La ville de Puylaroque connait vraisemblablement de nombreuses destructions au début du 13e siècle, lors de la croisade contre les Albigeois. L’extension du bourg et de ses fortifications, antérieurs à cet épisode, ne sont pas connus avec certitude. Par la suite, dans la seconde moitié du 13e et au cours du 14e siècle, le bourg occupe probablement déjà tout le replat rocheux sur lequel il se trouve aujourd’hui. La ville est sans doute fortifiée au cours de cette période, comme le laisse entendre un acte de 1345 « (…) à la requête des consuls (…), voulant parer aux ravages que font les ennemis du Roi, réclament que les charpentiers puissent prendre tous arbres qu’ils manqueront, comme leur étant nécessaire, requérant qu’ils ne puissent quitter le chantier qu’après avoir terminé le travail entrepris ; protestant que s’il arrivait malheur à la ville, pour le retard mis à construire, il les poursuivrait (…) » (Razoua, p. 37).
Cette enceinte était peut-être constituée du mur arrière des maisons formant un front continu, assorti d’un fossé, comme en témoigne un acte de 1348 : « Réquisition par les consuls de Puylaroque (…) à Guillaume de Torondel, de fermer les portes de sa maison donnant sur le fossé. » (Razoua, p. 39). L’impact de la guerre Cent Ans sur la ville est mal connu, et n’a peut-être pas été matériellement important en réalité, Puylaroque n’étant pas assiégé pendant cette période.
C’est à l’époque moderne que Puylaroque est le théâtre de conflits armés entre protestants et catholiques. Dès 1580 « le bruit se répand à Caylus que la ville de Puylaroque vient d’être prise par les calvinistes » (Devals, p.106). En 1591, un détachement de la garnison de Caylus mené par le marquis de Villars mène un véritable siège pendant 15 jours afin de reprendre la ville (Razoua, p.107).
Le compoix de 1648 nous permet de voir que les fortifications à cette époque sont importantes (voire annexe). Nous avons pu identifier deux portes : la Porte de la Ville au nord (IA82119208), qui était munie d’une herse et surmontée d’une tour jusqu’au 19e siècle ; et la Porte del Barry ou Porte Basse au sud, toutes deux aujourd’hui détruites. Une « murailhe » entoure au moins les côtés nord et est de la ville, et un fossé, en partie encore en eaux au début du 19e siècle, enceint entièrement le bourg.
Cinq tours sont mentionnées dans les confronts du compoix de 1648 dont une « où les habitants de la dite ville ont faculté de faire garde en temps de guerre » (f°26). Cette tour est dite « ronde » et se trouve très probablement, sur le front est (rue Basse), à l’emplacement de l’actuelle parcelle I 025, où sont conservées des bouches à feux (fin 15e – 17e siècles ?). Un peu plus au sud se trouvait la « Tour Notre-Dame » (f°42). Sur le front ouest se trouve le « Tourilhou Cassanhou » (f°428) au sud, et la « Tour de Lescolle » (f°406) au nord (rue Béral). Ce dispositif est complété par un espace appelé « plateforme » (f°79) correspondant à l’actuelle place du château (plateforme d’artillerie ?) dans le front sud. Le plan cadastral de 1835 y montre d’ailleurs un ouvrage au plan en étoile aujourd’hui disparu, et ayant pu appartenir à une mise en défense du 17e sur le modèle des citadelles à la Vauban. L’édifice appelé « la Citadelle » plus à l’ouest, bien qu’il ne soit pas fortifié, participe néanmoins de cette rhétorique architecturale militaire (voire annexe et IA82119210).
Un plan du début du 19e siècle mentionne une sixième tour sur le front nord (parcelle I 393) comme « reste d’une ancienne tour de rempart », faisant saillie vers le fossé.
Une grande partie de ces fortifications ont disparu aujourd’hui, suite à la création de la route Départementale 17 à l’ouest (comble les fossés) et la destruction des portes de ville. La reconstruction de maisons sur le tracé de l’enceinte et la réfection des murs de soutènements (1887), l’ont également impactée au 19e siècle.