Dossier d’œuvre architecture IA66006173 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
usine textile Sans-et-Garcerie, actuellement Les Toiles du Soleil
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées-Orientales
  • Commune Saint-Laurent-de-Cerdans
  • Adresse 8 bis rue Jean Jaurès

Le Haut-Vallespir est une région des Pyrénées dont le développement économique est marqué par l’industrie sandalière à partir du milieu du XIXe siècle. Cette industrie a nécessité des produits semi-finis divers (tresses en jute ou en chanvre, toiles de coton) dont la production a été rapidement concentrée dans des usines intégrées (filage, ourdissage, tissage, tressage). À Saint-Laurent-de-Cerdans, les familles Sans et Garcerie se lancent dans la fabrication des fournitures pour les espadrilles, d’abord séparément dès les années 1870. Les entrepreneurs profitent des capitaux, des réseaux catalans, des savoir-faire, de l’esprit d’entreprise de leur famille et d’une main-d’œuvre nombreuse, rendue disponible par le déclin des industries drapières et sidérurgiques de la région. Joseph Sans et Abdon Garcerie s’associent en 1882 . L’entreprise s’oriente, dès l’origine, vers la production de toiles et de tresses pour fournir les fabricants d’espadrilles. Ces derniers trouvent des débouchés régionaux et nationaux (viticulteurs, ouvriers agricoles, mineurs du Languedoc, du Nord et de l’Est de la France). Ils ciblent également les marchés militaire et colonial, autres débouchés fortement prisés. Face au succès rencontré, les ateliers des établissements Sans-et-Garcerie, initialement installés dans les anciennes forges le long de La Quère (forge d’Adalt et forge d’Avall), deviennent insuffisants. En 1895, une nouvelle usine est construite à la lisière du village pour accueillir les activités de filature, d’ourdissage, de tissage et de tressage. Elle est équipée d’une machine à vapeur (120 CV) et d’un moteur à gaz (40 CV). La cheminée présentait une hauteur initiale de 25 m (elle est arasée en 1976 et mesure actuellement 18 m). Des campagnes d’agrandissement ont lieu dans la première moitié du 20e siècle (1905, 1920, 1940, 1945) . Plusieurs crises touchent l’industrie des espadrilles, notamment dans les années 1930, puis dans les années 1950. L’activité de l’entreprise Sans-et-Garcerie décline fortement à partir des années 1960. L’entreprise, avec son parc de machines, est rachetée par Henri et Françoise Quinta, en 1993 tandis que les locaux sont vendus en 1999, à la mairie de Saint-Laurent-de-Cerdans, qui en détient encore la propriété. L’entreprise « Les Toiles du Soleil » obtient le label Entreprise du Patrimoine Vivant en 2016. En 2022, elle est rachetée par la société gardoise JCST Holding.

En 1912, l’entreprise Sans-et-Garcerie est l’employeur le plus important de Saint-Laurent-de-Cerdans (250 ouvriers). En 1993, au moment du rachat par Henri Quinta, ils sont 13 salariés à travailler à l’usine ; ils sont 20 en 2020.

Au début du 20e siècle, le parc des machines de l’entreprise Sans-et-Garcerie comptait 100 métiers à tisser et 350 métiers à tresses . Actuellement, le parc des machines se compose de 3 cannetières (atelier des cannetières et atelier de tissage) et 2 cannetières reformées (atelier des cannetières et atelier d’ourdissage au rdc), 1 retordeuse, 1 bobinoir (atelier d’ourdissage) et 2 bobinoirs réformés (atelier des cannetières et atelier de tissage), 3 ourdissoirs « Diederichs » utilisés pour les petites largeurs, 1 ourdissoir « Les Nouveaux Ateliers de Belmont » utilisé pour les grandes largeurs, 13 métiers à tisser « Diederichs » petites largeurs, 5 métiers à tisser « Diederichs » grandes largeurs, 6 métiers à tisser grandes largeurs réformés (pour pièces détachées), 4 métiers à tisser grandes largeurs « Vamatex », 1 métier à tisser petites largeurs par 6 « Sulzer », 4 métiers à tisser grandes largeurs « Somet », 1 métier à tisser simultanément 4 petites largeurs « Muller Frick » réformé, 2 métiers petites largeurs « Muller Frick » réformés, 1 métier à ruban « Muller Frick », 1 machine à métrer réformée, 4 métiers à talons « Diederichs », 1 machine à repasser les talons réformée, 2 machines à tresses, 1 paraffineuse, plusieurs machines à coudre, 1 visiteuse et 1 visiteuse « J. Nanterme Lyon » réformée.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1895, daté par source

Bibliographie

  • ART Architecture, Diagnostic, Les Toiles du Soleil. Usine Sans et Garcerie, Perpignan, juin 2023.

  • CABANAS, Nathalie. L'industrie sandalière, Haut-Vallespir - Basse-Soule. Histoires comparées de l'est à l'ouest des Pyrénées, XIXe siècle - XXe siècle. Editions Trabucaire, 2013.

  • CALISTE, Lisa, PIERROT, Nicolas. De l’usage des machines patrimoniales dans l’industrie contemporaine. Deux exemples textiles en Occitanie : L’Arsoie et Les Toiles du Soleil. Patrimoines du Sud [En ligne], 11 | 2020, mis en ligne le 10 mars 2020.

  • ROSENSTEIN Jean-Marie. Les tissages catalans en Vallespir du XXe siècle à nos jours. s.l. : s.n., 2022.

  • ROSENSTEIN Jean-Marie. Les espadrilles catalanes du Vallespir (Arles, Prats de Mollo, Sant LLorenç de Cerdans...). Prades : Terra Nostra, 2020.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021, 2024
(c) Inventaire général Région Occitanie