Nîmes trop longtemps privé des œuvres d’un talent qui lui appartient à tous les titres, en possède aujourd’hui qui ne donneront pas le moindre démenti à des prévisions trop bien fondées. C’est, à la cathédrale, la toile si gracieuse de l’Annonciation.
Quelle délicatesse dans le dessin, quelle vérité dans l’attitude des deux personnages, quelle douceur dans le coloris ! Si le messager céleste nous plaît par l’aimable gravité de son maintien devant l’auguste vierge dont il reconnaît la supériorité, celle-ci nous ravit par un ensemble de sentiments exprimés avec un rare bonheur. Ainsi, entre les incertitudes du mystère qui doit la rendre Mère de Dieu, tout en conservant la fleur de sa virginité, et les explorations de l’ange qui les dissipe, il s’est écoulé trop peu de temps pour que le calme renaisse tout aussitôt dans l’être de Marie tout entier. L’âme est parfaitement sereine, mais le corps ressent encore un reste d’appréhension et de trouble ; et c’est pourquoi il demeure enveloppé de son manteau, comme aux premiers tressaillements de la première salutation […]
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013