Les façades des maisons bordant l’actuelle place de la Libération à l’entrée nord du bourg de Puylaroque conservent peu de vestiges visibles antérieurs au 18e siècle. L’analyse des documents d’archives montre pourtant que cette place avait une physionomie très différente à l’époque moderne.
Plusieurs déclarations du compoix de 1648 mentionnent, en effet, des « couverts (…) avec la place comune par-dessous » (f° 187), une « maison au devant de la place de Ville (…) avec deux piliers en forme d’une petite aille » (f° 165) et une « salle (…) confronte dessus la place » (f° 209). Nous pouvons ainsi probablement restituer un pourtour sud de la place bordé de couverts dans la première moitié du 17e siècle (voir annexe). Ces dispositions sont peut-être plus anciennes, et héritées des places à couverts médiévales.
Nous avons pu remarquer que les maisons bordant la place sont majoritairement détenues par des marchands qui y ont de nombreuses boutiques et caves au milieu du 17e siècle. Il est également fait mention d’un « maistre bestanier » (un potier d’étain) et de sa forge (f° 209), ainsi que d’une Maison-Dieu (f° 206). Cette dernière, dont le rôle est probablement l’accueil des pèlerins et des malades, est très probablement située dans la longue parcelle bordant la place au nord (parcelle I 453, plan cadastral de 1835) et à proximité de la porte de la ville qui était dans l’angle nord-est (voir notice IA82119208). Elle a fait place à des maisons particulières à la fin du 18e siècle.
À l’est de la place, les déclarations du compoix de 1648 apportent d’autres précisions : celles de la présence d’une halle. Deux propriétaires détiennent ainsi « ung dessus de chambre sur l’alle » (f° 187 et f° 18) et leurs maisons confrontent à la fois la rue Basse et la place.
Un document du début du 19e siècle vient conforter cette hypothèse. C’est un plan qui fait apparaître une parcelle en L au nord-est de la place dont la légende précise qu’il s’agit de « l’ancienne halle » (voir annexe). C’est à partir de 1829 qu’est en effet entreprise la construction d’une nouvelle halle de marché à l’extérieur du bourg, le long de la route de Caussade (voir notice IA82119209). Ceci entraine probablement la destruction de l’ancienne halle qui fermait la place de ville, dite Place du Marché au 19e siècle, avec la porte de ville, également disparue.
Plusieurs cartes postales de la fin du 19e et du début du 20e siècle montrent la place et son activité à cette époque. Les maisons aux bouts des anciennes rues Basse, du Mazel (aujourd'hui rue Reyniès) et de l’Église (aujourd'hui rue de la République) sont alors de hauts bâtiments reconstruits à cette période et dépourvus de couverts. On peut y voir le Café de la Paix à l’emplacement de l’ancienne halle, une maison portant l’enseigne "Armand St-Amans Tailleur" et une droguerie-épicerie.
Aujourd’hui la place à vocation de parking, seul un restaurant subsiste à l’emplacement de l'ancien Café de la Paix.