Dossier d’œuvre architecture IA34006023 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
Moulin, puis martinet, puis usine de papeterie, puis usine textile (usine de drap, puis usine d'effilochage) Meunier, puis usine de bonneterie, actuellement logement
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hérault - Lodève
  • Hydrographies (la) Lergue
  • Commune Soubès
  • Lieu-dit Arques (les)
  • Adresse chemin de l'Oulette
  • Cadastre 1833 C 13 à 23  ; 2007 C 31, 788 à 799, 1037, 1059
  • Dénominations
    moulin, martinet, usine de papeterie, usine textile, usine de bonneterie
  • Précision dénomination
    usine de drap, usine d'effilochage
  • Appellations
    usine textile Meunier
  • Destinations
    logement
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, cheminée d'usine, magasin industriel, logement

Jean-Baptiste Monery, propriétaire d'un martinet ou fonderie de cuivre, un atelier de filature mécanique et deux moulins à farine à la hauteur de la confluence entre la Brèze et la Lergue (site de l'Oulette), semble avoir déplacé ses activités quelques mètres en aval au cours du premier quart du 19e siècle. Ainsi, un martinet et un moulin à blé sont mentionnés dans le cadastre napoléonien, levé en 1833, en bordure de la Lergue. Le martinet est vendu en 1829 à Pierre Berthomieu, puis en 1832, au négociant Sarrou Méric qui se lance dans la fabrication du papier à partir de chiffons avant de faire faillite en 1841. Au milieu du 19e siècle, les nouveaux propriétaires, Adrien Calvet et Hector Teisserenc, négociants en textile, agrandissent l'usine, depuis les bâtiments de production initiaux longeant le chemin de desserte vers le nord. L'usine se compose alors d'une fabrique à déchirer les chiffons, d'une filature, d'une fabrique de cardes et foulerie et d'une teinturerie. En 1888, elle appartient à Ernest, Polydore et Frédéric Teisserenc, qui fondent en 1893 la Société des fabriques de Clermont et Lodève, devenue en 1922 la société Gallia. Au début du 20e siècle, une partie des bâtiments est occupée par l'entreprise « Bousquet, Fau et Cie » spécialisée dans l'effilochage. A cette époque, un épaillage chimique pour le traitement des chiffons (avec cheminée cylindrique) est installé dans l'ancien moulin à blé. Cet ensemble est vendu aux associés Marius Peyaud et Maurice Meunier en 1919.

Devenu propriétaire de la totalité des bâtiments en 1930, Maurice Meunier développe, entre Soubès et Lodève, l'industrie de l'effiloché pour produire les laines destinées à la fabrication des draps militaires et d’'administration de la région. Les chiffons proviennent de fournisseurs basés essentiellement dans l'’Hérault et les départements limitrophes. D'abord triés dans un immeuble situé rue Joseph-Galtier à Lodève, ils sont ensuite envoyés dans les usines de Soubès, celle du Martinet et celle du Pont, pour subir une série de traitements (trempage à l'acide ou épaillage, carbonisation, effilochage, lavage, essorage, séchage, cardage, teinture et emballage). Les laines produites, essentiellement du beige, blanc et du kaki, sont vendues sur l'ensemble du territoire français, mais aussi en Algérie et en Italie. Le traitement maximal annuel de la manufacture Meunier semble avoir été de 505 tonnes en 1940. En 1943, les principaux bâtiments de production sont touchés par un incendie. Deux travées sous sheds abritant l'effilochage (20 effilocheuses Schirp et Cretin, batteuses et lavage, séchoir à chaud) et le magasin des effilochés sont reconstruites en 1945 et 1946.

Pour la mise en marche des machines, trois turbines, dont la dernière installée en 1933, fournissent 90 ch, complétées par deux moteurs diesel Duvant de 150 ch. A partir de 1941, le courant est acheté à l'’Union électrique rural (Vigan) et sert d’'appoint en période de basses eaux. La chaudière fournissant la vapeur nécessaire pour l’'atelier de teinture et le séchoir de laines, installée dans les années 1880, est complétée, au milieu du 20e siècle, par une chaudière Babcock. Au début des années 1950, de nouveaux bâtiments pour la teinture, le lavage et le stockage, ainsi qu'un réfectoire, vestiaires et douches pour 70 ouvriers sont construits dans la partie ouest du site, à l'arrière de l'épaillage (ensemble détruit à la fin des années 1960 pour la construction d'une digue de terre). Un magasin général est édifié en 1953 dans la cour centrale de l'usine. A la suite de la fermeture des établissements Teisserenc-Harlachol à Lodève, principal client de l'entreprise Meunier, l'activité est ralentie dès 1960. Le site est vendu à la commune de Lodève en 1961 qui le cède aux établissements Boudon de Ganges, puis à la société Georges Bresson pour la fabrication de bas, employant jusqu'à 130 ouvriers au début des années 1970. La bonneterie perdure jusqu'en 1982, date de fermeture définitive de l'usine. Actuellement une partie du site a été reconvertie en logement.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1945, daté par source
    • 1946, daté par source
    • 1953, daté par source

Le site n'a pu être étudié en raison d'un refus de visite des propriétaires à la date de l'enquête.

  • Murs
    • grès moellon
    • ciment enduit
    • métal
    • brique
  • Toits
    tuile creuse, tuile mécanique
  • Étages
    2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • shed
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • énergie thermique produite sur place
    • énergie électrique achetée
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    cheminée d'usine

La cheminée d'usine présente une section carrée.

Documents d'archives

  • AD Hérault. Série P ; sous-série 3 P : 3 P 3732. Plan cadastral de la commune de Soubès, 1833.

  • AD Hérault. Série P ; sous-série 3 P : 3 P 2865-2871. Soubès : matrices cadastrales, 1835-1951.

  • AD Hérault. Série M ; sous-série 5 M : 5 M 488. Etablissements classés, 1820-1921.

    dossier effilochage Bousquet, Fau et Cie (1905)
  • AP Meunier. Archives d'entreprise (courriers, plan, fonds iconographique...) et actes notariés, 1829-1961.

Bibliographie

  • CALISTE, Lisa, VIEQUE-VIGIER, Ondine, RODRIGUEZ, Lionel, SAUGET, Jean-Michel. Patrimoine industriel de l'Hérault. Languedoc-Roussillon. Lyon : Lieux Dits Editions, 2014, 112 p. (Images du patrimoine ; 287).

    p. 30-31
  • COOMAN, Mentor De. Moulins de la Lergue. Cahiers d'arts et traditions rurales, Lodève, mai 1997, n° 17, p. 5-120.

    p. 48-52.
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Inventaire général Région Occitanie