Dossier d’œuvre architecture IA12113287 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, les cimetières de Rodez agglomération
cimetière de l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Rodez agglomération

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rodez agglomération
  • Commune Le Monastère
  • Lieu-dit
  • Adresse 33 avenue de l'Abbaye
  • Cadastre 2023 AB 380

En raison de son implantation, entre la route départementale et l’Aveyron, le cimetière de l’Abbaye présente un plan assez irrégulier. Toutefois, il est caractérisé par une grande homogénéité paysagère et architecturale due aux deux extensions créées dans le respect du dessin initial et à la construction rapide des monuments funéraires. L’arrêt de l’usage de produits phytosanitaires a permis la végétalisation des allées et ainsi de retrouver l’équilibre entre minéralité et végétation.

Globalement, la préservation des monuments funéraires de la fin du 19e siècle – en dehors des reprises de concession et des remaniements effectués dans la partie anciennement dédiée aux fosses communes – et du début du 20e siècle confère à cet espace public un grand intérêt patrimonial.

Le cimetière du Monastère était auparavant implanté dans le bourg et entourait totalement l’église paroissiale Saint-Etienne et Saint-Blaise. Il était à la fin du 18e siècle, d’après la visite pastorale du 20 avril 1778, « bien clos et muré ». Il comportait une croix monumentale, dans sa partie nord comme le figure le plan géométrique du bourg du Monastère, levé en 1787 (coll. Privée).

Au milieu du 19e siècle, la municipalité décide de le transférer principalement pour des raisons de salubrité. Lors du conseil municipal du 10 mai 1863, le maire indique que le cimetière est situé à 3 mètres au-dessus du sol de l’église, ce qui rend celle-ci « malsaine et humide ». De plus, le cimetière est insuffisant pour accueillir les inhumations ordinaires et trop petit en cas d’épidémie. D’autres raisons, non évoquées, ont certainement motivé cette décision, en particulier la nécessité de se conformer au décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804), qui interdit les inhumations dans les lieux de culte et dans l’enceinte des villes et bourgs et oblige les communes à implanter leur cimetière à 35 mètres au moins des habitations.

Le maire choisit d’aménager le nouveau cimetière en bordure de l’Aveyron, à l’ouest du couvent des religieuses de Notre-Dame, sur un terrain acquis auprès de la famille de Roquefeuil et bordant le chemin vicinal n° 44 de Calcomier aux Attizals. Il est initialement prévu que le cimetière borde le chemin de desserte du couvent et du cimetière de l’Aveyron, mais il est finalement déplacé plus à l’ouest.

Les plans de la clôture et du portail d’entrée sont dressés par l’architecte départemental Jean-Baptiste Vanginot le 10 mars 1867, et approuvés par le préfet le 19 avril suivant sous réserve que la porte piétonne soit intégrée dans le portail principal. Le cimetière commence à fonctionner la même année et la première concession est prise par Amans Théron le 30 juillet 1867.

En 1868, la fabrique de l’église du Monastère projette de construire un nouvel oratoire au centre du cimetière mais la commune rejette le projet. À son emplacement est finalement érigée en 1876 une croix monumentale, d’après un projet fourni dès 1869 par le maire Vital Beaumevielle.

Pour répondre à la demande, la surface attribuée aux concessions perpétuelles est doublée en février 1878 et finalement triplée le 18 octobre 1885, « une rangée de monuments funèbres entourera ainsi le cimetière ».

Le nombre croissant d’inhumations nécessite d’agrandir le cimetière à deux reprises. En 1905, P. Seinpaul, architecte à Campagnac, est chargé d’établir un premier projet d’agrandissement, déclaré d’utilité publique le 14 novembre 1907. Le terrain de 655 m² est acquis auprès de l’ancienne congrégation des religieuses de Notre-Dame. Les travaux sont exécutés par Auguste Ferrier, entrepreneur à Istournet (commune de Sainte-Radegonde). Conformément à la décision préfectorale, afin d’éviter une inondation, l’extension est éloignée de 10 mètres du lit de la rivière, formant ainsi le décrochement visible dans la partie sud du cimetière.

En novembre 1933, la municipalité décide de réaliser une nouvelle extension de 900 m², dans le prolongement de l’agrandissement précédent, portant la surface totale du cimetière à 2 500 m². L’architecte Jean Vigouroux est chargé du projet et les travaux sont exécutés par Théophile Foissac, entrepreneur de maçonnerie et de monuments funéraires. Ils sont achevés en 1937.

Le cimetière de l’Abbaye est situé le long de la route départementale n° 84, entre le village du Monastère et le carrefour de la Mouline à Rodez. Il est également situé en bordure de l’Aveyron et de l’ancien couvent de Notre-Dame, aujourd’hui propriété de la commune du Monastère.

D’une surface de 2 500 m², le cimetière présente une forme trapézoïdale et une légère déclivité. Le mur de clôture est en moellons de gneiss, relativement homogène sur toute sa longueur ; seul change le couvrement, à chaperon arrondi pour les deux premiers secteurs et droit pour le plus récent. Le mur est percé de deux portails, le premier créé en 1867 et le second vers 1937. Le portail d’origine dessiné par l’architecte départemental Vanginot se compose de deux piliers en grès, coiffés d’un chapeau à acrotères. La porte en fer, recouverte d’une tôle percée de croix, est couronnée d’un décor de volutes et d’une croix.

Suite à l’arrêt de l’utilisation de produits phytosanitaires, le cimetière est aujourd’hui totalement enherbé ; les allées sont matérialisées par des dalles de béton.

Dans le secteur le plus ancien, la zone centrale initialement dédiée aux fosses communes reste parfaitement visible. Elle comporte quelques concessions perpétuelles, d’autres trentenaires, mais surtout des sépultures sans concession. Les tombes le plus souvent individuelles sont signalées par des tombeaux modestes en forme de stèle funéraire, orientés vers l’Aveyron au sud. Cette zone est entourée de monuments funéraires alignés le long du mur d’enceinte. Dans les autres secteurs, les monuments funéraires sont régulièrement disposés en rangées simples ou doubles.

Le cimetière ne comprend pas de jardin du souvenir ni de columbarium, mais un ossuaire construit en 2020, à l’emplacement d’une ancienne concession. À la même période ont été démolis ou démontés 24 tombeaux suite à une procédure de reprise débutée en 2015.

  • Murs
    • gneiss moellon
  • Statut de la propriété
    propriété publique

04072023_R_01

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Documents figurés

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Rodez agglomération
(c) Inventaire général Région Occitanie