En 1818, Etienne Portefaix formule une demande pour la construction d'un moulin à blé à deux meules sur la rive droite de la Brèze. Des modifications sont apportées au bâtiment entre 1822 et 1833 (extension), puis entre 1838 et 1841 (surélévation), afin d'accueillir des foulons ainsi qu'une filature. En 1879, l'ensemble est acheté par Augustin Fau, négociant à Lodève spécialisé dans l'effilochage ou « laine renaissance ». Entre 1910 et 1921, cette activité se poursuit sous la raison sociale « Bousquet, Fau et Cie ». Puis Lucien Bousquet vend l'usine à Marius Peyaud qui s'associe avec son beau-frère Maurice Meunier, ce dernier assumant seul la direction de l'entreprise à partir de 1926. Il pratique l'effilochage de chiffons, le cardage et la teinture de la laine sur 3 sites, à Lodève (immeuble situé rue Joseph-Galtier destiné au triage et classement des chiffons) et à Soubès, aux usines d'effilochage du Pont et du Martinet. Les principaux fournisseurs sont des marchands intermédiaires de l'Hérault et des départements limitrophes, de la région parisienne, de Bordeaux, Marseille et Alger. Les lots, essentiellement des laines beige, blanc et kaki destinées à la fabrication des draps militaires et d'administration, sont expédiés aux clients filateurs, dans les départements de l'Hérault (Clermont lHérault, Lodève, Montpellier, Montferrier, Pignan, Riols, Sète, Villeneuvette), du Tarn (Mazamet, Castres, Brassac, Labastide-Rouairoux), de l'Ariège, l'Aveyron, la Charente, le Nord, le Rhône, en Algérie et en Italie. Le traitement maximal annuel de la manufacture Meunier semble avoir été de 505 tonnes en 1940, 1936-1940 puis 1949-1957 étant les périodes les plus prospères (traitement excédant les 100 t par an). Les établissements Meunier emploient alors plus de 70 ouvriers. L'atelier d'effilochage de l'usine du Pont demeure une petite unité de production : il compte 8 effilocheuses, actionnées par une turbine hydraulique de 40 ch. Afin de compléter la force motrice hydraulique, un moteur Diesel Duvant est installé au cours de la première moitié du 20e siècle. L'usine du Pont est en partie détruite à la suite dun incendie survenu en 1941, puis reconstruite en 1942, suivant les plans des architectes J. et E. Rodier (Montpellier), par les entrepreneurs Girard (Lodève) pour le gros oeuvre, Fraisse (Lodève) pour la ferblanterie, Borrel (Paulhan) pour la charpente en bois et Bouis (Pézenas) pour la charpente métallique. En 1957, 300 m3 de béton sont utilisés pour des réparations effectuées sur le canal d'amenée suite à un éboulement. Un courrier de 1960 mentionne la présence de cardes dans les locaux de l'usine, attestant du maintien d'une activité productive, même réduite. Toutefois, l'arrêt soudain des établissements Teisserenc-Harlachol de Lodève, principal client, en 1960, entraîne la fin de l'effilochage à Soubès. L'usine du Pont est transformée en logement en 1968. Une partie du bâtiment est occupée par l'atelier de menuiserie Salvagnac entre 1977 et 1998.
- patrimoine industriel
- (c) Inventaire général Région Occitanie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Hérault - Lodève
-
Hydrographies
(la) Brèze
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Commune
Soubès
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Adresse
8 lieu-dit Pont
-
Cadastre
1833
E
378, 379
;
2007
E
540 à 542
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Dénominationsmoulin à blé, moulin à foulon, filature, usine de préparation de produits textiles
-
Précision dénominationusine d'effilochage
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Appellationsmoulin à blé, puis moulin à foulon et filature Portefaix, puis usine de préparation de produits textiles Bousquet, Fau et Cie, puis Meunier
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Destinationslogement
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Parties constituantes non étudiéesatelier de fabrication, bief de dérivation, bâtiment d'eau, salle des machines, logement de contremaître
-
Période(s)
- Principale : 1er quart 19e siècle
- Principale : 2e quart 19e siècle
- Principale : 2e quart 20e siècle
-
Dates
- 1942, daté par source
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Auteur(s)
- Auteur : architecte
- Auteur : entrepreneur
Installée sur la rive droite de la Brèze, à l'entrée du village de Soubès, l'usine Meunier se caractérise par son aménagement hydraulique et sa situation à flanc de berge qui induit une construction à cinq niveaux dont trois étages en soubassement, d'une surface totale de 900 m². La chaussée est située à 200 m environ en amont, ce qui représente une hauteur de chute de 7,5 m. Le canal d'amenée, maçonné sur la totalité de la longueur, est ponctué de plusieurs vannes de décharge. Il conduit l'eau jusqu'à l'arrière du bâtiment où se trouve un bassin, à l'origine recouvert d'une simple rampe formant voûte et intégré aujourd'hui à la maçonnerie du bâtiment (travée arrière des deux premiers étages de soubassement). L'entrée du canal dans l'usine a été équipée d'une grille. Les différentes phases d'extension du site sont lisibles sur la façade ouest de l'usine : le moulin, édifice rectangulaire en soubassement, accolé au pont de Soubès, a été agrandi par une première extension légèrement désaxée, construite contre le mur pignon sud, puis l'ensemble a été surélevé de trois niveaux supplémentaires (un étage de soubassement supplémentaire, un rez-de-chaussée et un étage carré) accompagné de la reconstruction du mur pignon nord espacé du pont, le tout édifié en moellons. Les travées irrégulières du second étage de soubassement témoignent des premières constructions tandis que la régularité des niveaux supérieurs caractérisée par des baies rectangulaires en grès, disposées sur 7 travées, marque l'unité de l'extension intervenue à la fin des années 1830, début des années 1840. L'espace de travail ainsi étagé est caractéristique des usines textiles de cette période. La partie sud du bâtiment est moins cohérente, prolongée par une première travée en décrochement (emplacement du moteur Duvant) puis reliée à une avancée accolée à la façade ouest, de plan rectangulaire et de trois niveaux (appartement du contre-maître). Le premier étage de soubassement, voûté et protégeant à l'origine la roue horizontale du moulin à blé et du foulon (emplacement encore visible), est occupé par les conduites du canal de fuite et de la turbine hydraulique. Le second étage de soubassement, en partie voûté, était réservé au lavage des laines. La pièce au nord, à l'origine celle des meules, est occupé par une turbine hydraulique de type Francis (radiale centripète) avec bâche en spirale. D'une puissance de 40 ch, elle mettait en mouvement, grâce à des transmissions par courroies, axes et poulies, les 8 effilocheuses situées au troisième étage de soubassement (volant de commande de la turbine, axes de transmissions et poulies encore en place) et au rez-de-chaussée. Les planchers ont été refaits en béton afin de supporter le poids des machines. Au troisième étage de soubassement se trouve également le moteur diesel Duvant.
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Murs
- grès moellon
- béton
- métal
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Toitsciment amiante en couverture, tuile creuse
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Étagesétage de soubassement, 1 étage carré
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans
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Énergies
- énergie hydraulique turbine hydraulique
- énergie thermique produite sur place moteur thermique
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État de conservationétablissement industriel désaffecté, restauré
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Éléments remarquablesbief de dérivation, machine énergétique
à signaler : moteur thermique à combustion interne (étudié dans la base Palissy)
- (c) Ministère de l'économie et des finances
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Archives départementales de l'Hérault
- (c) Inventaire général Région Occitanie
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Documents d'archives
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AD Hérault. Série P ; sous-série 3 P : 3 P 3732. Plan cadastral de la commune de Soubès, 1833.
section E -
AD Hérault. Série P ; sous-série 3 P : 3 P 2865-2871. Soubès : matrices cadastrales, 1835-1951.
-
AD Hérault. Série S ; sous-série 7 S : 7 S 14. Barrages d'usines et d'irrigation sur la Brèze, 1818-1862.
barrage de l'usine Portefaix -
AD Hérault. Série S ; sous-série 7 S : 7 S 276. Barrages d'usines et d'irrigation sur la Brèze, et al., 1827-1919.
plan d'une partie de la rivière de Brèze (1827) -
AD Hérault. Série M ; sous-série 5 M : 5 M 488. Etablissements classés, 1820-1921.
dossier effilochage Bousquet, Fau et Cie (1905) -
AP Meunier. Archives d'entreprise (courriers, plan, fonds iconographique...) et actes notariés, 1829-1961.
Bibliographie
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CALISTE, Lisa, VIEQUE-VIGIER, Ondine, RODRIGUEZ, Lionel, SAUGET, Jean-Michel. Patrimoine industriel de l'Hérault. Languedoc-Roussillon. Lyon : Lieux Dits Editions, 2014, 112 p. (Images du patrimoine ; 287).
p. 30-31
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013