Cette église est un édifice caractéristique de l’art roman du 12e siècle. Il occupe la parcelle C 113. Le chœur conserve les vestiges d’une peinture murale du 13e siècle. L'église est désaffectée.£L’ancienne église paroissiale Saint-André d’Angoustrine est un monument typique de l’architecture sacrée de la fin du 11e siècle dans les Pyrénées-Orientales. Elle figure parmi les monuments insignes du département. Elle est mentionnée pour la première fois dans l’acte de consécration de la Cathédrale Sainte-Marie d’Urgell au 10e siècle. Le bâtiment actuel comprend un chevet du 11e siècle, une nef unique du 12e siècle, deux chapelles nord et sud du 18e siècle.£Initialement, l’église comprenait une nef unique débouchant sur une abside semi-circulaire. C’est très probablement à l’issue du Concile de Trente (milieu du 16e siècle) que, pour répondre aux nouvelles exigences liturgiques du catholicisme, deux chapelles profondes d’une travée ont été aménagées au nord et au sud du chœur, transformant le plan allongé en plan en croix latine. Le retable du maître-autel est alors installé, peut-être provenant d’une autre église car ayant été « scié par moitié pour le faire tenir dans l’abside ». Les photographies de M. Stym-Popper de 1953-1954 montrent l’aménagement du chœur et l’état de l’église, désaffectée depuis la Révolution française, et dépouillée suite à la consécration de l’église Saint-André-la-Nouvelle en 1889. D’autres retables de style classique et baroque, sont installés dans les différentes chapelles entre le 17e et le 18e siècle et viennent compléter le mobilier antérieur.£Le sanctuaire au moins était recouvert de peintures monumentales, probablement réalisées au 13e siècle. Les vestiges d’une Cène se distinguent, surmontée d’un Christ cantonné des symboles des Évangélistes. Un calendrier complète le programme iconographique. Ces peintures ont été découvertes par Marcel Durliat en 1950.£L’état de délabrement de l’église est dépeint dans le rapport accompagnant la demande de secours auprès de l’État formulée par la commune pour l’édification d’une nouvelle église : « L’église d’Angoustrine est trop petite pour la population de la commune, elle est située sur une hauteur très escarpée et se trouve dans un état de délabrement tel que les habitants ont décidé de transférer cet édifice et de construire une nouvelle église sur un emplacement convenable dont l’accès soit facile aux cinq hameaux dont la commune est composée ».£Du mobilier médiéval côtoie des éléments plus récents, tels les retables des bras nord et sud du transept. Quelques pièces ont été restaurées par le centre de conservation de Perpignan qui les conserve, ou ont été déposées, après restauration, à Ille-sur-Têt.£Le bâtiment a été restauré en 1954 et 1955 par l’architecte des monuments historiques M. Stym-Popper : consolidation des maçonneries, reconstitution de la couverture, pour assurer la conservation du gros œuvre. En 1957 sont lancés les travaux de présentation de l’intérieur : dégagement de la peinture murale, remise en état des retables ainsi que l’assainissement du côté nord. À l’époque, M. Stym-Popper, architecte en chef des monuments historiques, avait pour ambition de faire de l’église Saint-André-le-Vieil « une sorte de témoin vivant de l’art religieux dans la région. » Il ajoute dans son rapport que « le département des Pyrénées-Orientales a consenti d’assumer la moitié de la dépense nécessaire ». Ces travaux ont amené à modifier la présentation des retables. Le retable du maître-autel, construit au 17e siècle, est déplacé dans le bras nord du transept. On comprend mieux la présence des deux portes latérales, qui conduisaient autrefois à la sacristie aménagée à l’arrière du retable, entre le mur arrondi de l’abside. Les photographies de M. Stym-Popper qui accompagnent le dossier de restauration témoignent de l’état de l’édifice comme de l’aménagement initial.£Sauvée de la ruine dans les années 1950, l’ancienne église paroissiale Saint-André est constamment entretenue depuis lors.