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Chabbert Roland (Rédacteur)
Chabbert Roland

Chercheur associé à l'Inventaire général en 2002

Chercheur à l'Inventaire général depuis 2008

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  • inventaire topographique
  • recensement du vitrail
ensemble des verrières de la cathédrale Sainte-Cécile, cathédrale Sainte-Cécile
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn - Albi
  • Commune Albi
  • Adresse place Sainte-Cécile

Après l'accession de Bernard de Castanet au siège épiscopal et à la seigneurie temporelle d'Albi en 1276, la construction de la cathédrale actuelle débuta entre 1282 et 1300 du côté de l'abside et des deux dernières travées droites du chour. Activement poursuivi après la démission de l'évêque en 1308, le chantier atteignit vers 1340 les murs gouttereaux des parties occidentales ; la base du clocher et les voûtes de la nef furent érigées entre 1335 et 1366, l'ensemble étant achevé vers 1380. D'une grande unité, le parti architectural comprend une suite régulière de fenêtres à doubles lancettes alignées à 15 m du sol, isolées les unes des autres par les puissants contreforts qui délimitent chaque travée. Selon Guilhermy qui en observa des restes significatifs, ces baies reçurent au 14e siècle une suite de personnages en pied abrités de niches trilobées, panneaux colorés disposés "en litre" au milieu de grisailles, favorisant l'éclairage intérieur du monument. Quoiqu'exécutées à plusieurs décennies d'intervalle, l'une des fenêtres du choeur (baie 107) et l'une de celles de l'extrémité de la nef (baie 125) conservaient chacune un couple de figures, saints évêques associés à des martyrs. Déposées vers 1870, ces verrières, dont l'une était pourtant en bon état, ne furent pas réutilisées ensuite, de même que les restes de grisailles mentionnés dans d'autres baies. A l'emplacement privilégié, dans la fenêtre axiale du chour (baie 100), subsiste en revanche un cycle de l'Enfance du Christ, l'unique verrière de pleine couleur qui ponctuait ce vitrage clair. Ce vitrail légendaire, dont le système formel est assuré en dépit des compléments qu'il a reçus, répond à un type répandu dans les régions méridionales au cours de la première moitié du 14e siècle, à la coloration saturée excluant l'emploi de jaune d'argent (cf. Suau, 1983). D'échelle adaptée à une vision à distance, les scènes aux figurines puissamment modelées s'inscrivent en des compartiments hauts de près de 70 cm, mis en valeur par un riche champ ornemental. Les armoiries de l'évêque Béraud de Fargues (1313-1334), maintenant modernes mais présentes dès l'origine, en occupent le registre inférieur. Des ornements conservés dans la rose du tympan de la baie 107, qui présentent des motifs et une technique proches de ceux d'une chapelle du chour de la cathédrale de Limoges exécutés vers 1323 (Recensement IX, 2011, p. 267, 273), aident à préciser la chronologie de cette première campagne de vitrage.£Nombre des graffiti qui couvrent les parois des tribunes émanent des vitriers actifs dans la cathédrale du 17e au début du 19e siècle (Rivières, 1895). Plusieurs nomment les Prades, dynastie des vitriers réguliers de l'édifice, documentés dans les archives à partir de 1611 (Vidal, 1913 ; Portal, 1925). D'autres ont été apposés par leurs employés, des "compagnons du devoir" originaires de toutes régions d'après leurs sobriquets, présents à Albi pendant les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Si elles ne datent de ce temps, les vitreries à pastilles de couleur que présentent de nombreux réseaux sont l'ouvre de ceux qui leur succédèrent après la Révolution, parmi lesquels Toujan, vitrier attaché à Sainte-Cécile de 1813 à 1830 au moins. En 1834, l'architecte départemental Pescheloche prépara une restauration générale des vitraux adjugée en 1835 à François Théodore Hébrard, les pièces peintes étant payées en 1836 à son concurrent Joseph Crouzat, vitrier-peintre et doreur (Bécamel, 1964). Les figures du Christ de la baie 113 semblent dater de cette intervention. Le devis prévoyant de regrouper les vitraux de façon "à former des fenêtres complètes, soit au rond-point, soit dans les chapelles du choeur", les baies 101 et 102 ont pu alors recueillir les panneaux de la fin du Moyen Age qu'y releva ensuite Guilhermy. L'architecte envisageait en outre de recréer un ensemble de grands personnages dans toutes les autres fenêtres hautes : quoique Guilhermy l'aie daté du 16e siècle, l'apôtre abrité d'un dais de la baie 119, constitué de panneaux au dessin rudimentaire, peints (à froid ?) à la grisaille brune sur des verres d'une gamme limitée, est manifestement un essai répondant à ce projet. Un descendant d'Hébrard devait rester en charge des réparations des vitreries jusqu'en 1869.£Nommé architecte diocésain en 1845, César Daly choisit en septembre 1860 Antoine Lusson pour remettre en valeur les cinq baies hautes du chevet (Arch. nat. F19 7588). Le peintre verrier parisien s'adjoignit Louis Steinheil pour en dresser les cartons ; 56 de ces documents furent acquis au début du 20e siècle par Félix Gaudin, aujourd'hui non localisés mais décrits dans un registre de l'atelier (Anthonioz, 2008). Les panneaux du 14e siècle de l'axe furent d'abord restaurés et complétés en 1861-1862. Puis, ayant déposé les vitraux plus tardifs des fenêtres voisines, Lusson et Steinheil conçurent pour elles quatre verrières narratives inspirées du style, du système ornemental et de la coloration de la baie 100. Mises en place entre 1863 et 1865, la baie 101 illustre la Conception et la jeunesse de la Vierge, la baie 102 est partagée entre des épisodes de sa Vie postérieurs à l'Enfance du Christ et le miracle de Théophile, et les baies 103 et 104 sont entièrement consacrées à la légende de sainte Cécile. Définis par Daly dans son devis du 20 septembre 1865 renouvelé le 25 septembre 1868, les travaux concernant les fenêtres des six travées suivantes (baies 105 à 116), à nouveau attribués à Lusson, semblent avoir été amorcés vers 1870, les baies 105 et 106 gagnant leur emplacement actuel. Comme son prédécesseur, Daly projeta de compléter l'ensemble des fenêtres par des grisailles "avec un sujet au milieu de chaque lancette, dont les figures auront 1,50 m", série qui devait s'appuyer sur la réintégration des éléments anciens décrits par Guilhermy. L'opération n'ayant pas débuté avant 1876, date de la démission de l'architecte et du décès de Lusson, on peut s'interroger sur le sort de ces panneaux : furent-ils abandonnés dans l'atelier parisien, s'ils y avaient été transportés en l'attente de la poursuite du chantier ? Les archives sont pratiquement muettes sur l'action des successeurs de Daly - on ignore notamment la date précise et l'auteur du remploi de la Résurrection de Lazare en baie 117 ; les rares travaux signalés relèvent de l'entretien, comme celui des tympans de la nef confié par Charles Albert Potdevin à l'atelier Fauré de Gaillac en 1908.

La configuration architecturale de Sainte-Cécile d'Albi assigne d'emblée au vitrail un espace restreint : au 14e siècle, son vaste vaisseau adapté à la prédication était éclairé d'un unique rang de fenêtres hautes, élancées mais fort étroites, avant l'ajout de quelques lancettes au pourtour du chour à la fin du 15e siècle. La peinture sur verre ne put par conséquent jouer qu'un rôle accessoire dans le décor de la cathédrale, comparé à celui dévolu à la sculpture et à la peinture murale. Les verrières anciennes y furent en outre négligées au fil des siècles : seuls ont survécu des panneaux dispersés dans cinq baies de l'étage supérieur, vestiges épars d'une production artistique de plusieurs époques, aussi difficiles à caractériser qu'à relier entre eux, ce qui justifie qu'ils ont peu intéressé les historiens de l'édifice. Les notes méthodiques de Guilhermy (1854, 1857), qui reflètent l'état des vitraux avant les changements introduits par les campagnes de restauration du 19e et du 20e siècle, constituent cependant un apport déterminant pour les remettre en contexte

  • Catégories
    vitrail
  • Matériaux
    • verre, en plusieurs éléments), polychrom
    • plomb
    • peint au pochoir
  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé MH, 1862
  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Centre André Chastel
Chabbert Roland
Chabbert Roland

Chercheur associé à l'Inventaire général en 2002

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Édifice
cathédrale Sainte-Cécile

cathédrale Sainte-Cécile

Commune : Albi
Adresse : place Sainte-Cécile
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