Les droits seigneuriaux des seigneurs de Riquet, propriétaires du canal, ont été établis lors de la création du canal, grâce à l'Edit du 7 octobre 1666, à condition de satisfaire à perpétuité à l'entretien du canal. Durant la 1ère moitié du XVIIIe siècle, les seigneurs du canal se dotent d'établissements, notamment de maisons destinées à abriter le personnel responsable et de surveillance. La Maison du canal à Saint-Ferréol est décrite en 1753 et figure sur les cartes et relevés de la 2ème moitié du XVIIIème siècle. A la Révolution, les biens des Riquet sont confisqués. Après la Révolution, les droits des propriétaires du canal, un moment interrompus, sont en grande partie recouvrés. Cependant la Compagnie privée du Canal du Midi, fondée en 1810 par Napoléon, administre désormais les biens du canal. Elle reçoit des fonds de l'Etat, en restant sous la tutelle des Ponts et Chaussées. Dès 1797, il est stipulé par le Ministère de l'Intérieur que les Ingénieurs du Canal du midi suivront les mêmes instructions et règlements que les Ingénieurs des Ponts et Chaussées. Un nouveau circuit administratif se met en route avec transmission directe des rapports et des courriers au Ministre de l'Intérieur. La loi du 21 vendémiaire, An V, institue un conservateur et un ingénieur en Chef pour toute l'étendue du canal. Les Ingénieurs du Canal deviennent les personnages-clés de l'administration du canal. Ce nouveau circuit fédère les responsabilités départementales autour d'une unité de gestion centralisée. La Commission Permanente de 1815 définit les procédures, stipulant qu'une visite annuelle par l'Administrateur Général et l'ingénieur divisionnaire des Ponts et Chaussées est obligatoire, et que toute construction nouvelle fera l'objet d'un projet par l'Ingénieur en chef du Canal, avec visa du Directeur Général des Ponts et Chaussées. L'ensemble bâti de Saint-Ferréol continue à être destiné au séjour des responsables (Propriétaires du Canal, Administrateur, Ingénieur... et leurs personnels) au cours de leurs tournées annuelles pour gérer, vérifier, programmer les travaux sur le domaine du canal. Il est aussi partiellement affecté au personnel de surveillance et d'entretien (garde, conducteur, ouvriers...). En 1815, sont évoqués pour Saint-Ferréol cinq logements : un grand et quatre petits. En 1817, ils sont déclarés par l'Administrateur "en bon état et pour longtemps réduits aux entretiens ordinaires". En 1820 figure un descriptif détaillé de chaque bâtiments de Saint-Ferréol, où l'on retrouve les cinq logements évoqués en 1815 (le grand logement, le logement du garde, le logement du conducteur, vis-à-vis celui du garde, le logement destiné aux ouvriers - emplacement non spécifié - et le logement de la Badorque). Un état estimatif des biens dépendant de la propriété du canal, réalisé en 1824 suite à une procédure d'obligation d'assurance, permet de connaître le descriptif détaillé des bâtiments de Saint-Ferréol (emprise au sol, volumétrie, matériaux, etc.) et des cinq logements. Cet état est similaire, pour l'emprise au sol, aux plans de 1842. Il s'est maintenu dans ses volumes jusqu'en 2005, date de réaménagement de la Maison de l'Ingénieur en musée. Quelques remaniements et changements d'affectations s'opèrent ensuite sur certaines parties. En 1848 est rédigé notamment un état estimatif et métrique pour des travaux à faire sur le logement de l'Administration du canal à Saint-Ferréol et pour diverses autres réparations dans l'intérieur de ce logement. Au cours du XIXème siècle, le patrimoine du canal fait l'objet d'une prise en charge à la fois plus globale et systématique, par secteurs, tel celui des plantations. Il est décidé en 1825 que le 1er octobre de chaque année, les Ingénieurs devront fournir un inventaire et un plan de gestion complet des plantations à faire sur leur division (nombre, espèces...). En 1858 intervient un changement très important avec le bail de location de l'ensemble du bien du canal par la Compagnie du Canal du Midi à la Compagnie des Chemins de fer du Midi. Cette prise en charge sera déterminante sur les dispositions prises pour la valorisation du site. En 1898 la Compagnie du Canal du Midi vend définitivement le canal et ses possessions à l'Etat. Elle reste cependant propriétaire de 200 ha de prés et bois qui dominent le Bassin de Saint-Ferréol. L'Etat rachète alors une bande de terrain entre plage et rigole de ceinture : il reste 180 ha à la Compagnie du Midi qui les donnent en fermage en 1899. Les terres relevant de l'ancienne métairie de L'Encastre relèvent depuis le début du XXème siècle du domaine privé.