Dossier d’œuvre architecture IA30003195 | Réalisé par
  • étude d'inventaire, PETR Garrigues et Costières de Nîmes
  • enquête thématique départementale, soieries d'églises du Gard
église Saint-Pierre de Marguerittes
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Garrigues et Costières de Nîmes
  • Commune Marguerittes
  • Adresse 20 avenue de la République
  • Cadastre 1809 F 240, 241, 242  ; 2017 AH 123

L’église actuelle est construite de 1873 à 1876 selon les plans de l’architecte Henri Révoil pour pallier l'exiguïté de l’ancienne chapelle. Elle est consacrée, sous grande affluence, par monseigneur Besson le 12 octobre 1876.

La proposition d’un agrandissement est initiée dès 1842 par l’abbé Cadel Guillaume Auguste, curé de Marguerittes, nommé chevalier de la légion d’honneur le 12 août 1865 contre l’avis de l’évêque de Nîmes. Ce projet entraîne des discussions controversées au sein du conseil municipal à partir de 1848. Les adeptes d’un agrandissement de la chapelle s’opposent ainsi aux défenseurs de la construction d’une nouvelle église. Un premier projet d’agrandissement et de réparation de la chapelle est soumis par l’architecte Feuchère en 1851. Cette étude est validée mais non réalisée en raison de l’emprise trop importante qu'aurait l'édifice sur la place publique.

Malgré les oppositions d’une partie des habitants, traduites dans une pétition en 1867, le conseil municipal opte pour une construction ex nihilo. Les plans, proposés par l’architecte Révoil en 1866 sont approuvés par le préfet en 1872. Le montant initial de l’adjudication, hors sculptures et vitraux, s’élève à 78 195 francs. Le financement des travaux doit être assuré par la vente de l’ancien hôtel de ville, par une imposition extraordinaire de 1860 à 1876 et une aide du gouvernement. Le préfet s’oppose à l'aliénation d'une partie des bois communaux pour compléter le financement et la vente de l'ancienne chapelle ne sera finalement réalisée qu'en 1884. Le montant final du chantier s’élève à 167 889 francs.

Le préfet met fin en 1868 aux nombreuses discussions qui se tiennent sur le choix du terrain depuis 1853. L’emplacement retenu se situe au sud de la commune face à l’ancien hôtel de ville (parcelle 52 du cadastre actuel). Les propriétés bâties sur cet emplacement sont expropriées pour cause d’utilité publique. La construction est confiée à l’entrepreneur Jean Pascal, les ouvrages de sculpture à messieurs Brémond et Michel. En avril 1873, les travaux de fondation débutent mais sont retardés par la présence de nappes d’eau en sous-sol. La première pierre, consacrée par monseigneur Plantier, est posée le 20 juillet 1873.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1876, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Révoil Henri Antoine
      Révoil Henri Antoine

      Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.

      Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.

      Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.

      Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).

      Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.

      Réalisations :

      - flèche de l'église de Bernis (1855),

      - église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),

      - mairie de Redessan (1857),

      - église de Générac (1860),

      - église de Manduel (1862),

      - église de Milhaud (1865),

      - église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),

      - église de Marguerittes (1876),

      - église de Lédenon (1885) : projet abandonné.

      - sacristie de l'église de Redessan (1885).

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      architecte attribution par source

L’église saint Pierre de Marguerittes est située au sud de la commune sur la parcelle 123 du cadastre actuel. Sa construction engendre le remaniement du parcellaire et de l’urbanisme en ajoutant les rues de l’abbé Cadel à l’ouest et de Saint-Joseph à l’est. Elle est inscrite entre la Grand Rue au nord et la rue de la République au sud.

Ses dimensions sont assez imposantes : 51 mètres de long, 20 mètres de large et 25 mètres de haut avec comme point de référence le clocher.

De courts escaliers mènent au portail d’entrée inscrit dans une travée corinthienne et surmonté d’un bas-relief à rinceaux végétaux. Des colonnes plus élancées encadrent ce portail et supportent un fronton triangulaire couronné d’une croix pattée. Les contreforts et les lésènes réunies à leurs sommet par des frises d’arceaux rythment les élévations extérieures.

L'église de plan allongé se compose d’un vaisseau central, de bas-côtés se terminant au nord et au sud par des chapelles et d'un chevet semi-circulaire à cinq pans coupés. Dans le massif un escalier en vis avec jour permet d'accéder à la tribune et au clocher octogonal. La sacristie, située derrière le chœur, vient achever l’aspect rectangulaire de la parcelle.

Les bas-côtés sont séparés de la nef par des arcades en plein-cintre reposant sur une alternance de piliers composés et de colonnes isolées de l’ordre corinthien. La nef s’organise en quatre travées voûtées en croisées d’ogives et les bas-côtés en dix travées. L’importance accordée aux décors par Révoil est visible dans la particularité de chaque clé de voûte des bas-côtés. Le chœur est recouvert d’une voûte sexpartite aux motifs étoilés sur fond bleu retombant sur des culots moulurés. La permanence d’une frise sur l'intrados de l'arc ouvrant sur la chapelle sud-ouest laisse supposer la présence de peintures murales à l’origine. Les élévations intérieures sont percées de huit baies jumelées dans la nef et trois lancettes en plein-cintre inscrites entre des colonnettes dans le chœur.

Le calcaire, utilisé pour le gros œuvre, est majoritairement recouvert d’enduit : en pierre de taille pour la façade, les organes de stabilité et l’encadrement des baies et en moellon pour les flancs. Les couvertures à long pans sont en tuiles creuses pour le corps central et en dalles de pierre pour le clocher.

Construite dans un style néo-roman, cher à Révoil, cette église témoigne de ses inspirations médiévales et d’une forme de rationalisme. On peut la rapprocher d’autres édifices qu’il a réalisé dans le Gard à l’image de celle de Manduel ou de Générac, constituant un répertoire sériel d’église paroissiale.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • étoile
  • Précision représentations

    La voûte du choeur est parsemée d'étoile sur fond bleu.

  • Mesures
    • l : 51 m
    • la : 20 m
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Gard. Série P ; sous-série 3 P FI : 3 PFI 162 016. Cadatre Napoléonien section F le village 1809.

    AD Gard : 3 PFI 162 016
  • AD Gard. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 16. Relevé des établissements communaux construits de 1867 à 1878.

    AD Gard : 2 O 16
  • AD Gard. Série V : V 160. Demandes d'édification, achats, donations, legs de terrains, entretien, réparations des édifices religieux

    AD Gard : V 160
  • AD Gard. Série V : V 161. Demandes d'édification, achats, donations, legs de terrains, entretien, réparations des édifices religieux

    AD Gard : V 161
  • AD Gard. Série V : V 255. Dons et legs multiples aux fabriques. Eglises de Marguerittes legs Guiot (1847-1914).

    AD Gard : V 255

Bibliographie

  • CHAPUS, André. Le clergé du Gard de 1789 à 1821. Editions de la fenestrelle, 2015.

  • GOIFFON, Etienne. Dictionnaire topographique, statistique et historique du diocèse de Nîmes. Nîmes : Grimaud, 1881.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 3401
  • GOIFFON Abbé, Notes d'histoire et de statistique sur les paroisses du diocèse de Nîmes. Paroisse Saint-Paul de Nîmes, Nîmes, éd. Soustelle, 1871.

  • ANDRÉ René abbé, Histoire de Marguerittes, Nîmes, éd. L’idéale, 1983.

  • MARTIN Raymond, Marguerittes au fil des ans : de la préhistoire à nos jours, s.l., s.éd., 1997.

  • PICARD Louis, Marguerittes, Marguerittes, éd. Équinoxe, 1989 (1ère éd. 1984).

Périodiques

  • MARTIN Raymond, "L'église paroissiale de Marguerittes.", Bull. Club histoire et archéologie de Marguerittes, n°9, Marguerittes, automne 1996.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2017, 2020
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) PETR Garrigues et Costières de Nîmes