Cette œuvre et une autre toile peinte représentant la Crucifixion ont étés trouvées dans un tiroir de la sacristie de l'église Sainte-Marie d'Espira de Conflent. Posées à même le fond du tiroir en bois, l'une sur l'autre, faces vers le haut, simplement séparées par un papier. Ce tiroir était très empoussiéré et ayant été longtemps destiné à stocker des objets liés au culte, des traces de cire ont notamment été trouvées.
Cette peinture a été restaurée par Fleur Foucher en 2013 (15 juillet - 15 septembre), conservatrice - restauratrice de peinture, dans le cadre du projet "Jeunes restaurateurs en résidence" à l'Hospice d'Ille sur Têt. Cette intervention a été l'occasion d'une étude des deux œuvres découvertes dont les conclusions sont les suivantes. Les deux peintures présentent des points matériels communs : deux toiles originaires d'un même tissu, deux formats proches aujourd'hui mais sûrement identiques à l'origine, une couche préparatoire similaire. D'un point de vue de l'image, les points communs ne sont pas aussi évidents et ont posé la question d'une exécution par deux artistes différents. Les compositions sont très différentes, pour la station 4 nous avons une composition en frise et une composition pyramidale pour l'étape 12 de la crucifixion. Au niveau de l'exécution nous remarquons des similitudes dans la mise en place des sols avec plusieurs aplats de couleur et des ourlets de peinture noire. Fleur Foucher lors de la restauration de l'oeuvre a émis l'hypothèse que ces peintures peuvent provenir proviennent d'un même atelier, où plusieurs peintres exerçaient. Ce qui expliquerait les trois manières différentes de peindre les visages, de la manière la plus grossière (le saint Jean du Portement de croix) à la plus fine (le Christ de la Crucifixion), mais aussi les différents degrés de maîtrise de la peinture à l'huile qui donnent aux peintures cet aspect hétérogène. S'il s'agit de deux toiles appartenant à un chemin de croix, les 12 autres stations sont£pour l'instant perdues.