Dossier d’œuvre architecture IA82119210 | Réalisé par
  • opération ponctuelle
demeure appelée citadelle
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Pays Midi-Quercy
  • (c) Conseil départemental de Tarn-et-Garonne
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Midi-Quercy
  • Commune Puylaroque
  • Cadastre 1834 I 212  ; 2022 I 212
  • Dénominations
    demeure
  • Appellations
    citadelle
  • Destinations
    mairie, école

La citadelle de Puylaroque est un grand édifice ayant connu plusieurs périodes de réaménagements. Un important module rectangulaire avec une tour d'escalier à l'est constitue la principale phase de construction à la fin du 16e ou au début du 17e siècle. A la base de la tour d'escalier, au niveau du second sous-sol, une construction couverte d'une voûte en berceau, pourrait appartenir à une phase plus ancienne, sur laquelle le noyau de l'escalier en vis moderne a été posé (voûte en partie détruite). Elle semble communiquer avec une salle au nord (non visitée, citerne ?).

A l'est du bâtiment rectangulaire, sur la seule façade formant pignon, plusieurs arrachements et une porte bouchée témoignent d'une aile de bâtiment disparue, qui lui était probablement liée. La modénature des baies paraît caractéristique des 16e-17e siècles dans la tour d'escalier, les portes de communications qui associent des portes à anses de paniers dans les niveaux hauts, avec des portes droites à tables dans les salles des sous-sols, et les grandes fenêtres à pilastres peu saillant dans la façade sud-ouest. Des irrégularités de parement dans la façade nord-ouest indiquent probablement une construction disparue (une tour, une autre aile ?).

La construction de cette demeure, appelée « château » ou « citadelle » des seigneurs de Puylaroque, est probablement associée à l'achat de la seigneurie par la famille Devignes à la fin du 16e siècle. Le contrat de vente date de 1595, il est passé entre « messire Emmanuel de Savoye sénéchal de Quercy ; messire Henry de Montpezat, son frère, à cette fin de vendre en leur nom la terre et seigneurie de Puylaroque » au profit de « sire de Labastide, Arnaud de Vignes, seigneur de Parizot, Cornusson, etc » (Razoua p. 220). L'emplacement se distingue du site de l'ancien château disparu (place du château IA82118954), plus au sud-est du bourg), et fait face à l'église Saint-Jacques, au bout de l'actuelle rue de la République (ancienne rue Droite) qui mène à l'entrée de ville.

Ce vaste édifice qui devait présenter un plan avec un angle plus aigu au sud à l'origine, est cité dans un compoix dès 1648 (f°1112). Le compoix de 1787 confirme également cette appellation et sa situation : « Messire François René Devignes Seigneur et Marquis de Puilaroque et autres places, tient noblement un château jardin et place apellée de la Citadelle » (f°1).

La citadelle est une propriété communale au début du 19e siècle, elle est achetée 2000 Frcs au "sieur Vignes" en 1806. Elle sert de mairie pendant plus d'une trentaine d'années, entre la destruction de l'ancienne maison de ville qui se trouvait sur l'entrée nord du village (vers 1822 ?, voir notice n°IA82119208) et l'aménagement de l'actuelle mairie dans la nouvelle halle (vers 1860, voir notice n°IA82119209).

En 1835, l'édifice n'a pas d'aile en retour au nord, mais cette dernière est vraisemblablement construite pendant ce siècle, car un plan de la deuxième moitié du 19e siècle nous l'illustre. A ce moment, la citadelle accueille une école de garçons gérée par les Frères de la Doctrine chrétienne. Le devis des travaux de réaménagement de la citadelle-mairie en école en 1859, précise que le plancher du premier étage doit être entièrement reconstruit. En revanche, la structure du plafond du premier étage ne semble pas devoir être refaite. Au rez-de-chaussée, les salles de classes sont installées et le cloisonnement refait à cet effet. A l'étage, des chambres, une cuisine et un réfectoire sont créés pour les trois frères logés sur place. Le corridor et deux salles de l'étage sont encore disposés tel que le plan les illustre. On remarque, en outre, que la quatrième travée de fenêtre ouvrant la façade sud-ouest est déjà créée. De même, la porte menant depuis la cour au sud vers le premier niveau de soubassement est percée à ce moment. En 1872 l'école de garçons dite congrégationniste installée dans la citadelle devient communale, elle accueille alors 121 élèves.

L'édifice a servi d'école communale jusqu'à la fin des années 1960, lorsqu'un nouveau groupe scolaire est construit en contrebas de la ville. La division des salles de classes a disparu aujourd'hui, comme celle des trois chambres de l'étage, qui ont servi d'appartement au directeur, puis de cuisine et de cantine au 20e siècle. L'édifice accueille aujourd'hui des salles dédiées aux activités associatives.

  • Période(s)
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle

L'édifice présente actuellement un plan en L avec une large tour d'escalier à l'extrémité est. Il est composé de quatre niveaux : deux niveaux de soubassement, un rez-de-chaussée et un étage. Le deuxième niveau de soubassement est construit en gros moellons de calcaire blanc et couvert par une voûte en berceau formant un arc segmentaire, et repose en partie directement sur le substrat rocheux. Les blocs portent des traces de pic et les ouvertures de traces de taille brettée. Le rocher a également été taillé pour installer les maçonneries. Trois petites baies barlongues à grilles en fer ouvrent la façade sud-ouest. Elles ont de longues arrières-voussures appareillées en arc segmentaire dans l'épaisseur du mur. Une dernière petite baie est visible dans l'angle sud, elle est aujourd'hui bouchée, mais elle présentait vraisemblablement une grille à l'origine. Une autre baie du même type se trouvait peut-être dans l'angle ouest, un accès est toujours visible à l'intérieur. Le mur nord conserve le départ du conduit d'un vaste âtre dont le contre-coeur est ouvert de deux fours. Il est appareillé en briques et en moellons blancs, liés par un mortier rouge-orange qui est aussi visible sur la voûte. Une porte, aujourd'hui bouchée, donnait accès à une autre pièce au sud-est. Cette vaste salle qui occupe tout le niveau inférieur de l'édifice et qui est accessible par l'escalier en vis, devait servir de cuisine, probablement dès le 16e ou le 17e siècle. Deux soupiraux, bouchés, sont visibles dans le faîte de la voûte.

Au-dessus se trouve le premier niveau de soubassement, qui présente également une longue salle couverte par un berceau segmentaire et trois ouvertures (oblongues) dans la façade sud-ouest. Un arc doubleau est ajouté, en revanche. L'accès se faisait par un palier de l'escalier en vis au nord, mais il est condamné. Une porte récente a été ouverte à l'est, vers la cour. Les portes modernes de ces deux premiers niveaux ne portent pas de décor, un simple retrait est taillé pour un enduit, et forme un encadrement plat en pierre de taille calcaire blanche.

Dans la haute façade sud-ouest on peut observer trois travées de baies modernes, se superposant aux petites ouvertures des niveaux de soubassement. Ces baies sont de forme presque carrée, encadrées de deux pilastres lisses et peu saillants. Elles présentent un entablement lisse également surmonté de moulures en saillie. L'une des baies conserve le vestige d'un appui saillant, peut-être régnant. C'étaient probablement des baies à meneau et traverse. Des fenêtres rectangulaires ont été installées dans ces baies plus anciennes, et une quatrième travée a été percée dans la moitié nord. Les lacunes de l'enduit permettent d'observer par endroit un appareil composé de petits moellons de calcaire associé à de grands blocs de pierre de taille pour les baies. Du côté de la cour, les hautes fenêtres rectangulaires lisses portes des traces de boucharde.

Les espaces intérieurs des deux niveaux supérieurs ont été très transformés. Au rez-de-chaussée, un enduit récent ne permet pas d'observer les aménagements anciens. A l'étage, en revanche, on peut voir une porte en pierre de taille dans le mur à l'est (aujourd'hui bouchée). Elle présente un encadrement sculpté de tores et de gorges. Elle est couverte par un linteau monolithe en anse de panier surmonté d'un écu et deux éléments bûchés dans les écoinçons. Le piédroit nord conserve son amortissement buticulé. Le piédroit sud, en revanche, a été détruit, soit par un conduit de cheminée installé contre (traces visibles dans l'élévation extérieure à l'est), soit lors de la destruction de cette cheminée qui lui était peut-être liée.

La tour de l'escalier en vis semble bien liée à l'appareil en moellon du corps de logis rectangulaire. La porte l'ouvrant au rez-de-chaussée sur la cour au nord présente également des bases buticulées amortissant des piédroits sculptés d'une tore et d'un cavet. Elle est couverte par un arc en anse-de-panier composé de claveaux à crossettes sur lequel la modénature à tores et cavets se poursuit. Elle est surmontée par une petite baie rectangulaire aujourd'hui bouchée, mais qui conserve un appui saillant formant une tore épaisse et dont on distingue les bases moulurées des piédroits. Dans l'élévation nord, trois jours en fente sont conservés. Une « mirande » de jours en plein cintre a été ajoutée en partie haute à une époque plus récente. Les longues marches de la vis portent les traces d'un taillant bretté et sont en pierre de taille calcaire.

L'aile en retour au nord-ouest est appareillée en moellons équarris et régulièrement assisée. Les angles sont en pierre de taille calcaire de module moyen à grand. Une génoise en tuile la couronne.

  • Murs
    • calcaire
  • Étages
    2 étages de soubassement, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre
    • escalier en vis avec jour
    • en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Plan cadastral de Puylaroque de 1835, section I.

    AD Tarn-et-Garonne : 3 P 2450_21
  • Compoix de Puylaroque, 1648.

    AM Puylaroque : non coté
  • Cadastre de Puylaroque de 1787.

    AD Tarn-et-Garonne : 3 E 148 G 2
  • Devis "réparations à faire à la maison d'école communale des frères de la doctrine chrétienne" en 1859.

    AD Tarn-et-Garonne : O 588
  • Plan de la citadelle de Puylaroque transformée en école associée au devis de 1859.

    AD Tarn-et-Garonne : O 589
  • Archives parlementaires 1867 : Archives parlementaires, recueil complet des débats législatifs et politiques des chambres françaises de 1800 à 1860, faisant suite à la réimpression de l'ancien "Moniteur" et comprenant un grand nombre de documents inédits. 2e série, 1800-1860. 1867 SER2, T9, p. 527.

Bibliographie

  • Abbé Louis RAZOUA, Notes et documents pour servir à l’histoire civile et religieuse de Puylaroque, Le Livre d’histoire, Paris, 2007 (rééd.).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Pays Midi-Quercy
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