• enquête thématique régionale, Jardins
  • recensement du patrimoine thermal
jardin d'agrément, jardin public dit parc thermal d'Argelès-Gazost
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental des Hautes-Pyrénées

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hautes-Pyrénées
  • Commune Argelès-Gazost
  • Lieu-dit La ville thermale
  • Adresse
  • Cadastre 2015 AK 100
  • Dénominations
    jardin d'agrément, jardin public
  • Précision dénomination
    parc thermal
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    pièce d'eau, canal de jardin, clôture de jardin

Le parc a été réalisé entre 1885 et 1890, peu après l'établissement thermal édifié de 1884 à 1885, dans le cadre d'une opération d'urbanisme visant à créer un nouveau quartier thermal, au milieu d'une plaine à la vocation antérieure purement agricole. Inspiré d'une ville idéale, cet aménagement répond à un plan global triangulaire dont le jardin, de plan à peu près circulaire, est le centre, au départ d'allées rayonnantes arborées. Il aurait été dessiné par Jean Larmanou, architecte paysagiste de la ville de Pau.

Le tracé relève des conceptions du jardin public à l'époque haussmannienne où l'art des jardins et l'urbanisme deviennent indissociables, car il s'agit d'offrir un cadre de vie confortable, esthétique et sain pour une population privilégiée. La palette végétale du Jardin Massey de Tarbes a pu avoir une influence sur l'enrichissement du catalogue végétal exotique des plantations. Le parc est traversé par la canalisation d'eau qui alimentait l'Institut Thérapeutique dont le Dr Henry Grenier de Cardenal était alors le directeur. En 1887, le parc est complété par l'adjonction d'un Grand Hôtel. L'ensemble thermal est alors propriété de la Société Foncière Hôtelière de la Vallée d'Argelès. De riches villas avec jardins se construisent tout autour : Argelès devient une véritable ville-jardin. Le parc fait partie des lots saisis et vendus aux enchères publiques le 7 avril 1898. D'une contenance de 40 000 m² il est mis en vente avec les appareils d'éclairage électriques placés dans les allées. Cette vente ne concerne pas l'intégralité du parc : 20 000 m² sur lesquels est construit le casino en sont exclus (Le Pyrénéen, 06 mars 1898). L'adjudicataire des espaces mis en vente a loisir de construire des habitations bourgeoises sur leur emprise mais aussi d'y construire un hôtel, casino, établissement hydrothérapique, pavillons de jeux ou boutiques louées pendant la saison.

La construction dans le parc entre 1900 et 1903 de l'institut de thérapeutique physique et d'un casino correspondent à la probable clôture du parc par des ferronneries dont le caractère est fortement marqué par l'esthétique Art nouveau.

Le parc est à nouveau inclus dans la vente aux enchères de l'année 1937. A cette date, la municipalité s'est déjà rendue propriétaire de l'établissement thermal et souligne l'urgence, ""alors que l'agglomération est parsemée de parcs et de jardins privés"", d'avoir un parc municipal pour le bien-être de tous. Une déclaration d'utilité publique a lieu le 29 novembre 1941. La réalisation du casino qui borde le parc se fait en parallèle, les adjudications ayant lieu en 1938 et 1939, suite au devis établi par l'architecte Jean Escougnou de Lourdes. Il est probable qu'une reprise en main avec restauration a eu lieu sur le parc à cette date, concernant en particulier l'intégration du casino. Toutefois, le plan circulaire du parc, du fait de son inscription dans un schéma d'urbanisme global, lui a permis de ne pas être amputé au profit d'opérations immobilières, hormis celles du Grand Hôtel et du Casino, comme on peut le voir sur le ""plan paysager"" réalisé en 1987 par Marion Gilliot (CAUE, Tarbes).

Le parc thermal d'Argelès, de plan circulaire et presque de niveau, est établi sur 4 hectares au pied de la ville ancienne édifiée sur le versant montagneux, côté ouest. Il constitue le centre d'une vaste composition urbaine de plan rayonnant, dessiné par des allées arborées, qui concerne l'ensemble du quartier thermal. Le cadre de montagne dont il bénéficie lui confère une dimension paysagère particulière. Des villas avec jardins complètent son environnement. L'entrée, de type monumental, se trouve située sur une place circulaire, dans l'axe d'une allée qui vient de la gare ferroviaire.

Le parc descend en pente douce depuis le Grand Hôtel vers le bâtiment thermal, construit en fond de vallée. De plan irrégulier, il est composé d'ilôts engazonnés er arborés desservis par de larges allées aux lignes courbes, puis ceinturé par une ligne continue de plantations. Un cours d'eau en forme libre, parcouru d'eaux courantes rapides, circule dans une rocaille et se déverse dans la pièce d'eau centrale (petit lac). Des plates-bandes fleuries occupent une large place parmi les pelouses. Les plantations arborées (377 arbres inventoriés), sont à 60% de l'époque de la création. Il y avait en 2007 70% d'essences feuillues et 30% de résineux (Aversenq cité in SESV 2010). Les essences les plus représentées sont les érables (16%), les tilleuls (13%), les cèdres (12%), les charmes (10%), les épicéas (9%), les platanes (8%) et les pins (7%). Elles sont groupées en bosquets et collectionnent, comme au Jardin Massey de Tarbes, les essences exotiques et les essences locales : platanes, charmes, houblon, tilleuls, cèdres du Liban, pins Laricio de Corse, épicéas et thuyas géants, érables sycomores, hêtres pourpres, chênes d'Amérique. Parmi les sujets de taille monumentale, on remarque un tilleul argenté, un cèdre de l'Himalaya, un tulipier de Virginie, un platane. Autour de la pièce d'eau s'échelonnent des saules pleureurs, des peupliers blancs, des tilleuls, des érables sycomores... Les arbres les plus élevés en 2007 culminaient à environ 40 m (un platane, un cèdre et un tulipier). Les deux arbres les plus gros étaient un cèdre de l'Himalaya (160 cm) et un tilleul argenté (150 cm) (Aversenq cité in SESV 2010).

Le bâtiment thermal est placé côté est, en bordure mais à l'extérieur du parc. Sur l'emprise du parc sont intégrés deux autres édifices : côté ouest l'Hôtel La Cordée (à l'origine Grand Hôtel du Parc), et côté nord, contre l'entrée principale donnant sur une petite place, le Casino, qui empiète largement sur le parc. Son élévation principale est d'ailleurs orientée vers ce dernier. Aussi le parc se présente-t-il comme le premier plan d'une mise en scène dont la vue profite aux terrasses de cet édifice. Une collection de sculpture contemporaine anime les lieux. Un suivi régulier assuré par les services municipaux garantit les replantations après abattage des sujets dépérissants devenus dangereux.

  • Plans
    jardin irrégulier
  • Élévations extérieures
    jardin de niveau, jardin en pente
  • Jardins
    bosquet, pelouse, rocaille de jardin, massif de fleurs
  • Précision dimensions

    5 ha

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler, intérêt botanique
  • Éléments remarquables
    clôture de jardin

Etroitement lié à l'urbanisme de la nouvelle ville d'Argelès, le jardin regroupe établissement thermal, grand hôtel et Casino pour offrir aux curistes les meilleurs agréments de la station thermale.

Documents d'archives

  • Argelès-Gazost : acquisition du parc thermal, plan du parc thermal (cote : 2 O 200, 2 O 189, A.D.H.P.).

    AD Hautes-Pyrénées : 2 O 200, 2 O 189

Bibliographie

  • Barros François (de), "Argelès-Gazost", in Grenier Lise (dir.), Le voyage aux Pyrénées ou la Route thermale, Paris, Institut français d'architecture, Randonnées Pyrénéennes, 1987, p. 88-93.

  • Barros François de (C.A.U.E. 65), Fruneau Marie-Noëlle (chargée d'étude). Pré-inventaire des parcs et jardins remarquables dans le département des Hautes-Pyrénées, DIREN Midi-Pyrénées, 1997, 205 p.

  • Dussaussois Guy : Visite guidée du parc thermal d'Argelès-Gazost, 6 p. (note manuscrite personnelle).

  • P.L. Tamboise, Le parc d'Argelès-Gazost, notice numérique, 6 p.

Périodiques

  • Ninin-Barus Jean-Pierre, Rost Marie-Thérèse. Regards sur le Parc Thermal 2015, in Lavedan et Pays Toy, n° 46, juin 2015, pp. 187-196

  • Collectif SESV, Le parc thermal d'Argelès-Gazost : état des lieux avant et après la tempête Xynthia du 27 février 1910, Lavedan et Pays Toys, n° 41, 2010, p. 155 à 164.

  • Le Pyrénéen, 06 mars 1898 : vente aux enchères publiques.

Documents figurés

  • Gilliot Marion, Plan paysager du parc thermal d'Argelès-Gazost, CAUE, 1987.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental des Hautes-Pyrénées
Articulation des dossiers