• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
maison dite Maison Vaillat ou Maison Vanoy
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Causse et Vallées
  • Commune Saint-Cirq-Lapopie
  • Cadastre 1841 F3 1103  ; 2019 B 937

Aujourd’hui isolée, la maison appartenait à un petit îlot de quatre parcelles, dont trois sont encore représentées bâties sur le plan cadastral de 1841. Le bâtiment de la parcelle F3 1105 est démoli en 1882 (V. Rousset, 1998, p. 2) et celui de la parcelle 1104 n’apparaît pas sur la plus ancienne photographie connue de la maison (fonds de la Société des Etudes du Lot).£Albert Magot achète la parcelle B 1105 en 1916 et hérite de la maison en 1919 (V. Rousset, 1998), laquelle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en avril 1920, sans doute à l’initiative d’Emile Toulouse (1860-1927), architecte du département de 1908 jusqu’à sa mort. Bien qu’elle appartienne à Maurice Permezel, maire de Sauliac, depuis 1921, elle est encore appelée Maison Magot en 1936, lors de la visite de la Société des Etudes du Lot qui attribue sa restauration à Emile Toulouse, en lui reconnaissant d’avoir été le premier à entreprendre de « ressusciter » Saint-Cirq (Bulletin de la Société des Etudes du Lot, 1936). Une photographie de la façade nous donne une idée des travaux effectués avant 1927 (Saint-Cirq-Lapopie : Images d'un temps passé, 2005).£Une nouvelle campagne de travaux est menée après l’acquisition de la maison par les Vaillat-Brouste en février 1950, et c’est sans doute à ce moment-là que le second étage, en pan de bois, est restauré ; des travaux sont encore exécutés en 1967 à l’intérieur (sols et cheminée) et à l’extérieur (reprise d’appareil, linteaux et seuils…) (V. Rousset, 1998, p. 2, 25-26).£La maison a été construite contre l’angle d’un bâtiment existant à l’ouest (celui de la parcelle 1104 du plan de 1841) dont subsiste le premier niveau du mur sud-est avec une porte chanfreinée couverte d’un arc brisé. V. Rousset (1998) a attribué à deux phases antérieures le mur mitoyen nord-ouest (parc. 1841 F3 1105) d’une part, et le mur mitoyen nord-est et la maçonnerie en retour sud-est d’autre part.£La composition de ses élévations et les formes de ses baies et de ses équipements font de cette maison une exception en Quercy, et semblent exclure une datation de la fin du 13e ou du début du 14e siècle au profit des décennies suivantes pour lesquelles nous ne connaissons que peu d’édifices civils. En dernier lieu, V. Rousset (2005) retient les années 1350-1370, sur la base de l’analyse de dendrochronologie réalisée sur les portes de l’armoire murale du premier étage, dont les résultats ne peuvent cependant avoir qu’une valeur indicative, mais non confirmée faute d’un échantillonnage suffisamment nombreux. Le pan de bois du deuxième étage a été en grande partie reconstruit, avec des croix de Saint-André et un appui de fenêtre que l’on situerait aux 15e-16e siècles, mais que V. Rousset (2005) propose de placer aux environs de 1637, date fournie par la dendrochronologie.

La façade de la maison a été disposée sur une petite place triangulaire formée par la rencontre de la rue de la Fourdonne (ou de la Pélissaria) et une rue qui rejoint la rue Droite et l’église au nord. Le bâtiment conservé est bordé par les vestiges de trois autres bâtiments, dont deux mitoyens, avec lesquels il ne semble pas qu’il ait existé de communication.£La façade n’a pas subi de modifications majeures depuis le début du 20e siècle, mais il faut cependant signaler, pour le rez-de-chaussée, la reprise du parement extérieur et de la maçonnerie à l’intérieur pour prolonger le trou barrier de la porte (V. Rousset, 1998, p. 8), et la transformation en porte de la petite fenêtre à linteau sur coussinets. La porte, porte d’entrée de la maison ou simple accès à l’espace utilitaire du rez-de-chaussée, est chanfreinée et couverte d’un arc brisé à extrados irrégulier ; l’embrasure est couverte d’un arc segmentaire et son tableau nord-est présente un trou barrier. A l’angle nord-est, la maçonnerie qui se prolongeait sur le bâtiment voisin, disparu avant 1841, présente encore un ou deux piédroits chanfreinés de porte. L’étage montre à gauche un étroit jour haut en lancette qui éclaire un évier, puis une fenêtre simple couverte d’un linteau en bâtière sur coussinets moulurés et chanfreinée, le coffre saillant chanfreiné aux angles d’une remarquable armoire murale à quatre compartiments et enfin une fenêtre géminée chanfreinée à appui saillant mouluré, dont les linteaux sont portés par des coussinets et le chapiteau (une copie de l’original conservé dans la maison en 1998 : V. Rousset, p. 18) du trumeau polygonal dont la face intérieure est munie d’une colombe.£L’angle avec l’élévation latérale sud-ouest est abattu par un chanfrein sur toute la hauteur du rez-de-chaussée. Comme permet de le constater la seule photographie ancienne connue de l’élévation, celle-ci a été significativement altérée par les travaux de restauration (des années 1920 ou 1960 ? cf. V. Rousset, 1998, p. 10). L’arc de la partie basse, ainsi peut-être que les deux petits jours, n’apparaît pas sur le cliché, et les traces d’outil semblent avoir été effacées, le cordon a été ajouté au-dessus de la porte tandis celui de la petite fenêtre à accolade a été réduit à un appui et tout le parement de cette travée régularisé… Si le pilier polygonal du rez-de-chaussée et le pilastre du deuxième niveau sont liés aux parements sur la droite, l’arc de la porte et toute la maçonnerie de la partie gauche s’y appuient, comme s’ils étaient venus combler un vide. Par ailleurs il faut remarquer que toute la maçonnerie de droite est en fait une paroi mince, constituée de blocs formant parpaing, afin de laisser de la place à l’escalier adossé au revers.£Les élévations en pan de bois du deuxième étage n’ont été que peu affectées par les travaux de restauration : l’appui, le trumeau et la traverse de la croisée ont été refaits, le hourdis peut-être remonté par endroits mais aucune pièce de charpente n’a été remplacée. L’élévation latérale sud-ouest montre deux mises en œuvre très différentes : sur une sablière de chambrée plus forte, les trois panneaux gauches sont contreventés par des écharpes jointes en V, tandis que le reste du pan de bois use d’une écharpe simple et de croix de Saint-André. Nous croyons devoir y reconnaître deux phases de construction, la première devant être attribuée au projet initial qui aurait donc déjà comporté un deuxième étage, comme le laisse entendre le conduit de latrines ménagé dans l’épaisseur de la maçonnerie de l’angle sud-ouest, sur toute sa hauteur (V. Rousset, 1998, p. 15-16, 22).£Outre l’armoire murale à coffre en saillie, le premier étage a conservé ses différents équipements domestiques : niches, évier et cheminée. Tout aussi exceptionnel est l’escalier, maçonné et à volées droites jusqu'au premier étage, puis en charpente et en vis, dont V. Rousset (1998, p. 12-13, 15, 22, pl. 12-13) a pu proposer une restitution de la cage qui l’isolait des pièces d’habitation.

  • Murs
    • calcaire
    • bois
    • brique
    • pierre de taille
    • moellon
    • pan de bois
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en charpente
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Précision représentations

    Le chapiteau de la fenêtre géminée est orné de feuilles simplifiées plaquées sur la corbeille polygonale.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Bulletin de la Société des Etudes du lot, t. LII, 1931, p. 256-257.£A Saint-Cirq-La-Popie : En promenade avec la Société des Etudes, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LVII, 1936, p. 572.£Thiéry (J.), Prat (R.), Notes sur les habitations de Saint-Cirq-la-Popie, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXXI, 1960, p. 195.£Rousset (Valérie), Architecture domestique du 13e au 16e siècle à Saint-Cirq Lapopie, mémoire de Maîtrise d’Histoire de l’Art et d’Archéologie sous la direction de M. Yves Bruand, Université de Toulouse - Le Mirail, 1990, vol. Texte, p. 67-73, vol. Illustrations, fig. 92-110 + pl.£Rousset (Valérie), La maison Vanoy (Saint-Cirq-Lapopie), Conseil départemental du Lot, notice numérique, 2005.£Saint-Cirq-Lapopie : Images d'un temps passé, Société des Amis de Saint-Cirq-Lapopie, Cahors, impr. Publi Quercy, 2005, non paginé.
  • NOTB_S Rousset (Valérie), La maison Vanoy-Vayssières à Saint-Cirq Lapopie (Lot), étude archéologique, 1998, 23 p. + 67 fig. et 17 pl.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN fenêtre géminée à linteaux sur coussinets ; fenêtre simple à linteau sur coussinets ; jour en lancette
  • FEN2
  • FENP fenêtre géminée à linteaux sur coussinets et trumeau
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVD46_SPLOT
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1920/04/20
  • Précisions sur la protection

    Maison du 15e siècle : classement par arrêté du 20 avril 1920

  • Référence MH
Image non consultable
  • 1998

  • 1960

Bibliographie

  • Garrigou Grandchamp (Pierre), Scellès (Maurice) dir., Demeures du Moyen Âge dans le Lot, Saint-Saturnin, Editions de la Flandonnière, 2023.

    catalogue

Documents figurés

  • 1989

Documents multimédia

  • https://patrimoines.lot.fr Maisons médiévales du Lot

Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot