L’église de Saint-Gervasy dédiée à saint Félix et saint Gervais est un ancien prieuré des évêques de Nîmes.
L’édifice de fondation romane subit des destructions aux XIVe et XVIe siècles par les tuchins, et lors des Michelades. Il est ensuite reconstruit par Monseigneur de Valernod au début du XVIIe siècle mais les conflits religieux de 1622 entraînent sa restauration par l’évêque Cohon vers 1660. Une visite pastorale datant de septembre 1659 témoigne toutefois du bon état général de l’église, de la présence d’une tribune et de l’absence de chapelles.
L’église qui ne s’organisait au XVIIe siècle qu’autour d’une nef unique, est agrandie en 1707 des deux premières travées du collatéral nord comprenant la chapelle de la Vierge. Au XIXe siècle l’ajout du bas-côté sud et des chapelles de la Croix et Notre-Dame de Lourdes sous l’impulsion du curé Lambert poursuivent l'agrandissement de l'église.
Les travaux de réalisation du bas-côté sud sont en cours en 1844 par l’entrepreneur Lépinard selon les plans de l’architecte départemental Gaston Bourdon. La tribune actuelle est ajoutée en 1860 et des reprises de la plâtrerie sont effectuée pendant la même campagne de travaux par l’entrepreneur Laurent dans le collatéral sud. Le curé Louis Siméon Lambert embellit également l’édifice de décors peints réalisés par Melchior Doze. L’église est bénie par Monseigneur Plantier le 28 octobre 1860.
Les derniers agrandissements concernent la partie nord avec l'ajout de la dernière travée du bas-côté, de la chapelle Saint-Joseph et des sacristies.
La chapelle Notre-Dame de Lourdes située au nord-ouest est réalisée selon les plans de l’architecte Révoil (1er aout 1861) sur un terrain acheté par la commune. L’adjudication passée en faveur de l’entrepreneur Eloi Lamoureux en 1862 s’élève à 4800 francs financés par une imposition extraordinaire. Cette chapelle achève le collatéral nord le rendant alors symétrique au bas-côté opposé. Les peintures de la chapelle Notre-Dame de Lourdes ont été réalisées par Joseph Beaufort en 1921.
La sacristie présente à gauche du choeur est construite entre 1809 (cadastre Napoléonien) et 1861 (plan de l’ajout de la chapelle Notre-Dame de Lourdes).
La chapelle Saint-Joseph est réalisée en 1863 grâce aux dons du comte et de la comtesse Odon de Forbin des Issarts inhumés dans l'église aux côtés du curé Lambert décédé le 27 mai 1868. Les armoiries de la famille Forbin des Issarts ornent la clé de la voûte d'arêtes. Une seconde sacristie prend place au nord entre celle d’origine et la chapelle Saint-Joseph. Cet ouvrage correspond sans doute au paiement versé en 1867 à l’entrepreneur Etienne Ribot pour un nouvel agrandissement.
Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.
Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.
Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.
Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).
Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.
Réalisations :
- flèche de l'église de Bernis (1855),
- église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),
- mairie de Redessan (1857),
- église de Générac (1860),
- église de Manduel (1862),
- église de Milhaud (1865),
- église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),
- église de Marguerittes (1876),
- église de Lédenon (1885) : projet abandonné.
- sacristie de l'église de Redessan (1885).