaal, vitraux composés de papiers aquarellés entre deux plaques de verre fermant les baies de la salle de musique (ancien dortoir des moines) , panneaux de céramiques historiées et décoratives du grand salon et de l'office, boiseries de la bibliothèque ; portail d'entrée de l'abbaye ; cour d'honneur et décor architectural qui la ferme ; sol de la grande roseraie ; parc et terrasses étagées avec leurs statues et fabriques ; vestiges du corps de bâtiment médiéval qui enjambait le torrent à l'est du cloître ; chapelle du père Jean ; mur de clôture ; puits au sud de l'abbaye ; deux tours cylindriques ouest et nord-est ; ferme avec les deux ponts médiévaux qui la relient à l'abbaye (cad. G 320, 331, 332, 334, 336 à 338, 340) : inscription par arrêté du 15 septembre 1988 - Ensemble des parties bâties situées à l'intérieur de l'enceinte de l'abbaye, y compris le porche d'entrée, l'aire du cloître, les murs d'enceinte et les terrasses étagées, à l'exception - en ce qui concerne le corps de bâtiment situé entre le cloître et la cour dite ""Louis XIV"" - des éléments décoratifs intérieurs suivants : les boiseries et les toiles peintes du salon vert, les stucs et boiseries du grand salon avec les peintures de Burgstahl, les vitraux de papier aquarellés entre deux plaques de verre fermant les baies de la salle de musique (ancien dortoir des moines) , les panneaux de céramiques historiées et décoratives du parloir et de l'office, les boiseries de la bibliothèque (cad. G 336 à 338) : classement par arrêté du 21 février 2001

  • Référence MH

Bibliographie

  • PEROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie (dir.). Le guide du patrimoine Languedoc-Roussillon. Paris : Hachette, 1996 (col. Guides du patrimoine), 623 p.

    p. 244-247
Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 2016
Articulation des dossiers
Parties constituantes