• recensement des peintures murales
Peintures de la chapelle de la sainte Croix, cathédrale Sainte-Cécile
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn - Albi
  • Commune Albi
  • Adresse place Sainte-Cécile
  • Emplacement dans l'édifice sur les voûtes et les élévations nord, sud et est.

La cathédrale Sainte-Cécile détenait une relique de la croix depuis le VIe siècle. La représentation du reliquaire devint au XIe siècle l'emblème du chapitre cathédral. Ce reliquaire était conservé dans la chapelle éponyme.

Le 13 novembre 14732, peu avant sa mort dans son prieuré de Reuilly, dans le diocèse de Bourges, le cardinal Jean Jouffroy, évêque d'Albi de 1462 à 1473 veut être enseveli dans cette chapellel. Le corps du prélat fut en effet enseveli dans un enfeu, face à l'autel et au reliquaire.

Les fresques de cette chapelle n'ont pas été exécutées du vivant du cardinal Jouffroy. Elles sont contemporaines des fresques des chapelles voisines (autour de 1512). Réalisées par le même atelier, elles ont été réalisées grâce aux largesses posthumes du cardinal et avec l'assentiment de ses neveux comme complément décoratif du monument funéraire. Voilà pourquoi les armoiries des Jouffroy (d'or à 3 fasces de sable) sont reproduites une douzaine de fois.

L'inspiration des ces fresques est à rapprocher de la manière du Pinturicchio à la Libreria Piccolomini de Sienne, en particulier pour le cortège de sainte Hélène avec son fauconnier. Toutefois des maladresses soulignent que les artistes d'Albi ne se situent pas au rang des plus grands. Ils ont choisi la facilité en représentant les chevaux de profil ou de face, évitant ainsi les raccourcis difficiles. Ils ont aussi composé des groupes compacts (celui des suivantes de sainte Hélène, par exemple) qui donnent l'impression d'une frise un peu monotone et dont les personnages manquent d'un volume libre et autonome.

Le décor a fait l'objet de restaurations successives qui ont apporté des modifications aux peintures originales. Dès le XVIIe siècle, des peintres interviennent pour refaire le décor altéré par le salpêtre. Le procès-verbal de la visite pastorale de 1698 indique ainsi qu'il faut "enduire et peintre de nouveau le mur oriental" de plusieurs chapelles et Edmond de Rivières, dans ses nombreux rapports mentionne une mauvaise restauration des chapelles de l'abside qui avait été réalisée à l'huile par Savaric en 1737.

La restauration de la chapelle intervient en 1893, grâce à la générosité du comte et de la comtesse de Toulouse-Lautrec (Rivières, 1894, p. 26 à 32) et comme en témoigne une inscription peinte. Elle est confiée à Marc Gaida qui reconstitue des fragments entiers et repeint complètement les parties manquantes. Les fresques sont à nouveau restaurées en 1952 sous la direction de Pierre Belin. Les scènes, devenues quasiment illisibles, ont été repeintes à partir d'agrandissements de photographies anciennes.

Le décor de la chapelle est peint à fresque. Il se répartit sur les voûtes et les trois murs. il se compose de 9 scènes séparées par des candelabres. Des inscriptions précisent le détail de l'iconographie.

  • Catégories
    peinture murale
  • Matériaux
    • enduit, bleu fresque, polychrome
  • Iconographies
    • reliquaire
    • ange
    • séraphin
    • saint Constantin et sa mère sainte Hélène vénérant la Vraie Croix
    • victoire de saint Constantin au pont Milvius, évêque
    • clergé, c
    • sainte Cécile
    • saint Jean
    • saint Jérôme
  • Précision représentations

    Sur le registre inférieur du mur au fond de la chapelle sont représentés le cardinal Jean Jouffroy et ses deux neveux, chanoines de la cathédrale. Agenouillés et les mains jointes, ces trois personnages sont tournés vers l'autel où étaient conservées les reliques de la Croix. Le cardinal est représenté avec la couronne monacale et la coule bénédictine sur la quelle est agrafée une somptueuse chape d'or. Le chapeau rouge de cardinal est posé à terre devant lui. Les deux neveux, Hélion et Henri Jouffroy, portent l'habit de choeur de la cathédrale : surplis et aumusse d'hermine et de petit gris. Chacun est assisté d'un saint protecteur : Hélion est accompagné par sainte Cécile, Henri par saint Jean et le cardinal par saint Jérôme. Un écriteau accroché à une corniche feinte indique leur nom et leurs titres.

    Le reste des scènes représente l'histoire de la Croix selon la Légende Dorée, soit son triomphe comme symbole et sa conquête de l'Empire au temps de Constantin puis la découverte de ses restes à Jérusalem par sainte Hélène, la mère de l'empereur. Les 9 scènes se lisent dans l'ordre suivant : 1- Mur de gauche, registre supérieur, camp de Maxence, le roi des barbares ; 2- Mur de droite, registre supérieur, Constantin sort de Rome avec son armée. 3-4- Mur du fond, registre supérieur dans la lunette de la voûte : à gauche le Christ visite Constantin pendant son sommeil et lui promet la Victoire, à droite deux anges présentent à Constantin le signe par lequel il vaincra : la croix, identifiée au reliquaire d'Albi. 5 - Mur du fond, registre médian, la bataille du pont Milvius. Près de Constantin flotte l'étendard timbré de la croix et l'empereur triomphe. 6 - 7 - Mur du fond registre inférieur ; à gauche sainte Hélène chemine vers Jérusalem afin d'y chercher les reliques de la croix ; à droite, elle interroge des vieillards et l'un d'eux, Judas, soumis au jeune pendant plusieurs jours dans une citerne se résout à parler. 8- 9 - Mur de droite, retrouvées les croix du Golgotha son apportées à Jérusalem. Placées sur un mort, elles le ressuscitent. Judas se convertit et devient le premier évêque de Jérusalem sous le nom de Cyriaque. Il remet à sainte Hélène les clous qui suspendaient le Christ à la croix.

  • Inscriptions & marques
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre, latin
  • Précision inscriptions

    inscription : REVERENDISSIMUS D(OMIN)US/JOANNES JOEFFREDUS/CARDINALIS,ALBIE-/NSIS EPISCOPUS, ABBAS,/SA(N)CTI DYONISII IN FRANCIA

    Inscription : DOMINUS HELIUNDUS/JOFFREDUS LEGUM/DOCTON PREPOSITUS/ALBIENSIS, CANTOR ET/CANONICUS RUTHENENSIS

    Inscription : HENRICCUS JOFFRE-/DUS, VITRUSQUE JURIS/LICENTIATUS CANONI-/CUS ET ARCHIDIACO-/NUS ALBIENSIS

    Inscription mur de gauche registre supérieur : REX BARBARORUM CASTRA METAT IN RIPPA FLUMINIS DA-/NUEIL, VOLENS CONSTANTINUM CEM EXECITU EXPUGNARE

    Inscription mur de droite registre supérieur : CONSTANTINI ACIES ATQUE STRATAGEMA INIMICUM HOSTI-/LITER INVADIT VINCITGUE HOSTEM ATQUE IN FUGAM VERTIT

    Inscription mur du fond registre supérieur, à gauche : CONSTANTINUS IN SOMNIIS IN-/TELLEXIT VICTORIAM CONTRA REGEM BARVARORUM, à droite : EXIIT CONSTANTINUS E CUBIBULO ET/ ANGELI DUO OSTENDUNT SIBI CRUCEM

    Inscription mur du fond, registre médian, à gauche : HELENA CONSTANTINI MATER HIROSOLIMAM/PETIIT CRUCIS INVIENDE CAUSA. A droite : PRECIPIT SENIORIBUS POPULI SIBI DEMON-/STRARE LOCUM UBI JACEBAT CRUX SANCTA

    inscription mur de droite registre médian, à gauche : DEFERUNTUR IN HIERUSALEM CRUCES/ ET DEPOSITE SUPER MORTUUM, CRUX D(OMI)NI AGNOSCITUR. A droite : QUIRIACUS DOMINICOS CLAVOS HELENE/ CUM MAGNA VENERATIONE OBTULIT

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1908/03/27
  • Référence MH

Bibliographie

  • Bécamel (Marcel), Ala découverte de la cathédrale d'Albi, les 30 chapelles, les peintures de la voûte, le jugement dernier, tapuscrit, sans date, 209 p.

  • Biget (Jean-Louis), Sainte Cécile d'albi les peintures, 2011,  227 pages.

  • p. 36 à 32
  • Auriol (A.), les fresques de la chapelle Sainte-Croix, à Albi, dans Annales du Midi, 1924

    p. 418 à 456
  • Legrez (direction) Albi, joyau du Languedoc, dans la grâce d'une cathédrale, éditions la nuée bleue 2015, 406 pages

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010, 2024
Édifice
cathédrale Sainte-Cécile

cathédrale Sainte-Cécile

Commune : Albi
Adresse : place Sainte-Cécile
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