Ce mât de signaux, appelé disque avancé ou disque rouge, est un signal mécanique qui était utilisé pour réguler le trafic aux abords des stations et des bifurcations ou en cas de soucis sur la voie. La journée, un disque rouge indiquait l'arrêt obligatoire, tandis que la nuit ou par brouillard, un signal lumineux se substituait à ce panneau.

Dans la collection des ordres généraux de la compagnie du Paris-Orléans, édités en 1872-1873, la section n°11 régie le fonctionnement des signaux destinés à assurer la marche des trains. Il y est indiqué qu' « Aux abords des stations, aux bifurcations, et généralement sur tous les points où cette précaution est jugée nécessaire, il est placé des mâts de signaux manœuvrés à distance, dits : disques avancés, et destinés, soit à les couvrir soit à maintenir entre les trains en circulation les intervalles réglementaires. Pendant le jour, le disque rouge des mâts de signaux, tourné en travers de la voie, commande l'arrêt. Pendant la nuit, la lumière rouge commande également l'arrêt. » (article 3).

La manœuvre des mâts est réalisée lorsque la voie est encombrée et lorsqu’un train fait un arrêt en station. Le mât est ouvert au rouge et n’est refermé quand le train est éloigné de 1 000 mètres afin de respecter les intervalles entre les convois (article 16). L’ouverture et la fermeture de ces signaux sont assurées par les chefs de gare ou de station, ou bien par les aiguilleurs pour les bifurcations (article 17).

Le modèle étudié ici est typique de la forme adoptée par la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans, avec un profil en T et une forme évasée en triangle à sa base. Il présente des caractéristiques communes avec les types de mât du catalogue des matériels de la Compagnie édité vers 1873. Les archives relatives à la voie Cahors-Capdenac mentionnent que "l'installation des signaux fixes des stations" est effective en novembre 1885. Si la structure principale du mât reste celle d'origine quelques modifications sont toutefois visibles, vraisemblablement dues à une modernisation dès le 2e quart du 20e siècle. Ainsi en est-il du signal lumineux électrique ou encore du mécanisme de manœuvre. Quant au disque rouge, il semble avoir disparu après 2001 (cf. La ligne de Cahors à Capdenac, 2001, p. 11).

Ce type de signal fixe devait fonctionner par paire en amont et en aval de chaque station. La gare de Saint-Géry a la particularité de conserver cette paire de mât : le pendant de ce mât est placé après la gare au lieu-dit Laromiguière, il a conservé son fameux disque rouge.