Nîmes, 13 août. Nouveaux tableaux religieux. La basilique-cathédrale de notre ville vient de s'enrichir d'un nouveau tableau de grande dimension dû au pinceau de M. Melchior Doze, peintre d'histoire bien connu. Cette œuvre, remarquable à tous les points de vue, représente saint Roch aux environs de Mantoue, au milieu des pestiférés.

Courrier du Gard du 19 août 1858 à propos de Seule au Monde.

Exposition de 1889

« La cathédrale de Nîmes vient de s’enrichir d’un tableau de grande dimension, dû au pinceau de M. Melchior Doze notre peintre d’histoire bien connu.

Cette œuvre représente saint Roch au milieu des pestiférés, aux environs de Mantoue.

La scène est des plus dramatiques : au premier plan, on voit une jeune femme assise, dont la figure, d’une pâleur cadavérique, porte la marque du terrible fléau ; elle fait un suprême et impuissant effort pour se relever.

Elle porte étendu sur ses genoux son enfant déjà atteint par l’agonie de la dernière heure ; les yeux du petit moribond sont convulsés et ses mains crispées, qui montrent seules que la vie n’a pas encore abandonné ce petit corps, donnent l’expression d’une horrible souffrance.

On voit plus loin les cadavres des victimes du terrible fléau qui désole les campagnes, éclairées par un radieux soleil.

Sur un pont qui domine cette scène de désolation, le saint est agenouillé et en prières ; la mère de l’enfant tourne vers lui les yeux suppliants et angoissés et l’attitude de ces deux personnages traduit bien leur pensée : la mère demande l’intercession du saint et celui-ci prie avec ferveur pour demander la guérison de ces malheureux.

Le chien, vu de face et au repos, fixe son maître ; son attitude calme indique qu’il a l’habitude de voir le Saint en prières et qu’il n’aurait garde de le troubler. La figure de saint Roch, très expressive, porte au plus haut degré le signe de la prière qui arrive à l’extase, et ses mains délicates la noblesse de sa naissance.