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  • (c) Pays Midi-Quercy
  • (c) Conseil départemental de Tarn-et-Garonne
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Midi-Quercy
  • Commune Molières
  • Adresse le Faubourg
  • Cadastre 1834 H 363, 364, 367 à 369  ; 2012 H 415
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, écurie, remise, logement, buanderie, volière

Le plan cadastral de 1834 présente un ensemble comprenant une maison, des communs et un jardin qui appartiennent alors à la famille Rolland. Aujourd'hui, les deux élévations, excepté leur décor ajouté, semblent dater de cette première campagne de construction. Précieux témoin des premiers occupants : la porte rue Principale, a conservé son imposte vitrée protégée d'un décor en fer forgé au centre duquel s'entrelacent le monogramme "R.J.E." (Rolland Jacques-Eugène) au-dessus de la date 1841.£A partir de 1882, François Stanislas Iches acquiert cette maison, les dépendances et le jardin et réaménage l'ensemble. D'après les matrices du cadastre, la petite parcelle (H 363) à gauche de la maison est achetée à cette époque, agrandissant ainsi le bâtiment désormais doté d'un cabinet de toilette. La façade initiale a ainsi été augmentée de deux petites travées séparées par une loggia. La grille fermant l'espace comprend au centre du fronton le "I" de la famille Iches. Les travaux considérables, portent aussi sur l'agrandissement (ou la reconstruction totale) des communs, l'aménagement du jardin et la construction de la volière. L'ensemble (maison et communs) passe de 12 à 36 ouvertures imposables (entre 1836 et 1882) et lui confère son aspect actuel. La façade ostentatoire et le riche décor intérieur de la maison (escalier monumental, cheminées, plafonds à caissons, dessus-de-porte, pavement en carreaux de ciment, papiers peints, escalier, potager de la cuisine, etc.) sont issus de cette remise au goût du jour réalisée à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Le motif de caducée (symbole de la médecine) présent sur les frises en carreaux de terre cuite vernissés des lucarnes de comble (rue Principale) peut être un hommage au grand-père de François Stanilas Iches : Bertrand Lartet, chirurgien. Ce dernier ainsi que ses descendants reposent dans une chapelle funéraire érigée dans le cimetière de Molières.£La maison du faubourg constitue alors "la tête" d'un vaste domaine composé de plusieurs métairies dans la campagne de Molières (La Tassine, Borde-Neuve, Borde-Basse, Caudié, Fauré), de Labarthe (Fontermes) et de Castelnau-Montratier dans le Lot (Le Rodier, Fouyard, Pech del Rey) (cf. cartographie annexe). D'après la tradition orale, la famille Iches vit l'hiver dans la maison du Faubourg et l'été dans la grande propriété du Rodier (Lot). Au-delà de ces deux lieux d'habitation, les Iches font construire deux métairies (Borde-Neuve et Borde-Basse) à l'image de celle du Rodier avec un plan et un traitement identique des élévations dont certains éléments stylistiques (notamment les oculi et la présence d'arcades) se retrouvent également sur les communs de la maison du Faubourg. La similitude des charpentes laisse à penser qu'elles ont été réalisées par un même compagnon charpentier, Jules Courdesses (à Espanel) qui selon les témoignages oraux, en assurait aussi l'entretien.

D'après la tradition orale, la famille Iches était également propriétaire d'une villa à Nice. Une influence stylistique importante sur la façade rue Principale - les balustres et cabochons turquoise - ne sont pas sans rappeler le décor de l'architecture de villégiature de la région niçoise. Bien qu'aucune archive n'atteste la provenance et le lieu de production de ces éléments de décor, leur couleur turquoise si caractéristique renvoi aux productions en série de type Massier à Vallauris (Alpes-Maritimes) en vogue à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. De surcroît, des tuiles en écailles vernissées de même couleur (conservées dans la maison), laissent à penser que le toit en appentis de la loggia a pu en être couvert.

Le fils (?) de François Stanislas, Joseph Iches, décède en 1949. Son épouse Valentine Iches (née Garrisson) hérite de la propriété en 1951. Durant les années 1980, le domaine entame un lent déclin avec en premier lieu, la vente de trois métairies. Après la mort de Valentine Iches en 1984, le mobilier de jardin (bancs, pots à feux, etc.) ainsi que les fiacres sont vendus. Sa fille unique et seule héritière, Lucile Iches (épouse de Marc Waechter) reçoit l'ensemble de la propriété mais le domaine poursuit sa déchéance avec la vente progressive des dernières métairies jusqu'en 2000. Le mobilier est également vendu aux enchères. Enfin, une des dernières descendantes des Iches, Sylvie Waechter, décède en 2012, quelques années après avoir vendu la maison de famille. Aujourd'hui, en contradiction avec la cohérence historique, la propriété est divisée en deux : d'une part la maison et d'autre part le jardin comprenant les communs (remise, écurie, buanderie), la volière et l'orangerie. Les membres de la famille Iches reposent dans une chapelle funéraire érigée dans le cimetière de Molières.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle
  • Dates
    • 1841, porte la date

La maison est située dans le faubourg de Molières, à l'extrémité ouest du village. La façade borde la rue Principale et l'élévation postérieure alignée sur la rue des Jardins surplombe le jardin d'agrément en contrebas. La maison profite de la dénivellation du terrain et compte un sous-sol planchéié supporté par une série d'arcades. Ce niveau est surmonté d'un rez-de-chaussée surélevé, d'un étage et d'un comble à surcroît. Les murs sont principalement construits en brique (et en brique crue pour les murs intérieurs)

La façade du bâtiment initial est rythmée à intervalles réguliers de quatre travées d'ouvertures. A gauche, la porte d'origine est décentrée. Les encadrements des fenêtres rectangulaires et leurs appuis saillants sont en pierre de taille calcaire tandis que les corniches (entablement) qui les surmontent sont en brique. Ces corniches sont reliées entre elles par un bandeau filant qui délimite horizontalement les deux niveaux. Le premier étage se distingue par des fenêtres prolongées de tables rentrantes décorées de gouttes affirmant les proportions de ce niveau. Une corniche denticulée, en saillie, formée de plusieurs degrés couronne la façade. Au-dessus, les lucarnes de toit aux frontons cintrés qui éclairent les chambres des domestiques dans le comble, diffèrent des autres ouvertures rectangulaires. La modénature sobre empruntée à l'antiquité (corniche, bandeau, gouttes, etc.) accentue la régularité de la composition de façade. Les travées ajoutées à gauche reprennent, avec un grand soin, les formes d'ouvertures voisines tout en utilisant de nouveaux matériaux : linteaux métalliques décorés de fleurs, bandeaux de rives et lambrequin en tôle, festonnés mais également des éléments produits en série comme les balustres de fenêtre en céramique vernissée bleu turquoise. C'est vraisemblablement à cette période qu'ont été disposés les cabochons vernissés de même couleurs, au centre des tables rentrantes, animant la façade initiale. Ces éléments de céramiques permettent d'ajouter le détail, la fantaisie, même infime, qui anime et distingue cette maison des maisons voisines. De tels motifs colorés n'avaient d'autre but que de singulariser la façade

La maison présente un double visage, si les décors animent la façade bordant la rue, l'élévation postérieure dénote par sa rigueur. Cette façade enduite à la chaux blanche, est scandée de six travées d'ouvertures rectangulaires. Une corniche à dents d'engrenage et modillons, identique à la corniche des communs, somme l'élévation. Le rythme régulier est interrompu, à l'étage par la présence de portes-fenêtres en plein-cintre de plus grandes dimensions ouvrant sur un balcon au garde-corps ajouré en fonte. L'organisation de cette élévation permet de profiter pleinement de la vue sur le jardin d'agrément. Une grande importance est accordée à la liaison avec le jardin ; le balcon prolonge littéralement le salon de l'étage. Les hautes ouvertures permettent de faire rentrer la lumière à flots dans le bâtiment et incite à la circulation intérieur/extérieur. Depuis l'habitation (rez-de-chaussée surélevé), l'escalier droit ouvre directement sur le portail du jardin.

A l'intérieur, un bon nombre d'aménagements de la fin du 19e siècle sont conservés. Le hall d'entrée reçoit un vaste escalier tournant traité avec un certain apparat : marches en pierre de taille calcaire (bouchardées et ciselées) associées à une rampe en fonte. Le couloir, recouverts de carreaux de ciment aux motifs géométriques, dessert les pièces de service (cuisine, cabinets de toilette, escalier) rejetés côté jardin tandis que les pièces de réception (salle à manger et salon) se trouvent en direction de la rue Principale. Dans le salon, le cordon de la sonnette pour appeler les domestiques est encore visible, à gauche de la cheminée. A l'étage se succèdent plusieurs chambres puis la pièce maîtresse : le salon ouvert sur le jardin, dont le décor comme dans le salon du niveau inférieur est articulé autour de la cheminée à hotte droite.£Cette maison est complétée par d'autres pièces de service (communs) implantés au sud du jardin. Ce bâtiment est traité comme une véritable maison de bourg avec une façade néoclassique à six travées, un soin particulier accordé à la modénature (jours en croix aux angles arrondis, corniche à modillons et dents de scie) et aux aménagements intérieurs. Les communs d'une surface de 185 m2, sont construits en brique cuite (de récupération) pour l'enveloppe extérieure et en brique crue pour les murs intérieurs. L'accès au bâtiment s'effectue par deux grandes arcades en plein-cintre situées au centre de la façade. Celle de droite ouvre sur une vaste remise centrale qui dessert à droite une buanderie, à gauche une écurie et un logement pour le palefrenier (à gauche). L'unique accès à l'écurie (pour les chevaux) s'effectue par la rue des jardins. Elle compte trois stalles dont la mangeoire et une partie du râtelier ont été conservés. Un bel escalier tournant en bois avec une rampe sculptée en fer forgé dessert l'étage et le comble. Ces deux niveaux sont dévolus au stockage alors qu'ils donnent l'illusion, en façade, d'être de véritables pièces d'habitation, ajourées de grandes fenêtres rectangulaires aux encadrements de briques. Au-dessus de l'écurie, se trouve le fenil ; les trois trappes encore en place dans le plancher en justifient la fonction. Les autres pièces sont de simples greniers à grains. Le sol de la remise est composé de galets, celui du logement est en terre cuite, celui de l'écurie en terre battue et aux étages, il s'agit de planchers. Précieux témoins des activités pratiquées, un blutoir en bois (avec la mention "Prunières Artiste à St-Nicolas près Moissac"), un sac de grains en toile de jute portant l'inscription "F. Yches" au pochoir et un cric en bois pour les charrettes ont été conservés. Certain sac porte au revers les initiales "E.C." qui correspondent au nom du fabricant Edouard Canihac de Montpezat-de-Quercy. Devant les communs, un petit bâtiment (5 m2) en brique non moins intéressant abrite une volière pour des oiseaux rares ou d'agrément.

  • Murs
    • brique
    • brique crue
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier droit en charpente
  • Techniques
    • papier peint
    • ferronnerie
    • céramique
    • décor stuqué
    • menuiserie
    • maçonnerie
  • Représentations
    • monogramme
    • dent de scie
    • cuir découpé
    • étoile
    • pilastre
    • fronton
    • balustre
    • caducée
    • guirlande
    • fleur
    • feuillage
    • sphinx
    • dauphin
  • Précision représentations

    Les lucarnes de toit de la façade sont ornées d'appliques en fonte et de courtes frises en carreaux de terre cuite vernissés alternant le motif de palmette et de caducée. Des éléments en terre cuite vernissée de couleur turquoise animent l'ensemble de la façade : balustres des fenêtres à gauche et cabochons au centre des tables sous les fenêtres de la façade principale.£Dans le couloir d'entrée, il subsiste un papier peint dans les tons gris, ocre et jaune, qui reprend un motif de carrelage hexagonaux ornés de dauphins affrontés et de rosaces à rinceaux, dans le goût néo-renaissance. Le salon du rez-de-chaussée reçoit un décor particulièrement soigné dont la composition s'ordonne autour de la cheminée. Le trumeau est pourvu de pilastres en staff ou en carton-pierre, de style renaissance, ornés de grotesques (pots, candélabres, animaux, rinceaux...). Au-dessus, le fronton reçoit le buste de Jean-Baptiste Poquelin, clin d'oeil probable au nom de la commune (Molières). Une grande glace, aujourd'hui disparue, devait animer le trumeau. Des lambris couvrent la partie basse des murs tandis que la partie haute conserve les panneaux de papier peint d'origine. Sur un fond gris (type gorge de pigeon) moucheté, chaque lé comporte une frise verticale constituée d'un même motif répété : un cadre rococo avec une composition florale, terminé par un cadre ovale à noeud et ruban de style Louis XVI, encadré de fleurs, de rinceaux végétaux et de rubans, le tout en blanc rehaussé de doré. Ce papier peint imite ici un décor de soieries et peut être datée de la fin du 19e siècle. Une frise en papier peint simulant un cadre doré à décor de perle et bande d'acajou assure, en partie haute et en partie basse la jonction entre le mur et le plafond ou les boiseries, à décor de simples panneaux moulurés, peints et dorés. Ces dispositions sont complétées par un plafond à caissons en bois et un parquet en croix de Saint-André à motif central marqueté de plusieurs essences de bois, à décor d'étoiles concentriques et emboîtées, qui semblent contemporains des réaménagements du 19e siècle. Plusieurs portes de la maison sont ornées de frontons découpés, avec corniches à enroulement, volutes et console centrale sculptée d'une feuille d'acanthe qui supporte un vase couvert orné de godrons et de perles, à anses végétales, de la même période. Dans la cuisine, située au bout du couloir du rez-de-chaussée, à gauche, subsiste le potager, construit sur le mur opposé à la cheminée. Il conserve sur le plan de travail et sur la crédence un ensemble de carreaux de faïence avec deux décors différents (losanges bleus et blancs ; carrés à angles abattus bleus et blancs), caractéristique de la production des ateliers de Desvres.£A l'étage, le salon conserve une cheminée avec un trumeau en staff ou carton-pierre, encadré de pilastres et chapiteaux à décor de grotesques, très élaborés, de style renaissance. A l'intérieur du trumeau, un cadre rectangulaire mouluré, dont le fronton s'orne de deux sphinges ailées affrontées autour d'une tête de séraphin et d'un buste de Molière dans un cartouche (décor de cuir), servait certainement de support à une glace. Deux médaillons de facture similaire figurant un personnage masculin en buste vu de profil, surmontent les montants. Les murs sont recouverts d'un papier peint gris perle à décor de treillage losangique doré, assorti d'une frise festonnée brune rehaussée d'une suite de filets et de fleurettes également dorés. Dans cette pièce, le papier peint orné de boiseries en trompe l'oeil, est d'une qualité remarquable.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD de Tarn-et-Garonne, 3 P 2415_19, Plan cadastral de 1834

    AD Tarn-et-Garonne : 3 P 2415_19
  • AD de Tarn-et-Garonne, 3 P 1177 : tableau indicatif des propriétés foncières de 1836

    AD Tarn-et-Garonne : 3 P 1177
  • AD de Tarn-et-Garonne, 3 P 1179 : matrice des propriétés foncières de 1836

    AD Tarn-et-Garonne : 3 P 1179, 3 P 1180
  • AD de Tarn-et-Garonne, 3 P 1183 : matrice des propriétés foncières de 1882

    AD Tarn-et-Garonne : 3 P 1183
  • AD de Tarn-et-Garonne, 3 P 1184 : matrice des propriétés foncières de 1911

    AD Tarn-et-Garonne : 3 P 1184
  • AD de Tarn-et-Garonne, 3 P 1185 : tableau indicatif des propriétés foncières de 1911

    AD Tarn-et-Garonne : 3 P 1185

Bibliographie

  • BEDEL Christian-Pierre, Molières, Auty, Labarthe, Puycornet, Vazerac, Al canton, Villefranche-de-Rouergue, 2012.

    p.166.
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Pays Midi-Quercy
(c) Conseil départemental de Tarn-et-Garonne
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers
Parties constituantes
Dossier d’ensemble