Dossier d’œuvre architecture IA31010209 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Canal du Midi
parc de Saint-Ferréol
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Haute-Garonne - Revel
  • Hydrographies le Laudot
  • Commune Revel
  • Lieu-dit Saint-Ferréol
  • Cadastre 1970 ZE non cadastré ; domaine public
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune
  • Dénominations
    parc
  • Appellations
    de Saint-Ferréol
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    terrasse en terre-plein, chute d'eau, jeu d'eau, allée, avenue de jardin

Le parc de Saint-Ferréol résulte d'une évolution paysagère. Au départ, son assiette est un "terrier" : épais talus incliné, indissociable de la digue, qui forme l'aval du barrage. Dès sa construction, la consolidation du barrage s'avère prioritaire. Les fuites d'eau, en se répercutant sur le cubage du réservoir, sont préjudiciables à l'alimentation du canal. Aussi, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les plantations sur l'aval s'inscrivent-elles dans une stratégie de colmatage du terrain.

Une volonté d'embellissement s'affirme avec le début du XIXe siècle. Le site, arboré, est alors perçu comme un lieu de promenade enchanteur, au même titre qu'un jardin. Sa fréquentation touristique acquise, grâce à l'arrivée du chemin de fer à Revel (1865), le jardin paysager romantique devient un vrai parc public. Les premières cartes postales évoquent des plantations denses d'où jaillissent des cascades éblouissantes au milieu des rochers. La "gerbe", haute de 25 mètres, est dépassée par la cime des conifères.

Dès 1667, le site de Saint-Ferréol est bouleversé par les excavations et remblais opérés. La reprise des travaux par Vauban reporte à la fin du XVIIème siècle la phase de stabilisation des terrains. Les premières plantations connues sur le terrassement (vers 1730 ?) sont des ormes et des tilleuls, coupés en 1753 en raison des dégâts causés par les racines. La terre est signalée de mauvaise qualité. Le "Plan des rigoles de la montagne et de la plaine" (datable des années 1760) montre l'état de l'aval de la digue, plutôt dénudé dans son ensemble. Un inventaire de 1766 donne la nature des plantations sur le terrassement, variétés d'arbres à feuilles caduques : frênes, chênes, ormeaux, cerisiers, peupliers, pommiers… En 1767, on sème des glands de chêne sur le talus, glacis de terre qui se poursuit vers la métairie de L'Encastre. Sur les documents cartographiques postérieurs à 1770, le haut du talus est bien boisé, la pente toujours en fourrage. Une partie du talus, au-dessus de la maison, est occupée par le potager du garde. Un chemin en lacets relie la Maison du Canal aux portes des voûtes et aux rigoles. En 1772, on remblaye les creux du terrain pour régulariser tout le talus depuis le Jardin du Garde jusqu'à L'Encastre. Le talus doit être consolidé par un mur de soutènement. Des arbustes sont plantés pour tenir la terre. Les relevés réalisés pendant cette période montrent la végétation prévue : arbres en quinconce, buissons et foin, prairies. Mais la qualité médiocre de la terre sur le plateau et le revers du terrassement, n'est pas favorable au gazon : des reprises régulières sont nécessaires. Les arbres du terrassement sont régulièrement arrachés puis replantés (1817). En 1791, les terrains du versant côté L'Encastre sont plantés en châtaigniers, et surtout chênes et pins. Au début du 19e siècle, les semis s'intensifient, le couvert végétal se densifie, même si les chênes réussissent moins bien que les pins. Les plantations du domaine de Saint-Ferréol ont précédé celles de L'Encastre (année 1817 et suivantes). Avec la nouvelle administration du canal, l'entretien des plantations fait l'objet d'un plan de gestion systématique et d'inventaires de plus en plus réguliers (1818, 1820, etc.). Dès 1823, à l'occasion de la visite de la Duchesse d'Angoulême, on procède à des "embellissements" dont une première tentative de jets d'eau avec bassins sur les flans des voûtes. Mais ils sont supprimés en raison des infiltrations occasionnées dans le terrain. Des aménagements sont réalisés sur les accès et les chemins d'avenue du domaine : le Pont d'Ensalvan au-dessus de la rigole de ceinture (1830), la réfection du chemin qui descend à la Maison de l'ingénieur et des deux ponceaux (1832), l'entretien des chemins d'avenue du réservoir. En 1853, un projet de chemin de ceinture le long de la rigole est à l'étude. A cette date, la sortie de la voûte de vidange jusqu'à l'embouchure de la rigole de ceinture est plantée d'aulnes et de frênes. En 1854-55, à l'occasion des travaux de la nouvelle vanne de la Badorque à 12 mètres en dessous de la précédente, est installé un robinet destiné à alimenter un jet d'eau dans le parc. La "gerbe" est inaugurée le 5 octobre 1855. En 1859, un inventaire très précis des plantations du domaine accompagne la prise en charge de la gestion du canal par la Compagnie des Chemins de fer du Midi, la Compagnie du Canal restant propriétaire. Il atteste qu'un véritable parc est en place. Il est officiellement consacré le 5 juin 1865, à l'occasion du premier train touristique organisé par la Compagnie des chemins de fer du Midi, et reçoit 8.000 visiteurs. A partir de 1868, attestée par les inventaires de 1884-85 et suivants, est à nouveau engagée une période de plantations importantes où dominent pins et chênes. Dès octobre 1880, est engagé en vue de l'achèvement du parc le projet d'acquisition du rond-point de la cascade et de la portion de chemin d'avenue entre chemin du Rastel et route Revel. A l'acte notarié d'acquisition du 18 mai 1882 est joint pour la première fois le plan du parc, caractérisé par un tracé d'allées sinueuses, suivant les modèles de la 1ère moitié du XIXe siècle. Cette partie est complétée par de jeunes semis de pins et de chênes rouges. A partir de cette date , le site actuel du parc est complet, y compris le sentier de contournement des cascades. Mais l'esplanade devant la gerbe n'est pas encore aménagée : la rigole y est à ciel-ouvert, franchie par un ponceau. En 1885-86 est lancée une plantation d'arbres d'alignement. Durant tout le 20e siècle, le parc fera l'objet d'un entretien régulier et de plans de gestion rigoureux impliquant le renouvellement systématiques des sujets dépérissant. Fruit d'une évolution paysagère progressive qui va de la fin du 18e siècle à la fin du 19e siècle, ce parc illustre d'abord, par sa proximité avec l'ouvrage d'art, un style paysager et romantique mis à la mode par les amateurs de "sublime". Avec la naissance du tourisme, les visiteurs l'appréhendent davantage comme un parc public où se développe la pratique du pique-nique. Aujourd'hui, l'assèchement du talus, conséquence de l'étanchéité radicale obtenue pour la digue, est un facteur de risque important pour l'avenir du parc.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1766, daté par source
    • 1817, daté par source
    • 1823, daté par source
    • 1853, daté par source
    • 1855, daté par source
    • 1859, daté par source
    • 1865, daté par source
    • 1882, daté par source
  • Auteur(s)

Le parc occupe le grand talus en remblai qui fait suite au grand mur de la digue. La partie dénommée "jardins" dépend étroitement du musée et se trouve délimitée par la rigole de ceinture et la route D79 d2 de Vaudreuille à Revel. Elle comprend les deux versants de la rigole du Laudot à sa sortie du barrage (vallon) ainsi qu'une partie de terrain en pente entre la route et la rigole de ceinture. Le fond du vallon est occupé, comme un mur de scène, par le mur monumental de Vauban (mur d'aval du barrage) où se trouvent les orifices des galeries. A l'exception du vallon qui comporte un plat encaissé, les versants latéraux sont abrupts et rocheux. La roche est souvent à nu sur le versant nord parcouru par les deux cascades. Elle est moins visible sur le versant sud qui se prolonge en un plateau vallonné entre la digue et la rigole de ceinture. Ce plateau est parcouru par tout un système d'allées sinueuses. L'ensemble est boisé mais témoigne d'un entretien insuffisant. Les chênes et les pins sont dominants. Les arbres, trop serrés, ont poussé très haut à la recherche de la lumière : la plupart sont très élevés, grêles et détériorés (chênes, hêtres, érables, etc.). On note la présence d'espèces dominantes, comme le frêne ou la viorne en sous-bois. Les allées sont peu entretenues, les allées secondaires sont en herbe. Le caractère spécifique du parc s'appuie sur un jeu de contrastes : alternance de pleins et de vides, contrastes d'ombres et de lumières, effets de perspectives et de surprises propres aux parcs romantiques, mais qui ont perdu de leur vigueur avec le vieillissement du parc. Les jeux d'eau sont présents dans le vallon grâce à la gerbe mais aussi aux cascades ainsi qu'aux rigoles dont le cours encadrent le site.

  • Plans
    jardin irrégulier
  • Élévations extérieures
    jardin accidenté
  • Escaliers
    • escalier isolé
  • Jardins
    bois de jardin, massif d'arbres
  • Typologies
    jardin paysager
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site classé, liste du patrimoine mondial

Jardin paysager à caractère romantique, de la fin du 18e siècle et du début du 19e siècle, valorisant l'ouvrage d'art de Saint-Ferréol, notamment le Mur de vauban et les rigoles d'évacuation.

Documents d'archives

  • Archives Voies navigables de France, Liasse n° 402, document n° 5, Carte du Bassin de Saint-Ferriol et des surfaces des eaux qu'on a pu prendre, vers 1770-1773. Dessin aquarellé, 3e quart 18e siècle.

    Archives Voies navigables de France : Liasse n° 402, document n° 5
  • Archives Voies navigables de France, Liasse n° 402, document n° 03. Carte du Bassin de Saint-Ferriol étant à sec, vers 1770-1773. Dessin aquarellé, 3e quart 18e siècle.

    Archives Voies navigables de France : Liasse n° 402, document n° 03.
  • Archives Voies navigables de France, Liasse n° 218, document n°1, Plan des abords immédiats du réservoir de St Ferréol avec l'indication des terres qu'on a le projet d'échanger", signé Maguès, Naurouze 21 avril 1844.Dessin à la plume, aquarellé, annoté au crayon, 1844.

    Archives Voies navigables de France : Liasse n° 218, document n°1
  • Ministère chargé de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, Voies Navigables de France, Archives du Canal du Midi, Liasse n° 218, document n° 48, Projet d'échange de terrains entre la Compagnie propriétaire du Canal du Midi et M. Olombel", Toulouse, le 14 octobre 1880.Dessin à la plume, aquarellé, 4e quart 19e siècle.

    Archives Voies navigables de France : Liasse n° 218, document n° 48
  • Ministère chargé de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, Voies Navigables de France, Archives du Canal du Midi, Toulouse, Liasse n° 218, document n° 72b, Projet d'échange de terrains entre la Compagnie propriétaire du Canal du Midi et M. Olombel, copie certifiée conforme par le notaire Auriol, annexée à l'acte notarié du 25 juin 1882.Dessin à la plume aquarellé, 4e quart 19e siècle.

    Archives Voies navigables de France : Liasse n° 218, document n° 72b
  • Ministère chargé de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, Voies Navigables de France, Archives du Canal du Midi, Toulouse, Liasse n° 218, document n° 48. Projet d'échange de terrains entre la Compagnie propriétaire du Canal du Midi et M. Olombel, Toulouse, le 14 octobre 1880. Document pré-imprimé, complété à la plume, 4e quart 19e siècle.

    Archives Voies navigables de France : Liasse n° 218, document n° 48
  • Ministère chargé de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, Voies Navigables de France, Archives du Canal du Midi, Toulouse, Liasse n° 677, document n° 20, Etat des arbres qui sont le long de la Rigole de la plaine depuis le Pont Crouzet jusqu'au pont St Paulet, 1766. Document manuscrit, 1766.

    Archives Voies navigables de France : Liasse n° 677, document n° 20
  • Ministère chargé de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, Voies Navigables de France, Archives du Canal du Midi, Toulouse, Carte du Bassin de Saint-Ferriol et des surfaces des eaux qu'on a pu prendre, non daté (vers 1770-1773). Dessin aquarellé, 3e quart 18e siècle.

    Archives Voies navigables de France

Documents figurés

  • phototype Labouche Frères, 1er quart 20e siècle (?)

    collection particulière
  • phototype Labouche Frères, 1er quart 20e siècle (?)

  • Plan de bornage, 1787. Dessin aquarellé, 2e moitié 18e siècle

    Archives Voies navigables de France
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers