• opération ponctuelle, PCR Sainte-Christie-d'Armagnac
maison dite logis seigneurial
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gers - Nogaro
  • Commune Sainte-Christie-d'Armagnac
  • Cadastre 1836 C 807  ; 2021 0C 420

Logis seigneurial en pan de bois adossé au début du 16e siècle contre un rempart en terre massive médiéval et qui conserve les traces d'un décor peint sur les murs et les plafonds.

Les premières études du bâti concernant le logis et le rempart de Sainte-Christie-d'’Armagnac remontent aux années 1990 et ont été réalisées par Alain Klein à la demande de la Drac. Elles ont été complétées en 2006 par Valérie Rousset et Etienne Lavigne à la demande de la mairie. En 2013, une nouvelle étude est commandée par la Drac à Alain Klein en vue de la protection du site au titre des Monuments historiques. Le logis et le rempart en terre crue contre lequel il s’appuie sont inscrits au titre des Monuments historiques en 2014, puis classés en 2016. Dans le cadre du Projet collectif de recherche portant sur le site de Sainte-Christie-d'’Armagnac, le logis a fait l'’objet de deux opérations d’'archéologie du bâti, en 2020 et 2021, par Laura Soulard, Alain Klein et Aude Aussilloux. Ce projet collectif a débuté en 2017 et est dirigé par Alain Champagne (université de Pau et des Pays de l’Adour). À partir de 2017, des travaux de consolidation puis de restauration sont réalisés chaque année sur le logis et le rempart.

Le logis seigneurial a été bâti contre le rempart en terre antérieur, à la charnière entre le 15e et le 16e siècle, plus probablement au cours du 1er quart du 16e siècle. Cette construction entraîne le remaniement de la partie supérieure du rempart en terre massive. Trois à quatre couches de terre filantes, constituant un rehaussement d’'environ 1 m de hauteur, peuvent être attribuées à cette phase. La datation au radiocarbone de charbons prélevés dans l'’une de ces strates a livré une fourchette chronologique comprise entre 1419 et 1495. Cette phase de construction du logis est notamment caractérisée par une architecture à pan de bois sur poteaux courts et sablières de chambrée reposant sur des solives débordantes, un décor mouluré sur les sablières, abouts de solives, linteaux, piédroits (accolades, pinacles à double cavet et congés sur trompe miniature) et la mise en œœuvre de croisées, demi-croisées et croix de Saint-André dans l’'ossature secondaire de la façade orientale. Les cheminées à manteau droit et piédroits prismatiques à congé en pointe de diamant sont également attribuées à cette première phase, ainsi que leur décor parfois historié. Les enduits peints ornant les murs et les plafonds du logis participent d’une même campagne de décor, imputable à la première moitié du 16e siècle. Il s'’agit de la première couche d’'enduit directement appliquée sur les matériaux terre, bois et brique du logis. La façade orientale était à l’'origine hourdie en brique, contrairement aux autres murs qui étaient hourdis à la terre. Les briques de la façade semblent avoir été enduites aussi à l’'extérieur.

Quelques remaniements sont apportés au site durant le courant du 16e et du 17e siècle, dont la construction de greniers au sud du logis et d'’une porte d’enceinte, ainsi que de latrines, dans l’'épaisseur du rempart. Les modifications majeures apportées au logis interviennent cependant durant la période contemporaine, et en particulier au 19e siècle. À la suite de l’'état des lieux de 1739 jugeant le logis « inhabitable », de grands travaux sont entrepris. Ils comprennent notamment l’'abaissement de la toiture modifiant de facto l’'ossature du dernier étage du logis, la redistribution interne du bâtiment avec l’'ajout de cloisons, la fermeture et l'’ouverture de portes et la requalification des espaces (création d’'une cuisine au premier étage, aménagement de chambres pourvues de cheminées...).

La dernière phase identifiée est mineure et recouvre les dernières modifications apportées aux 20e et 21e siècles, dont les récentes restaurations, faisant à présent partie intégrante de l’'histoire de cet édifice.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 16e siècle
    • Secondaire : 19e siècle

Le logis seigneurial est bâti dans la partie occidentale du Castet. Il est adossé à l'’est du rempart en terre crue, l’'étage de comble étant aménagé sur l’'arase du rempart. Il mesure 10 x 11,30 m de côté et comprend trois niveaux de 110 m² environ chacun. La hauteur sous faîtage est de 11,30 m en moyenne, mais elle devait être initialement plus élevée. Les deux premiers niveaux mesurent entre 3 m et 3,10 m de hauteur sous plafond. Il est probable que le dernier niveau ait adopté les mêmes dimensions.

La façade orientale, l’'élévation sud, la moitié ouest de l’'élévation nord et les murs de refend sont édifiés en pan de bois. Au rez-de-chaussée, les sablières basses reposent sur des soubassements en brique et pierre de 30 à 50 cm de hauteur. Le pan de bois des élévations extérieures présente un assemblage sur poteaux courts contreventés par des croix de Saint-André, des poteaux et des systèmes de décharges et tournisses. Le mur nord comprend une travée maçonnée, à l’'est, mesurant entre 90 et 100 cm d'’épaisseur et intégrant les conduits des cheminées. Cette travée est édifiée en appareil mixte de briques et de quelques assises de blocs calcaires équarris. L'’angle nord-est du bâtiment est soutenu par une chaîne d’'angle en brique reposant sur trois blocs calcaires dont l’'un est chanfreiné.

La façade orientale est la façade principale du logis comme l'’attestent la présence de deux portes d'’entrée au rez-de-chaussée et la richesse du décor, absent des autres élévations. Le linteau des portes et la sablière de chambrée du premier étage sont sculptés d’'accolades. Les piédroits de la croisée et de la demi-croisée du premier étage conservent les traces d’'un décor sculpté qui a été bûché. À partir du premier étage, la façade présente un léger encorbellement sur solive, à faible débord (39 cm). Le pan de bois du rez-de-chaussée est composé de simples poteaux, alors que celui du premier étage est contreventé par deux registres de croix de Saint-André. Le rez-de-chaussée présentait probablement initialement le même type de contreventement. Le troisième niveau a été entièrement remanié. Le pan de bois est aujourd’hui majoritairement hourdi de torchis, alors que le remplissage initial semble avoir été en brique, comme en témoignent quelques éléments encore en place.

Les trois niveaux présentaient à l'’origine la même distribution, l’'habitation occupant la partie orientale, tandis que l’'espace (E, J/K/L, R) de 32 m² s’'étendant le long du rempart pourrait avoir été conçu comme une surface annexe. Ces deux espaces sont séparés par un mur de refend nord-sud, parfois en partie démonté ou disparu. La partie habitation comprend à chaque niveau une cage d’escalier (B, F, N) desservant les trois niveaux dans l'’angle sud-est, une salle (C, H, Q) de 50 m² occupant toute la partie nord et une petite pièce (D, M, O) de 12 m² venant compléter l’'ensemble au sud-ouest. Les salles sont pourvues de cheminées monumentales. La cage d’'escalier accueille un escalier en vis en bois dont seuls le noyau (pièce de bois monoxyle de 18 cm de diamètre à la base sur 7,87 m de hauteur) et quelques pièces de bois semblent dater de la construction du logis. Les sols des niveaux supérieurs sont constitués d'’un plancher en bois hourdis en terre et couvert de carreaux de pavement. Des décors peints ont été découverts sur les cheminées et les murs des salles du rez-de-chaussée et du premier étage, ainsi que sur le plafond de la salle du rez-de-chaussée.

  • Murs
    • torchis
    • brique
    • terre
    • pan de bois
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en charpente

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G SOULARD, Laura, KLEIN, Alain et AUSSILLOUX, Aude, Le Castet, Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers), Rapport d’opération archéologique du bâti 2020, 2021. SOULARD, Laura, KLEIN, Alain et AUSSILLOUX, Aude, Le Castet, Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers), Rapport d’opération archéologique du bâti 2021, 2022.
  • NOTB_S AD Gers, 3 P Sainte-Christie-d'Armagnac/10, plan cadastral, 1836. AD Gers, E 1694, Compoix, 1670. AD Gers, E suppl. 1030, Livre de reconnaissances de Sainte-Christie en 1500, copie de 1643. AD Gers, E suppl. 1030, État des droits seigneuriaux et des réparations faites ; Verbal de l’état de la terre de Sainte-Christie ; 1739.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR76_ACOMET
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230710_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Protections
    inscrit MH, 2014/12/31
    classé MH, 2016/06/16
  • Précisions sur la protection

    Sol (parcelles C 419 à 422, 430), bâtiment nord, logis et rempart en terre crue en totalité (C 420) : inscription par arrêté du 31 décembre 2014. Rempart ouest en terre crue et logis adossé (C 420) : classement par arrêté du 16 juin 2016.

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2023
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble