Dossier d’œuvre architecture IA65000393 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Jardins
  • recensement du patrimoine thermal
établisement thermal, thermes d'Argelès-Gazost
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hautes-Pyrénées
  • Commune Argelès-Gazost
  • Cadastre 2015 ?? 123

Au 19e siècle, la douceur du climat et la beauté du site, alliée à la découverte de la montagne, attirent de nombreux touristes en vallée d'Argelès, notamment des Anglais de Pau. Originaire du lieu, l'avocat parisien Hector Sassère décide en 1882 d'acheter les sources thermales de la ville voisine de Gazost, à 12 km, et de les capter jusqu'à Argelès pour y créer une station thermale.

Une large zone, plate et fertile, irriguée de canaux et occupée par des champs, des prés et des alignements de peupliers, est disponible au pied de la vieille ville. Il y fait construire le bâtiment thermal (1884-1885) et projette tout autour un véritable quartier thermal spacieux et aéré. Inspiré d'une ville idéale, cet aménagement d'urbanisme, desservi par de larges avenues plantées, s'organise selon un plan en étoile dont le parc thermal est le centre

L'établissement thermal a été construit dans le style éclectique Beaux-Arts caractéristique des années 1880-1890. Dans le plan d'origine, le corps central devait distribuer deux ailes symétriques : seule l'aile gauche avait été alors réalisée. L'aile de droite, au sud, a été réalisée à l'identique en 2010 et inaugurée le 15 octobre 2011. Les façades sont ornées de briques et de céramiques provenant de l'usine Oustau de Tarbes.

Une première extension avait eu lieu au début des années 1970 avec la construction d'une aile postérieure parallèle à la façade sur le côté nord. Les vues aériennes des années 1960 montrent des bâtiments en préfabriqués établis au sud signe que les installations d'origine étaient déjà insuffisantes.

Dans un rapport de 1984, le BRGM classe Argelès-Gazost parmi les 5 petites stations du département avec une fréquentation de 1 020vcuristes, traités principalement pour la phlébologie et les affections ORL.

Lors de la campagne de travaux de 2010, la nouvelle aile en façade a permis de développer à l'arrière de nouveaux espaces thermoludiques, intitulés "Jardins des Bains" comprenant notamment une grande rotonde implantée au sud-est du bâtiment. La première consultation en 2006 avait été infructueuse et la seconde engagée la même année sélectionne l'architecte Paul Pagnoux de l'agence G.C.A.U. (Groupe coopérative architecture et urbanisme). Le concours prévoyait que le centre thermoludique ne soit pas une adjonction indépendante de l'ancien établissement mais qu'au contraire il s'articule avec lui. Cela explique l'extension dans la partie sud non construite en 1886 et l'obligation de construire le pendant de la façade sud parc, même si cette dernière n'a que peu à voir avec les espaces qui se déploient derrière elle. P. Pagnoux a travaillé avec le sculpteur Jean-Jacques Durancet sur les décors et statues intérieurs. L'opération a coûté 5,5 M d'euros;

L'ensemble thermal, jusqu'alors aux mains de sociétés privées, est tombé dans le domaine public autour de 1937-1941 suite à une vente aux enchères.

L'établissement thermal est implanté à l'est du parc thermal et à l'extérieur de ce dernier contrairement au grand hôtel qui est dans l'enceinte du parc. Les deux bâtiments ne se font pas exactement face car le corps central des thermes est placé face à l'entrée ouest du parc, l'hôtel étant légèrement au sud de cette dernière.

Les extensions du bâtiment en ont complexifié le plan. Dans l'état initial, une grande façade brique (48 m de long) s'achevait au nord par une aile en retour et au sud par deux avant-corps saillant qui encadraient le porche donnant au grand hall qui était donc décentré, avant la construction de l'aile sud de la façade en 2010 qui a porté sa longueur à 73 m. Le hall a une forme proche du carré : il mesure 10 m de large et 11 m de long environ et est flanqué latéralement par deux petits exèdres dont celui au nord mordait sur un patio qui a été dupliqué au sud du hall lors de l'extension de 2010. Le patio nord séparait le hall d'un petit corps postérieur abritant des cabines de soin, auquel on accédait initialement seulement par la galerie de circulation placé au revers de la façade. Derrière le hall une rotonde centrale abritait les soins ORL derrière laquelle se trouvait un appartement. L'extension des années 1970 a ajouté une galerie de soin à l'arrière de ce corps qui communiquait avec lui et avec le hall en longeant le patio. Un autre vaisseau parallèle à la façade avait été implanté à l'angle nord-est de la parcelle dans les années 1960, doublé d'un second au début des années 1970.

Le prolongement de la façade a permis le développement d'installations neuves au sud de l'édifice, notamment une rotonde dédiée à la balnothérapie, mais qui est masqué par la façade.

Celle-ci se compose d'une travée centrale encadrées par deux avant-corps saillants et de deux ailes de cinq travées terminées aux extrémités par le même avant-corps. En élévation, la façade principale sur jardin présente un rez-de-chaussée de type monumental surmonté par une épaisse corniche ornée de modillons. Des pilastres saillants rythment l'ensemble des façades (ailes et avant-corps). Chaque avant-corps est surmonté d'un cartouche de marbre rouge souligné par une corniche. L'entrée est marquée par une triple arcade et surmontée par un fronton triangulaire ajouré d'une grande baie curviligne, à vitrage tripartite.

La mise en oeuvre fait alterner des assises de briques et de pierre avec des assises de galets disposés en fougères. La polychromie obtenue par alternance du blanc, du rouge et du gris vient accentuer les jeux de relief introduits par les corniches et la modénature. L'intérieur est occupé par une grande galerie, décorée de pilastres, frontons, corniches et colonnes en marbres polychromes. Une buvette en forme de fontaine est mise en scène dans une niche comme sur un autel au fond du hall qui est couvert d'une voûte en berceau. Les grandes fenêtres latérales du hall ouvrant sur les patios sont percées de baies triparties dites baies thermales.

Le centre thermoludique ne comporte que des espaces collectifs aux ambiances variées qui se déploient sur 1 500 m². Une grande coupole en zinc surmonte le vaste espace du bassin principal, intitulé forêt d'émeraude, qui a reçu un décor évoquant la culture inca.. mais dont les statues ont été réalisées en pierre du Sidobre (Tarn). Le ziggourat au décor (mosaïques), inspiré de Mésopotamie, abrite deux hammams et des bains spécifiques à l'ambiance plus intime.

  • Murs
    • brique
    • pierre de taille
    • galet
    • maçonnerie
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit brisé en pavillon

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Barros de, François. Argelès-Gazost, in Institut Français d'Architecture, Le Voyage aux Pyrénées ou la Route thermale, Lise Grenier dir., Randonnées Pyrénéennes, ??, p. 88-93.
  • NOTB_S Etablissement thermal et parc thermal d'Argelès-Gazost : série 2O liasses 200 (Archives départementales des Hautes-Pyrénées).
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR76_VDELPECH
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230320_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

L'établissement thermal d'Argelès présente toutes les caractéristiques du style ""Beaux-Arts"", style éclectique académique de la fin du 19e siècle.

Bibliographie

  • GRENIER, Lise (dir.), Le voyage aux Pyrénées ou la Route thermale, Paris, Institut Français d’Architecture, 1987, 208 p.

  • NARTET, M. SOULE, J.-C. Département des Hautes-Pyrénées, stations thermales et sources thermo-minérales, rapport du BRGM, ministère du redéploiement industriel et du commerce extérieur, décembre 1985.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers