Le quartier de la rue du Four conserve de rares vestiges de maisons médiévales (13e-14e siècles), et d'assez nombreux éléments de maisons à pans de bois de la fin du Moyen Âge et de l'époque moderne.
Un four banal est mentionné à Puylaroque en 1438, sans qu'il soit localisé avec précision dans le bourg (Razoua, p. 61). C'est depuis le milieu du 17e siècle que le four de la ville est attesté dans le quartier de la rue du Four (f°336, compoix de 1648). C’est également dans ce quartier que l'on trouve « un four à cuire les pots » (f°386, compoix de 1648). Ce four est détenu par la famille Gineste, qui compte cinq potiers. Ce sont les seuls potiers cités par le compoix de 1648, et ils détiennent tous leurs biens dans le quartier de la rue du Four (voir annexe).
Le cadastre de la fin du 18e siècle répertorie ensuite huit potiers dans la famille Gineste. L’un d’eux se distingue par la mention de « praticien », c’est-à-dire, un homme de loi en apprentissage (f°170, cadastre de 1769-1787). Il témoigne sans doute de l’ascension sociale réussie par la famille Gineste, et probablement amorcée dès le 17e siècle. Sont également dénombré six autres potiers dans le bourg.
Au début du 19e siècle, la famille Gineste domine toujours l’activité de potier, grâce notamment à des alliances avec d’autres familles depuis la fin du 18e siècle. C’est ainsi Jean Caissac, époux de Magdelaine Gineste, qui détient le « four à poteries » (parcelle n° 272, état des sections de 1835). La majorité des biens de tous les potiers confondus, ainsi que le four, se trouvent dans le quartier de la rue du Four (voir annexe).
Pourtant, à la fin du 19e siècle, plus aucun membre de la famille Gineste n’est potier, et l’activité potière semble être éteinte à Puylaroque. Apparaît alors une famille Blanchot, mentionnés comme « marchands de faïence » dans le recensement de population de 1881. Ils sont installés entre la rue Droite et la rue du Four, et vraisemblablement mariés avec des filles de familles de potiers du début du siècle.
Le quartier de la rue du Four, semble ainsi marqué par la présence d’artisans potiers pendant plus de deux cent ans, longtemps dominés par une seule famille. D’autres types d’artisans y sont aussi propriétaires de biens, depuis le 17e siècle (cordonniers, tailleurs, brassiers, etc.). On remarque aussi, la présence de marchands, chirurgiens et bourgeois, du 17e au 18e siècle, plutôt à proximité de la place de la ville au nord.
Seul le recensement de population de 1881 nous permet d’attester des habitants qui peuplent réellement ce quartier, et qui, à ce moment, sont très majoritairement des artisans : cordonniers, tanneurs, cloutiers, charpentiers, épiciers, etc. Mais apparaissent aussi des femmes : repasseuses, couturières, modistes, etc. peut-être en lien avec l’industrie chapelière qui fleuri à cette période.
Nombres de parcelles encore bâties en 1835 ont été modifiées en places ou en jardins entre la fin du 19e et la première moitié du 20e siècle. Les maisons qui étaient détenues par des potiers se trouvaient ainsi sur des parcelles ayant connu d’importants bouleversements depuis le début du 19e siècle, notamment l’emplacement des fours qui semblent avoir disparus.