Dossier d’œuvre architecture IA31011219 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
casino
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées - Bagnères-de-Luchon
  • Commune Bagnères-de-Luchon
  • Cadastre 2015 AK 191, 192

Face à l'insuffisance des salles de jeux de la ville, le maire Charles Tron réserve dans les années 1860 un terrain formant un triangle entre l'allée d'Etigny et la rivière de la Pique pour y construire un casino. Edmond Chambert fait plusieurs propositions dans les années 1860 mais le programme du concours n'est publié qu'en 1872. Celui-ci, critiqué par le Moniteur des Architectes, s'avère effectivement biaisé car Edward Menuel, reçu premier devant un jury parisien, est finalement remplacé par le conseil municipal par Raymond Castex, architecte de la ville, qui n'avait reçu qu'une mention honorable, associé à l'architecte Lhomme. Pendant la décennie des années 1870 c'est un poncif de la presse de déplorer l'absence d'un casino à Luchon. Edifié finalement entre 1878 et 1880, le casino de Luchon reprenait les dispositions générales d'un des projets dessinés par Edmond Chambert dans les années 1860 : un plan en T articule sur une longue galerie de façade ponctuée de pavillons, une salle de spectacle disposée en profondeur qui devait constituer le principal pôle d'attraction de l'établissement. Ce plan général est inspiré par le parti adopté au cercle d'Aix (dessiné en 1847 par Pellegrini). Cet édifice, bâti en brique-pierre dans un style historiciste classique, fut agrandi une première fois autour de 1895, pour aménager une salle de concert. Deux corps en rez-de-chaussée ont alors été ajoutés à l'arrière de chacune des ailes latérales du casino. Pierre Marre, peintre décorateur toulousain, a décoré ces nouvelles pièces, connues par une photographie d'Amélie Galup (APGLP00595). Puis, entre 1909 et1921, un corps orné de verrières Gesta a été ajouté au nord-ouest. Enfin en 1929 l'architecte Henri Martin a agrandi l'édifice côté façade au moyen d'un corps en béton à la coloration Art Déco. Le perron est à cette époque remonté devant la mairie.

A l'intérieur, le bâtiment a été plusieurs fois modifié et remis au goût du jour. L'ameublement primitif du casino était dû à la maison Deschandéliers, 265 rue Saint-Honoré, maison de tapissiers décorateurs qui a équipé d'autres grands édifices de l'époque. Dans son parti originel, le rez-de-chaussée abritait un grand vestibule extérieur qui desservait les salons de lecture et de conversation ainsi que le restaurant. Au premier étage se trouvaient une bibliothèque, un billard, un salon de jeu, un vaste salon de réception dit salon tunisien ainsi que, dans deux salles, le musée où était notamment présenté le plan en relief des Pyrénées luchonnaises de T. Lézat. Les collections du naturaliste Nérée Boubée et de M. Corneille, réunies jusque-là dans la villa Gipsy (actuelle villa Corneille) formaient une partie des collections. Une salle d'arme a été installée en 1882 "dans les dépendances du casino" c'est-à-dire dans le soubassement.

Sont conservés dans un état proche de l'état d'origine le grand escalier, la salle de spectacle, la véranda avec vitraux de Gesta au rez-de-chaussée et le salon tunisien.

Le musée est resté installé dans le casino jusqu'à la Grande Guerre : l'édifice fut réquisitionné pendant le conflit et le musée, délaissé, fut alors largement pillé. Dès 1915, un service de physiothérapie est installé dans le casino qui reçoit également, fin 1915, 300 lits permettant de libérer les hôtels qui accueillaient jusque-là les malades. Recevant des blessés ordinaires, la station de Luchon a été prescrite en juin 1915 pour le traitement thermal des militaires. Cette vocation du casino se poursuit jusqu'en mars 1917 où tout est rassemblé dans l'hôtel du casino.

Autour du casino, sont également préservés le parc dessiné par Chevalier autour d'une pièce d'eau serpentine avec grotte artificielle, les deux pavillons d'entrée classicisants sur l'allée des Bains, le " pavillon normand " conçu dans l'un des styles néo-régionalistes en vogue au début du 20e siècle.

Sous la direction de René Jeux, à partir de 1955, le casino connaît une série de réaménagements internes (modernisation du théâtre) et le jeu de la roulette est introduit.

Le casino est implanté au nord d'une grande parcelle triangulaire qui correspond à l'emprise globale du parc. Il adopte une forme globale en T où le théâtre occupe l'aile qui se développe en profondeur. La longue façade est fermée par deux pavillons, qui encadraient primitivement un grand pavillon central marqué par deux niveaux de triple arcade. Cette dernière partie a été détruite et réaménagée lors de l'intervention de 1929 qui l'a remplacé par une longue galerie vitrée ponctuée de colonnes qui s'étend entre les pavillons latéraux et qui supporte une vaste terrasse. Cette extension est construite en béton tandis que l'édifice d'origine est en brique et pierre locale. Les cloisons intérieures sont également en brique. Dans le projet initial, seuls le sol de la cuisine (dallé en ciment posé sur béton) et celui situé sous la mosaïque de la terasse (en béton de caillous "bien pilonné") étaient dans des matériaux autres que les matériaux traditionnels.

  • Murs
    • brique
    • pierre
    • béton
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan symétrique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier symétrique en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente
  • Techniques
    • vitrail
    • sculpture
    • mosaïque
    • ferronnerie
    • décor stuqué
    • papier peint
  • Représentations
    • ornement géométrique
    • monogramme
    • damier
    • grecque
    • chien
    • médaillon
    • tête humaine
    • ornement végétal
    • fleur
    • guirlande
    • cuir découpé
    • fruit
    • ove
    • pilastre
    • coquille
    • pomme de pin
    • masque
  • Précision représentations

    Le sol du hall d'entrée de l'édifice primitif est couvert d'une mosaïque au dessin géométrique symétrique. L'ensemble converge vers la partie centrale où un encadrement circulaire (à décor de damier et de grecque) met en valeur le monogramme CL (Casino de Luchon).£L'ancien logement du directeur conserve plusieurs fragments de papier peint : l'un représente un chien au bord d'un cours d'eau dans un décor sauvage, surmonté par les deux jambes d'un personnage dont le buste a été coupé par le plafond.£Les deux élévations latérales sont ornées chacune de quatre médaillons portant un portrait de profil se regardant en vis-à-vis.£Les piliers des escaliers extérieurs sud menant aux deux logements installés dans les pavillons sont ornés sur leurs faces de motifs végétaux et floraux en bas-relief. Les clés des baies hautes du rez-de-chaussée ont un décor d'agrafes aux motifs divers : triglyphes, fleurs. On retrouve des fleurs (traitées en frise) sur la plate-bande de la corniche, mais également sur les frontons des baies du premier étage. Les piedroits de ces dernières reçoivent un décor de spirales. Ce décor, traité en partout en bas-relief, est plus développé et sculpté en haut-relief sur les façades des deux pavillons sud. Les deux clés des baies sont chacune ornées par une tête sculptée, encadrée par des motifs végétaux et des fruits. Des pilastres cannelés portent le fronton de l'étage ; ils sont sommés par une frise d'ove surmontée de deux fleurettes. Le sommet du fronton est orné d'une coquille en pierre. On retrouve un décor voisin sur les dix baies de l'étage qui encadrent le fronton de 1929. Ces baies ont leurs piédroits incisés d'un motif de croisillons tandis que sur leur fronton des spirales, elles aussi incisées encadrent un décor de cuir découpant portant un masque sculpté en haut relief. Le sommet du fronton porte là encore une coquille, qui enserre une pomme de pin.

Présentation succincte

  • NOTSUC Longtemps demandé par les visiteurs de Luchon et objet de projets depuis les années 1860, le casino a finalement été construit en 1880. Ses ailes latérales, initialement traversantes ont été dès 1895 complétées par la construction d'une salle de concert puis au début du 20e siècle par un salon orné de verrières. En 1929, l'intervention d'Henri Martin en façade a achevé ces transformations extérieures qui ont énormément agrandi l'édifice. Le parti pris de construction brique et pierre, citation du style Louis XIII, détonne dans le cadre luchonnais et plus largement pyrénéen. Il fait écho à d'autres architectures de villégiature de la région, telles le casino des Eaux-Bonnes ou les thermes d'Argelès-Gazost.£En terme de plan, le casino de Luchon dans son état 1880 présente une ressemblance importante avec le grand-cercle d'Aix-les-Bains, construit entre 1848 et 1849 par l'architecte Pellegrini.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Doit-Lambron (docteur), Luchon médical et pittoresque, Paris : O. Doin éditeur, 1903, p. 297, 298.£Gorsse (Bernard de), Une dynastie commingeoise de naturalistes : les trois Boubée, in Revue de Comminges, 1969, t. 82, p. 11 à 18 et p. 53 à 62.
  • NOTB_S Revue de famille, supplément au n° du 1er août 1891, pp. 2-3 : maison Deschandéliers.£Pelon (docteur Henri), Luchon et ses hôpitaux militaires pendant la Grande Guerre, in La presse thermale et climatique, 30 octobre 1920, A 61, N 2944, p. 419-420.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
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  • OBSV
  • PAVIS
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  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR73_ADELATAILL
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1999/05/10
  • Précisions sur la protection

    Façades et toitures du casino, ainsi que le vestibule, le grand escalier, la salle de spectacle, la véranda avec vitraux de Gesta et à l'étage, le " salon tunisien " et les deux galeries qui l'encadrent ; parc du casino, y compris les deux pavillons d'entrée pour leurs façades et toitures et le " pavillon normand " en totalité (cad. AK 191, 192) : inscription par arrêté du 10 mai 1999

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Inventaire général Région Occitanie