L’église paroissiale actuelle de Lédenon est consacrée par Mgr Gilly le 20 septembre 1891. Elle prend l’emplacement d’une église romane qui avait été remaniée au XVIIe siècle.
L’église romane est en partie détruite durant la Michelade en 1567. Lors de sa visite en 1659, l’évêque Cohon souligne l’intérêt d’ajouter une tribune et demande la réparation du dallage et de la toiture. Vingt ans plus tard, monseigneur Séguier signale lors de sa visite la présence d’une tribune en bois et d’une clôture de chœur en pierre de taille. Au début du XVIIIe siècle, l’état de l’église se dégrade et des restaurations sont nécessaires. L’abbesse de Lédenon refuse de financer une partie des travaux. Les consuls saisissent le pouvoir royal qui statue en leur faveur : l’abbesse Saint-Sauveur de Nîmes finance les restaurations du chœur et les habitants celles de la tribune en 1732.
Au début du XIXe siècle, des réparations sont effectuées à l’église et au presbytère : muraille mitoyenne avec le cimetière, menuiserie, serrurerie, vitrerie de la sacristie et toiture. Dès 1842, le conseil de fabrique met en avant l’exiguïté du lieu de culte ; il faudrait acheter la maison contiguë pour élargir la nef, mais les fonds sont insuffisants.
Monseigneur Plantier déclare lors de sa visite en 1873 que l’église doit être reconstruite en raison de son insalubrité. Le conseil municipal valide ce projet dans la délibération du 4 novembre 1883.
Un premier devis (42 408 francs) établi par l’architecte diocésain Henri Révoil et son gendre Henri Morel-Révoil (1855-1933) est approuvé. L’adjudication du chantier est en faveur de Messieurs Raynaud et Guigue. L’église romane est démantelée à la fin de l’année 1885 et les matériaux sont cédés aux entrepreneurs dans la perspective de reconstruire une église avec une nef plus grande (24 mètres de long et huit de large). Le terrain de l’ancien cimetière (parcelle 205, section A du cadastre Napoléonien) appartenant à Balazard frères est échangé avec un terrain communal pour permettre la construction. À la suite d’un litige entre la municipalité et les adjudicataires, une inspection est réalisée sur le chantier. Des malfaçons sont mises en avant (entrée trop étroite, réemploi d’anciens murs, manque de solidité des fondations…) et les travaux doivent être repris en sous-œuvre pour consolider l’ensemble. L’architecte et les entrepreneurs sont renvoyés.
Un second projet porté par l’architecte L. Poinsot de Nîmes et le maçon Hippolyte Jonquet est proposé le 15 décembre 1888 : les fondations sont rallongées d’un mètre et l’église projetée comporte trois nefs. L’ensemble nécessite l’acquisition de la maison appartenant à la veuve Béchard (parcelle 203, section du cadastre Napoléonien).
Le 28 septembre 1892, l’église est achevée pour un coût total de 55 050 francs. Les décors muraux représentant la Jérusalem céleste sont réalisés par Joseph Beaufort.
architecte résidant à Nîmes