• recensement des peintures murales
ensemble des peintures monumentales de la voûte et des chapelles, cathédrale Sainte-Cécile
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn - Albi
  • Commune Albi
  • Adresse place Sainte-Cécile
  • Emplacement dans l'édifice sur les voûtes et les élévations nord, sud et est.

Les fresques de la voûte ont été réalisées entre 1509 et 1512. Des cartouches peints précisent même l'avancée du chantier : à la 5e travée, on lit la date de 1510 alors que celle de 1511 est peinte à la 6e, 7e et 8e travée. Les suivantes montrent le millésime 1511.

Le chantier a progressé d'est en ouest. Les quatre premières travées furent peintes en 1509 -la date figure dans la 3e chapelle nord- aux frais du cardinal Louis II d'Amboise dont les armes figurent en abondance dans cette partie de la voûte. Les travaux sont prolongés après sa mort (novembre 1510) par son successeur Charles de Robertet dont le blason se remarque sur la partie occidentale des voûtes et sur les parois des chapelles.

L'atelier de peintres qui réalise le décor de la cathédrale d'Albi est originaire d'Italie. Il se compose surtout de peintres originaires de Bologne et quelques-uns ont laissé leur noms. Ainsi aux chapelles 7 et 8 sud, dans un cartouche à la voussure de la fenêtre et sur la voûte de la chapelle 12 nord, on lit celui de Giovanni Francesco Donela, de Carpi. D'autres noms (huit au moins) ont été repérés en divers endroits, permettant d'estimer que l'atelier était constitué d'environ une dizaine d'artistes.

Après 1512 et jusqu'en 1520 l'atelier poursuit son travail dans les chapelles comme le prouvent les dates relevées dans certaines d'entre elles : 1512 (chapelles 6 nord et 12 nord), 1513 (chapelles 7 nord, 12 nord, 7 sud et 14 sud), 1514 (chapelle 9 sud) , 1520 (chapelle 14 nord).

Le style des peintures rappelle celui du Quattrocento avec le souci de couvrir une vaste surface. La narration théologique et pastorale est concentrée dans un petit nombre de scènes alors que l'essentiel de la surface est recouvert de rinceaux habités. Le sens du volume et de l'espace se manifeste dans la représentation des personnages isolés et dans les scènes représentées sur les panneaux au centre de la nef.

Le programme figuré illustre, en miroir de la statuaire du choeur, l'histoire de l'humanité, de l'Alliance, de l'Eglise et du salut. Il est traité à la manière d'un triomphe à l'italienne, à la façon des longs cortèges du Quattrocento. Ce défilé unit les personnages de l'Ancien Testament à ceux du Nouveau et à tous les saints pour aboutir à la Parousie.

L'oeuvre des peintres italiens a malheureusement subi des transformations et de nombreuses restaurations qui pour l'essentiel ont été réalisées au cours du 19e siècle et la plupart du temps par des artistes de second ordre. La fabrique fait alors appel à deux peintres italiens : Jacques Bosia et Louis Guidi qui a beaucoup travaillé dans les chapelles situées au nord. En 1816, il restaure les parois de la chapelle 11 nord et refait les peintures de la voûte de la chapelle 14 nord. Vers 1818-1819, il peint le Christ au mont des Oliviers et le sépulcre gardé par des soldats dans la chapelle du Chris (10 nord). L'année suivante il repeint la voûte de la chapelle des deux saint Jean (2 nord) et remplace dans la chapelle saint Louis (9 nord) une inscription à la gloire de saint Georges par un verset de la prière liturgique pour les chefs d'état.

Dans les années 1820-1840, les peintures sont reprises dans d'autres chapelles du côté nord. La chapelle saint Michel et saint Martial (3 nord) est restaurée avant 1832 ; dans la chapelle de la Résurrection IM81001681 (5 nord), on peint une croix arborescente sur la paroi orientale pour effacer les traces de l'enlèvement de sculptures.

Sous le Second Empire les restaurations se poursuivent sous l'autorité de César Daly. Elles concernent les chapelles de l'abside et sont effectuées par le peintre décorateur parisien Alexandre Denuelle qui repeint les voûtes des 5 tribunes et reprend les chapelles des deux saints Jacques (3 sud) et de Pierre et Paul (2 sud). Dans cette dernière, il réalise la Pêche miraculeuse, la Conversion de saint Paul et le jugement des deux apôtres.

Joseph Engalières, artisan toulousain intervient dans les années 1870. Il repeint la chapelle du Christ (10 nord), restaure les chapelles voisines (11 et 12 nord). Dans la chapelle éponyme, il peint l'image du Sacré-Coeur et la voûte où il place les armes de Monseigneur Lyonnet (1865-1875), il repeint la chapelle du Rosaire (13 nord) et peint dans la chapelle suivante (14 nord) une frise et la figure de sainte Martiane sur le mur du fond.

La dernière campagne de restauration est entreprise autour de 1890. Marc Gaïda en est l'auteur. Il reprend au nord les chapelles 2, 3, 4, 5, 6 et 8 et travaille beaucoup au sud (chapelles 3, 5, 6, 7, 8, 9, 12 et 13). Il crée même un véritable décor à certains endroits, ajoutant des inscriptions dans la chapelle 8 nord et peignant une copie du Christ mort de Holbein dans la chapelle du saint Sépulcre.

L'ensemble des voûtes et du décor des chapelles sont peints à fresque. Le décor se compose pour l'essentiel de rinceaux peuplés et de candélabres. Quatre tableaux occupent le centre des travées 4 et 10. D'une manière générale, les personnages de l'Ancien Testament sont placés sur l'extérieur des voûtains tandis que les personnages du Nouveau Testament sont à l'intérieur.

Dans les chapelles on distingue deux niveaux de décor qui correspondent respectivement à la tribune et à la partie basse. Le décor des tribunes a été peint très rapidement pour meubler les vastes surfaces. Il comporte 3 registres : le premier, au niveau supérieur présente seulement un carroyage géométrique, le second se compose de 3 éléments : une balustrade peinte, une corniche à l'antique, une frise de rinceaux sur fond bleu où figurent sur les murs latéraux de chaque chapelle les armes de France et de Bretagne.

Le 3e registre, au niveau inférieur est le plus étendu. Timbré des armes des mécènes qui ont financé le décor, il donne au visiteur l'illusion d'un parement de marbre.

Le décor des chapelles basses ne compose pas un programme d'ensemble homogène, il a été déterminé par le vocable que portait chaque chapelle.

  • Catégories
    peinture murale
  • Matériaux
    • enduit, bleu fresque, polychrome
  • Iconographies
    • saint Jacques le Majeur
    • Aggée
    • Daniel
    • Adam
    • saint Ambroise
    • ornementation, en fond, candélabre, rinceau
    • Sibylle phrygienne
    • Sibylle libyque
    • Sibylle persique
    • couronnement de sainte Claire
    • Transfiguration
    • Apparition aux apôtres
    • Les vierges sages et les vierges folles
    • Joachim
    • sainte Agathe
    • sainte Agnès
    • sainte Anastasie
    • sainte Apolline
    • sainte Barbe
    • sainte Catherine de Sienne
    • sainte Cécile
    • sainte Claire
    • sainte Madeleine
    • sainte Marie l'Egyptienne
    • sainte Marguerite
    • sainte Marthe
    • sainte Susanne
    • sainte Ursule
    • sainte Véronique
    • saint Valérien
    • saint Urbain
    • saint Silvestre
    • saint Sébastien
    • saint Salvy
    • saint Roch
    • saint Michel
    • saint Martin
    • saint Martial
    • saint Louis
    • saint Joseph
    • saint Jérôme
    • saint Jean l'Evangéliste
    • saint Grégoire
    • saint Christophe
    • saint Augustin
    • saint Antoine
    • saint Jacques le Mineur
    • saint Matthias
    • saint Matthieu
    • saint Philippe
    • saint Simon
    • saint Thomas
    • Habaquq
    • Jonas
    • Michée
    • saint Zacharie
    • Ezéchiel
    • Eléazar
    • Job
    • saint André
    • humilité
    • Espérance
    • Annonciation
    • Elisée
    • Osée
    • Isaïe
    • Michée
    • Abraham
    • Moïse
    • Tobie
  • Précision représentations

    De fausses moulures masquent les nervures gothiques de leur décor d'oves, de perles et d'autres motifs dorés. De grands candélabres irréguliers meublent les triangles des voûtains dont la base s'appuie sur les murs latéraux ou qui rayonnent au-dessus de l'abside. Des rinceaux peuplés, couleur argent, se détachent sur le fond bleu. Ils sont habités vers l'extérieur par des personnages de l'Ancien Testament et vers l'intérieur de personnages du Nouveau Testament. Les saints et les saintes sont peints en buste dans des niches architecturées. Ils sont représentés en buste et en perspective.

    Le programme figuré illustre l'histoire de l'humanité, de l'Alliance, de l'Eglise et du salut. L'Ancien Testament se déploie sur plusieurs registres. Il est d'abord personnalisé par les prophètes qui ont annoncé le Christ : Elisée (travée 7), Ezéchiel (travée 11), Daniel, Osée, Aggée, Habacuc (travée 9), Isaïe, Michée, Zacharie (travée 8) et Jonas (travée 5). Figurent aussi tous les témoins privilégiés de l'Alliance de Dieu avec l'humanité : Abraham (travée 10) Suzanne, Moïse (travée 5), Tobie (travée 6). Enfin l'arbre généalogique du Christ qui marque la continuité entre l'Ancien Testament et le Nouveau. Cette parenté figure aux travées 1,2 et 3.

    Quatre tableau regroupés par deux résument la Nouvelle Alliance : à la travée 4 sont représentées la Transfiguration et l'Apparition du Christ aux apôtres ; à la travée 10 figurent le Couronnement de la Vierge, qui symbolise le triomphe de l'Eglise, épouse du Christ, pendant de la scène des Vierges folles et des Vierges sages qui symbolisent les hérésies.

    La dernière travée avant l'abside résume l'histoire de l'Ancienne Alliance. Elle précède le Christ de la Parousie, cerné d'une gloire d'anges et de séraphins. Les symboles des Evangélistes entourent ce Dieu bénissant, bienveillant et accueillant. A la retombée des voûtains figurent les apôtres et la Vierge qui symbolisent l'Eglise.

  • Inscriptions & marques
    • armoiries, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre
    • date, peint, sur l'oeuvre
    • signature, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    armoiries identifiées : Louis II d'Amboise, évêque d'Albi entre 1503 et 1510 ; armoiries identifiées : Charles de Robertet, évêque d'Albi à partir de 1510

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1908/03/27
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Laboratoire de Recherches des Monuments Historiques, Rapport n° 64 B : Peinture murale de la tibrune 12 N. Région Midi-Pyrénées, centre de documentation du patrimoine (côte RR.4)

    CDPR Région Occitanie - site de Toulouse : côte RR.4
  • Stouffs Jean-Marc, Rapport d'intervention cathédrale Ste Cécile d'Albi : restauration des peintures murales des chapelles hautes 12N et 13N, juillet 2003 novembre 2004 (Consultation soumise à autorisation)

Bibliographie

  • Bécamel (Marcel), Ala découverte de la cathédrale d'Albi, les 30 chapelles, les peintures de la voûte, le jugement dernier, tapuscrit, sans date, 209 p.

  • Biget (Jean-Louis), Sainte Cécile d'albi les peintures, 2011,  227 pages.

Documents figurés

  • 1882

    Bibliothèque nationale de France : VA-81 H158292
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
Édifice
cathédrale Sainte-Cécile

cathédrale Sainte-Cécile

Commune : Albi
Adresse : place Sainte-Cécile
Articulation des dossiers