La villa Massabielle fait partie des cinq villas construites à Argelès-Gazost à l’initiative du vicomte Henri de Pradier d'Agrain, érudit voyageur né 1878 s'étant fixé dans la ville en 1911 après son mariage avec Édith de Langlade. Passionné par la région il écrit de nombreux articles à son sujet dont un livre Argelès et ses vallées.
Le vicomte fait réaliser le lotissement sur des terrains achetés dès 1908-1909, soit avant son installation définitive à Argelès. La villa Massabielle est portée comme construction nouvelle dans la matrice cadastrale en 1915 mais il est précisé qu'elle est édifiée depuis 1912. Elle est à fois la plus grande des villas du lotissement et la première à être achevée car elle était destinée au vicomte lui-même et à son épouse. Les plans des cinq villas ont été dessinés par l'architecte tarbais Georges Larrieu, actif dans les stations thermales pyrénéennes, notamment à Cauterets aux thermes et à l'hôtel des postes et télégraphe construit en 1906.
L'emploi de l'arc outrepassé sur bon nombre de ses ouvertures, donne un caractère oriental à la villa qu'on observe aussi sur les quatre autres notamment la villa Mektoub qui a été dotée de ce nom arabe pour appuyer la référence.Henri d'Agrain avait voyagé notamment en Égypte et en Palestine et y a fait faire allusion dans ses villas. Il décède le 25 novembre 1930, dans sa villa " Massabielle" d'Argelès.
Le Tribunal civil de première instance de Lourdes a ordonné en octobre 1942 la vente par licitation de la villa parmi divers immeubles situés à Argelès-Gazost, quartier Mahé dépendant de la succession de Jacques-Jehan-Marie Girard de Langlade et de l'indivision existant entre ce dernier et Madame Marie-Hermine-Geneviève- Jacqueline Girard de Langlade, sans profession, épouse de Monsieur Louis-Clément-Joseph Marie Behague.
La villa passe alors dans la famille de Madame Behague qui, grande amie des chevaux, la fait renommer en villa Brantome, du nom d'un célèbre cheval, vainqueur du prix de l'arc de Triomphe en 1934.
Entre 1942 et 1953, son annexe a servi de sous-préfecture, jusqu'à la construction de la sous-préfecture actuelle.