Dossier d’œuvre objet IM30003666 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, œuvres de Melchior Doze
  • inventaire topographique, PETR Garrigues et Costières de Nîmes
Peintures de Melchior Doze à Saint-Gervasy, église Saint-Félix de Saint-Gervasy
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gard
  • Commune Saint-Gervasy
  • Emplacement dans l'édifice dans toute l'église

C'est l'amitié déjà ancienne qui lie Melchior Doze à l'abbé Louis-Simon Lambert (1815-1868) qui est à l'origine du programme conséquent de peintures dans l'église. Le prêtre, originaire de Beaucaire, est nommé curé de Saint-Gervasy le 15 février 1858. De santé fragile, et alors qu'on lui proposait la paroisse de Saint-Paul de Nîmes, l'abbé Lambert demande une petite paroisse, afin d'arriver à remplir au mieux ses devoirs. En fait, dès les premiers mois, il planifie l'agrandissement de son église - perron en 1860, début de construction de la chapelle nord en 1862 - et l'embellissement, grâce à des vitraux, statues, chemins de croix... et des peintures.

Le programme, très cohérent puisque pensé en fonction des saints honorés dans l'église et des dédicaces des chapelles, fut peut-être établi dès le départ. Le premier chantier, terminé en 1860, est le déploiement dans le sanctuaire de deux longues toiles rectangulaires, de part et d'autre de la verrière d'axe. Partant des reliques majeures que sont la croix et la couronne d'épines du Christ, les apôtres semblent marcher vers l'extérieur afin d'aller diffuser la Parole. Le 4 novembre 1860, Mgr Plantier bénit le nouveau sanctuaire.

Le décor de la chapelle de la Vierge, où n'étaient pas prévus de travaux d'architecture a pu prendre place ensuite, en 1865, pour la partie basse, et en 1867 pour le couronnement de la Vierge. En juillet 1865, l'artiste donnait déjà à voir au Salon de Nîmes, en primeur, les trois figures de Zacharie, Elisabeth et saint Jean-Baptiste (Opinion du Midi, 2/7/1865). Cette oeuvre est aussi exposée au Salon parisien, où son deuxième tableau présenté, celui de l'Annonciation, est acheté par l'Etat. Comme l'atteste la presse, fin 1867, tout le décor de la chapelle est terminé.

Pour orner le revers de la façade occidentale, avait été pensé un grand décor en plein cintre, dont les prophètes n'étaient que le bandeau inférieur, un Christ portant la Croix devant lui (redemptio), entouré d'Abel mort (mors) et d'une Nativité (vita) devant figurer au-dessus. Les prophètes sont exposés durant toute l'année 1868, y rencontrent un vrai succès d'estime. L'Etat fait acquisition du tableau mais, tenant compte du décès récent de l'abbé Lambert, le 27 mai 1868, décide de déposer l'oeuvre à Saint-Gervasy avant la fin de l'année 1868.

Le tableau du Sacré Coeur, daté de 1874, a un contour chantourné. Il est aujourd'hui dans une niche en plein-cintre, qui n'est peut-être pas son emplacement d'origine.

L'abbé Lambert n'étant plus là, et Melchior Doze étant très occupé pendant ces années où il réalise sept panneaux pour Tavel (1874) et les cinq toiles du choeur de Marguerittes (1876) en plus de ses activités d'enseignant, la chapelle de la croix n'est terminée qu'en 1879. La touche finale est apportée en 1885 avec le décor de la chapelle saint Joseph, cette chapelle nord dont l'abbé Lambert a posé les fondations en 1862 et où son corps repose.

Ainsi, toutes les personnes qui ont côtoyé le Christ pendant sa vie terrestre, ainsi que les prophètes qui ont annoncé sa venue, sont représentés dans la petite église de Saint-Gervasy.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1860, porte la date
    • 1865, porte la date
    • 1879, porte la date
    • 1885, porte la date
    • 1868, porte la date
    • 1867, porte la date
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Doze Jean-Marie-Melchior
      Doze Jean-Marie-Melchior

      Melchior Doze est né à Uzès. Mais, alors qu'il n'a que deux ans, son père (vérificateur des poids et mesures) meurt. La mère ramène ses quatre enfants à Nîmes. Il entre à 15 ans dans l'école de dessin de Nîmes, dirigée par Numa Boucoiran. Il propose des tableaux au Salon de Nîmes en 1849, dont l'Innocence protégée. C'est un succès et une première vente, qui lui permet d'arrêter ses tâches manuelles. Le 22 mars 1855, il devient professeur au lycée. Il y restera jusqu'en 1886. Il profite de la présence à Nîmes du peintre bordelais Felon. Surtout, il rencontre Hippolyte Flandrin, venu travailler à l'église Saint-Paul en 1849. Le 4 mars 1875, il devient directeur de l'école de dessin et Conservateur du Musée avant d'être évincé en 1881 par une nouvelle municipalité. Il obtint des Mentions honorables au Salon de Paris, en 1861 et 1863.

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      peintre

Toutes les oeuvres sont des peintures sur toile fixées sur tasseaux.

Les peintures de Jean-Marie-Melchior Doze, dans l’église de Saint-Gervasy, occupent plusieurs zones.

Dans l’abside, réalisée en premier, figurent sainte Hélène et saint Louis roi, qui sont responsables respectivement de la découverte de la Vraie Croix et de la venue de la couronne d’épines en France. De chacun d’eux, s’éloigne un cortège de six apôtres. Ce premier ensemble est signé et daté côté nord, de 1860.

Dans la chapelle du bas-côté nord, consacrée à la Vierge, le couronnement de la Vierge (signé 1867) domine deux groupes de trois personnages de sa famille : à gauche, Zacharie, Elisabeth et leur fils Jean-Baptiste ; à droite, les parents de Marie, Anne et Joachim, et son mari, Joseph. Signé, daté 1865.

Dans la chapelle du bas-côté sud, chapelle de la Croix, deux anges portent la Croix dans les cieux, au-dessus de deux groupes de trois personnages ; à gauche, Lazare se tient avec deux saintes femmes ; à droite, la dernière sainte femme, avec Marie-Madeleine et Joseph d’Arimathie. Les saintes femmes sont Marthe, Marie Jacobée et Marie Salomée. Le tout est signé, et daté de 1879.

Dans la chapelle nord, celle de saint Joseph, sont représentés le mariage de Joseph avec Marie et la Mort de Joseph, assisté de Jésus et de Marie. Au-dessus, deux anges encensent et couronnent un lys. Les peintures sont signées et datées de 1885.

À la tribune occidentale, a été placé le grand tableau-frise des prophètes qui entourent le roi David. Il est signé, et daté de 1868. De gauche à droite : Malachie, Sophonie, Habacuc, Amos, Jonas, Osée, Ezéchiel, Jérémie, accompagnent le roi David. Ensuite, Isaïe, Daniel Abdias, Joël, Michée, Nahum, Agée et Zacharie occupent la partie droite.

Le tableau du Sacré-Cœur, sur un pilier de la nef, est inclus dans le même arrêté de classement. Il est signé, et daté de 1874. Une grande déchirure est présente sur le manteau du Christ.

Deux tableaux représentant des anges occupent les vides entre le sanctuaire et les deux chapelles des bas-côtés de la nef. Celui de gauche soutient un agneau et est entouré de l'inscription : Voilà l'ange de Dieu. Il a été sacrifié parce qu'il l'a voulu. Il n'a pas ouvert la bouche ... un agneau." Isaie, CLIII, v. 7.

Celui de droite porte un étendard et est entouré de l'inscription : "son sépulcre sera glorieux. Mort, je serai ta mort ; enfer, je serai ta ruine, Osée, XIII, 14. A lui appartient l'empire. Il régnera sur tous les peuples". Ps. XXII, 31.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • non encadré
  • Matériaux
    • coton, peinture à l'huile, toile
  • Iconographies
    • sainte Hélène
    • saint Louis roi
    • les apôtres
  • État de conservation
    • oeuvre menacée
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé au titre objet, 1991/11/21

Bibliographie

  • BERNARDY, André. Les artistes gardois, peintres, sculpteurs, architectes de 1820 à 1920. Uzès, 1980.

    p. 69-71
  • BENEZIT, E. Dictionnaire critique et documentaire des Peintres, Sculpteurs, Dessinateurs et Graveurs de tous les temps et de tous les Pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers. Nouvelle éd. rev. et corr.. S.l. : Lils fründ, 1960

    p. 331
  • DURAND, chanoine François. « Le cinquantenaire du Comité de l'Art Chrétien », discours, Bulletin du Comité de l'art chrétien, 1926, T. 11, N° 78, p. 226-239. Accessible en ligne.

    p. 227, 231, 234
  • CHAPOT, François. "Melchior Doze : peintre d'histoire", Revue du Midi, t. 13, février-mars 1893, p. 97-124 et 244-273.

    p. 119-124
  • CHAPOT, François. « L'art chrétien au village ». Bulletin du Comité de l'art chrétien, 1888, T. 4, n° 25, p. 107-119. Accessible en ligne.

    p. 107-119
  • DURAND, Chanoine François. « L'oeuvre de Melchior Doze », Bulletin du Comité de l'art chrétien, 1913, T. 10, N° 69, p. 305-310. Accessible en ligne.

    p. 305-310
  • Gard, Dictionnaire, annuaire et album. Paris, Flammarion. Collection Les Dictionnaires départementaux.

    C'est là que se trouve la photo de l'artiste publiée.

    p. 220-225
  • BONNEFOI, chanoine. "Discours de M. le chanoine Bonnefoi, président, à la séance du 14 avril 1913, sur le décès de M. Doze". Mémoires de l'Académie de Nîmes, 1913, VIIe série, t. 36, p. 4-11.

    p. 4-11
  • LEPAGE, Jean. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs et architectes du Languedoc-Roussillon (1800-1950). Editions singulières.

    p. 302-305
  • séance du 8 novembre 1877. Bulletin du Comité de l'art chrétien.

    p. 133

Annexes

  • Presse
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Inventaire général Région Occitanie
Édifice
église Saint-Félix de Saint-Gervasy

église Saint-Félix de Saint-Gervasy

Commune : Saint-Gervasy
Adresse : Place de la Victoire
Dossiers de synthèse
Articulation des dossiers