• recensement du patrimoine thermal
établissement thermal dit Thermes Chambert
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées - Bagnères-de-Luchon
  • Commune Bagnères-de-Luchon
  • Lieu-dit Bagnères-de-Luchon
  • Adresse Cours des Quinconces
  • Cadastre 1837 B2 983  ; 1940 A 1-8  ; 2016 AL 7

Dès 1848, on entreprit la construction des thermes Chambert actuels en remplacement de l'édifice précédent, détruit par un un incendie en 1841. Edmond Chambert, architecte départemental nommé en avril 1845 en remplacement de Gonin, propose un projet dès 1846. Ce dernier ne convaincant pas complètement, Chambert est envoyé en mission d'observation par le préfet, le vicomte de Duchâtel : il visite ainsi des thermes en Allemagne (Aix, Wiesbaden, Ems), en Suisse (Bade), en Savoie (Aix) et en France (Vichy, Néris et le Mont-Dore). Les nouveaux plans qu'il propose à son retour sont grandioses et le devis s'élève alors à 600 000 francs. Il soumet de nombreuses variantes pour la galerie et l'entrée (baies, arcades, fronton...) mais c'est finalement un colonnade dorique interrompue par une grande arcade qui est retenue. Les travaux s'étendent entre 1848 et 1856. Leur disposition initiale est bien connue par la description qu'en fait Lambron en 1860. Le vestibule dessert les bureaux d'accueil et d'administration, les lingeries et leurs chauffoirs. La galerie antérieure (des bains) dessert 9 salles des bains de tailles inégales (avec en tout 100 baignoires) et trois piscines (l'une pour les hommes, l'autre pour les femmes, la dernière (au nord), pour la natation). La galerie postérieure mène aux nombreuses cabines de douches et aux cabines de bains de vapeurs et de massage, qui sont précédées par de petits vestibules et vestiaires. Le grand escalier conduit à une étuve et à un réseau de galeries souterraines. 3 buvettes se trouvent dans la partie sud de la galerie postérieure ; les 15 autres, rassemblées en trois groupes, sont distribuées le long du Promenoir des buvettes extérieur, qui longe l'arrière du bâtiment au pied de la montage.

La destination des salles a fortement varié en fonction de l'évolution des soins mais la distribution de l'ensemble est toujours en place. Autour de 1870, au premier étage, à droite du grand escalier, une salle présentait le plan en relief des Pyrénées de Lézat, transféré par la suite au casino. On pouvait le voir pour un franc ou pour un abonnement saisonnier de deux francs, en même temps que quelques autres curiosités (Luchon-guide 1873, p. 74). Stéphen Liégeard (op. citée p. 71) raconte avec enthousiasme cette visite. Plusieurs salles ont conservé leur décor peint initial. L'édifice a été prolongé sur l'arrière (sur l'emplacement de l'ancien Promenoir des buvettes), sans doute à l'occasion de l'importante campagne de travaux menée par l'architecte Lhomme vers 1884 concernant les étuves et les inhalations.

Le bâtiment, connu sous le nom de Thermes Chambert, est constitué d'une longue aile de 97 m qui fait face à l'esplanade des Quinconces. Il est précédé d'une galerie composée de 28 colonnes d'ordre dorique, interrompue au centre par une arcade monumentale en plein cintre surmontée d'un fronton triangulaire. Cet ensemble est en marbre blanc de Saint-Béat et est constitué de blocs monolithes pour les colonnes. Le reste de l'édifice est construit en maçonnerie de schiste enduite avec pierre de la Picadère pour les encadrements d'ouverture, les corniches ou les cordons décoratifs. Les toitures sont en ardoises. La grande arcade mène à la Salle des Pas perdus, perpendiculaire au bâtiment, qui dessert deux ailes de part et d'autre (dessinant un H) et un escalier monumental situé dans son axe. Cette salle voûtée d'arêtes, couverte par un toit à longs pans porté par une charpente en bois, a reçu le décor peint de Raymond Cazes. Elle est éclairée par quatre verrières latérales et une grande verrière frontale. Son sol en marbre fait alterner brèche de Saint-Béat et griotte rouge (de Sarrancolin ?). Les poinçons de la charpente ne reposent pas directement sur les entraits : l'espace ménagé est prévu pour s'adapter aux évolutions de la toiture en fonction du poids de la neige.£Les deux ailes sont ponctuées chacune de quatre pavillons qui correspondent aux sept grandes salles de bains et à la piscine de natation visibles sur le plan de 1860 cité par Lambron. Six d'entre eux sont couverts par un toit en double bâtière, les deux derniers (au centre de la partie ouest) moins élevés, sont en pavillon, terminés par une verrière. Les voûtes de ces pavillons conservent des décors peints et des verrières décorées. Les quatre pignons des pavillons en double en bâtière sont percées de fenêtres thermales qui le rendent très lumineux.

  • Murs
    • schiste
    • marbre
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan symétrique en H
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente
  • Techniques
    • peinture
    • vitrail
    • vitrail
    • sculpture
  • Représentations
    • rinceau
    • armoiries
    • ornement végétal
    • ornement géométrique
    • couronne
    • coquille
    • aigle
    • acanthe
    • fleur
    • grecque
    • armoiries
  • Précision représentations

    La grande arcade centrale de la galerie extérieure est ornée d'un décor sculpté : l'intrados est orné de feuilles d'acanthes en bas-relief et bordé par un faisceau. L'intrados de la clé de l'arc porte une acanthe plus importante, en haut relief, qui jaillit d'une coquille. La face de la clé porte les armoiries de la ville de Luchon : écartelé, au premier quartier (de gueules), chargé d'une aigle (d'argent), au vol abaissé, au troisième, d'un rocher duquel jaillit une source reçue dans une baignoire posée au quatrième quartier. Le blason est encadré par un tissu sculpté qui porte la devise : BALM LUXONENSE POST NAPOLITSE PRIM (= thermes de Luchon, les premiers après ceux de Naples). Il est sommé par une couronne.£La salle d'humation possède des verrières et des peintures murales du 19ème siècle. La verrière est divisée en seize compartiments où s'organise de façon symétrique un décor à dominante végétale. Les peintures soulignent les angles de la voûte où se déploient motifs géométriques et, aux angles inférieurs, créatures marines identiques à celles de la salle des intendants, cernées d'un cadre octogonale. Une frise de grecques souligne la bordure la verrière.£Le pavillon qui abrite actuellement la chaufferie est couvert d'un décor en grisaille qui souligne les nervures de la voûte et s'achève en feuillage luxuriant.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    coupole
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1977/10/06
  • Précisions sur la protection

    Partie haute, avec ses peintures murales, du grand hall (cad. B 3234) : inscription par arrêté du 6 octobre 1977

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Photographie ancienne : promenoir des buvettes, à l'arrière des thermes Chambert avant la construction du humage.

Bibliographie

  • Luchon thermal, une histoire des bains / Région Occitanie, Service de la connaissance et de l'inventaire des patrimoines ; réd. Alice de la Taille ; photogr. Amélie Boyer, Philippe Poitou ; cartes Patrick Roques ; conception graph. Véronique Marill. - Toulouse (31) : Région Occitanie, 2021. - 119 p. : ill. en noir et en coul. ; 22 cm. - (Focus patrimoine, ISSN 2264-0037 ; 14). - Bibliogr. p. 118-119. - Lexique. - ISBN 979-10-93747-22-04

  • Daunic (J.), Luchon-guide : à l'usage des baigneurs et des touristes à Luchon : conseils aux malades pour bien suivre le traitement thermal, Luchon : V. Sarthe, Dulon, Lafont, 1873, 173 p. + 20 p.

  • Lambron (Ernest) docteur, Luchon médical et pittoresque, Paris : O. Doin éditeur, 1903.

  • Liégeard (Stéphen), Vingt journées d'un touriste au pays de Luchon, Paris, J. Claye, 1874, 556 p.

  • JARASSE, Dominique, Les thermes romantiques: bains et villégiatures en France de 1800 à 1850. (Thermalisme et Civilisation II), Clermont-Ferrand, 1992, 295 p.

Documents figurés

  • GORSSE, Bertrand et Pierre de, Bagnères-de-Luchon, développement et évolution d’une cité thermale, Toulouse, Privat, 1942, p. 53 : salles d'inhalation.

  • Les Pyrénées pittoresques, souvenir de Luchon.carte postale

  • AD Haute-Garonne, 1 NUM 71 1362, carte postale, hall des pas perdus.

    AD Haute-Garonne : 1 NUM 71 1362
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble