Vitraux papier de la salle de musique (ancien dortoir des moines).
Dès l’été de 1911, Richard Burgsthal et sa femme Rita Strohl sont à Fontfroide. Une amitié et une complicité de près de quinze ans s’engagent avec Gustave Fayet au service du décor nouveau de l’abbaye.
Dès 1911-1912, Richard Burgsthal réalise dans cette pièce des peintures murales. Il s'agit de deux grands décors pour les lunettes des murs sud et nord, l'une sur le thème du Vaisseau Fantôme (sud) et l'autre de la Musique sacrée (nord). Parallèlement est imaginé le premier décor des baies de ce même espace. Ce sont les « vitraux papier », peintures sur papier Newsprint, qui, serrées entre deux feuilles de verre et montées directement dans les feuillures des baies et ainsi mises en lumière, donnaient l’illusion de la présence de vitraux. Sont concernées huit baies cintrées à l’ouest, quatre baies à l'est, dont l'une traversée d'une serrurerie complexe. (Arnaud, 1995). Très vite, ce procédé montre ses limites et un matin de 1912 Gustave Fayet et Richard Burgsthal décident de s'engager dans l'aventure qui conduit à la fondation d'une verrerie et à la fabrication de vitraux.
Le menuet des Follets et La ville de la magie, conçus d'après les vitraux papier, sont exposés du 21 juin au 11 juillet 1914 à la verrerie de Bièvres (Invitation à l’exposition MAPA, 8° doc 95). Le menuet des Follets est inspiré de la Damnation de Faust, de Berlioz, comme le 3e vitrail, Course à l’abîme ; La ville de la Magie, est pour sa part tiré de l’opéra de Rita Strohl Yadjnavalkya. La rose sud de l’abbatiale est présentée dans ce même cadre (baie 204) et un projet de vitrail Maria de Magdala était habitée par sept démons pour une baie du bas-côté sud de l'église (baie 14).
Restés en place jusqu'en 1987, les vitraux papier de la salle de Musique qui n'avaient pas été remplacés par des vitraux, sont alors dans un état alarmant. Leur dégradation est liée à l'action du soleil et au climat, soit au jeu de la chaleur et de l'humidité agissant dans un espace confiné. Olivier Poisson engage l'opération de restauration dont il envisage de confier l'exécution à Eileen Campbell Maitland ; elle sera chargée ensuite de la totalité des interventions. Les premières recherches effectives de restauration ont lieu au cours de 1988-1989. L'impossibilité d'un remontage in situ apparaît très vite évident au profit d'impossibilité de remontage in situ. La restauration, en 1990 d'un deuxième panneau permet d'adopter la solution définitive de remontage sur support rigide (panneaux en « nidaplast ». Cependant la réalisation en verre des vitraux papier, considérés comme des projets, est étudiée en 1990 à l'initiative de Dominique Larpin ACMH (MAPA, 4° ETU 959) ; il est projeté de confier ce travail à Sylvie Gaudin ou à Jeannette Weiss-Gruber, mais rien n'aboutit (Archives DRAC LR, CRMH, dossier 11000-10). La restauration des vitraux papier se poursuit en 1990 par démontage de la « rosace », dont les différents éléments sont traités entre 1991 et 1996 En 1998, sous la maîtrise d’œuvre de Laurent Hugues (DRAC Languedoc-Roussillon) s'engagent par tranche la restauration des derniers panneaux ; l'opération est achevée en 2002 (Archives DRAC LR, CRMH, dossiers 11000-2 et 11000-10).
Né à Mulhouse. Conservateur en chef du patrimoine - Centre André Chastel (Laboratoire de recherche en Histoire de l'art - UMR 8150 du CNRS) Institut national d'histoire de l'art, 2, rue Vivienne.
Directeur du Comité français du Corpus vitrearum.
Vice-directeur de la Revue de l'art.
Docteur habilité à diriger des recherches (Université François Rabelais, Tours).