• opération ponctuelle
village de Puylaroque
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Pays Midi-Quercy
  • (c) Conseil départemental de Tarn-et-Garonne
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Midi-Quercy
  • Commune Puylaroque

Le plus plausible est que le bourg de Puylaroque ait été formé par un regroupement de population autour de l’implantation d’un seigneur laïc, la famille La Roque qui lui donne son nom, sans doute bien avant le 13e siècle. L’analyse du parcellaire nous permet de proposer comme hypothèse un premier bourg castral autour de l’actuelle place du château (voir notice "Place du château" IA82118954), qui a fini par être marginalisé après la disparition très probable de celui-ci. Il est établi qu’en 1203 la seigneurie de Puylaroque est vendue par Bertrand de La Roque à d’autres seigneurs. C’est l’église du lieu-dit de Mazerac qui est le siège de la paroisse à ce moment.

 

La lecture du parcellaire, mise en regard avec les données historiques et bâties, nous permet de formuler quelques hypothèses des étapes de développement du fait urbain à Puylaroque au Moyen Âge. Les rues du bourg présentent un tracé légèrement irrégulier dans le sens de la pente vers le sud, et l’îlot au nord est assimilé à une zone de contact avec les rues plus régulières du Mazel et Basse. Cette entité est clairement un pôle structurant le développement ultérieur du bourg. Les indices les plus anciens (antérieurs au 15e siècle) sont probablement dans l’enceinte à l’est, dans les vestiges supposés de la porte au sud, et dans les galeries excavées sous la place du château, mais nous ne pourrons préciser leur datation en l’absence d’analyses archéologiques plus poussées.

En 1209 le lieu subit vraisemblablement des destructions lors de la croisade des Albigeois (1209-1229). Ce que cette mention nous apprend, c’est qu’il y a sans doute déjà une « ville » lors de ces évènements, et toute la question est de savoir dans quelle mesure le bâti du bourg de Puylaroque peut conserver des éléments antérieurs à cet épisode. Cette prise de la ville de Puylaroque par les croisés nous montre aussi que les seigneurs étaient alliés au comte de Toulouse Raymond VI, et que ces seigneurs locaux semblent disparaître de la documentation ensuite, au profit d’Alphonse de Poitiers, le nouveau comte de Toulouse qui cède la seigneurie de Puylaroque à un Raymond de Puycelsi.

En 1257, une fois que le roi de France a assis son autorité sur le Languedoc à l’issue de la croisade, Puylaroque est un chef-lieu de baillage (Moulenq 1991, t. 2 p. 304), ce qui implique la présence d’un représentant local du roi (capitaine ou bailli).

En 1305, sont mentionnés des consuls à Puylaroque, sans que nous ne connaissions de charte de coutume. Ce pouvoir municipal est cependant suffisamment structuré pour être ainsi représenté, et ce probablement avant cette date. Leur maison commune n’est pas connue avant 1648, elle se trouve alors au-dessus de la porte de la ville au nord (voir notice "maison de ville" IA82119208).

Dans un second temps, suite à la première phase que nous proposons d’identifier comme l’agglomération "primitive" au sud du plateau, un nouvel axe fort est constitué depuis ce pôle vers l’extrémité nord et la platea communa (la « place commune », actuelle place de la Libération). C’est un axe structurant tout le parcellaire de la moitié orientale du bourg : les actuelles rues Basse, du Mazel et de Reyniès, établissant des îlots découpés par des ruelles et des venelles perpendiculaires. Cette organisation rigoureuse atteste d’une phase de forte croissance urbaine dont quelques indices pourraient remonter au 13e siècle.

Un second axe fort tranche avec cette étape : celui menant de la place commune au nord vers l’église au sud-ouest. Le parcellaire qui s’appuie sur cet axe et qui modèle la moitié occidentale du bourg diffère par sa typologie. Bien que l’on retrouve une trame orthonormée des rues, ce sont des îlots assez étendus qui présentent une venelle commune au centre, contrairement aux venelles individuelles du côté est. Ce type de parcellaire peut être interprété comme un quartier neuf constituant une nouvelle étape de croissance urbaine (13e-14e siècles).

Une importante zone de contact se trouve entre ces deux unités de plan, c’est là qu’est érigée l’église Saint-Jacques dont le chevet fait très certainement partie de la première phase d’extension urbaine dans la moitié est (début du 13e siècle ?), qui présente la même orientation, constituant l’un des pôles du bourg. La nef, en revanche, n’est terminée que dans le dernier tiers du 14e siècle. Un « parcellaire enveloppant » enceint la ville à l’ouest et au nord, témoignant des fortifications urbaines. La ville est alors close, et a son extension maximale dès les 13e-14e siècles. Au cours du 14e siècle, la réunion de maisons, intégrant les petites venelles plus anciennes et créant de plus vastes demeures, illustre une dynamique constante d’occupation du parcellaire.

Ce mouvement se poursuit sans conteste à la période moderne, mais les modules des maisons antérieures se lisent encore souvent dans les élévations. Au cours des périodes plus récentes, certaines reconstructions bouleversent beaucoup plus le parcellaire ancien. L’architecture des périodes modernes et contemporaines n’a cependant pas été étudiée de façon systématique, mais observée par le biais des modifications produites sur le bâti médiéval.

L’époque moderne (16e – 18e siècles) connait des épisodes de forte instabilité. À Puylaroque, les guerres de Religion (1562 – 1598), par exemple, ont visiblement impacté le bourg. Cet épisode se clôt sans doute par le siège de 1591 contre les protestants qui tenaient la ville depuis une dizaine d’années. C’est le front sud-ouest du bourg qui représente le mieux cette étape : de la « plate-forme » au sud à la « citadelle » plus à l’ouest (notices « Place du château » IA82118954, et « Demeure appelée citadelle » IA82119210).

 

C’est à partir du début du 19e siècle que les transformations urbaines majeures ont lieu : construction de la halle à l’extérieur du bourg, destruction des portes de ville, remaniement de la place du marché, établissement de routes ceinturant le village, etc. La place du château est alors le lieu du marché des tresses de paille, généralement réalisées par des femmes à leur domicile, servant ensuite à la confection des chapeaux dans les usines de Caussade ou de Septfonds.

Les recensements de population depuis la fin du 18e siècle montrent que le niveau de 2000 habitants environ qui se maintient jusque dans les années 1880, décline fortement après la Première Guerre mondiale (991 habitants en 1921). Durant l’entre-deux guerres, l’arrivée de travailleurs polonais et italiens, puis de réfugiés espagnols et mosellans, ne modifie pas significativement cette tendance.

Synthèse de l'inventaire du patrimoine du bourg en annexe.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine
  • Murs
    • calcaire
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G MOULENQ F. Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne. Montauban : Forestié, 1875, t. 2, p.300-309 ; 327-329.£RAZOUA Louis, Abbé, Notes et documents pour servir à l’histoire civile et religieuse de Puylaroque, 1887, Le Livre d’Histoire, réédition 2007, 397 p.£Archives parlementaire de 1787 à 1860 - recueil complet des débats législatifs et politiques des chambres françaises, deuxième série, tome IX.
  • NOTB_S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
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  • NOPC
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  • PETA_MA
  • PLU
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  • USER IVD82_MIDIQUERCY
  • VALID non validée
  • VISI
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  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2018
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