Dossier d’œuvre architecture IA12000103 | Réalisé par
  • opération ponctuelle
abbaye de cisterciens Notre-Dame de Loc-Dieu, actuellement demeure
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aveyron - Villefranche-de-Rouergue
  • Commune Martiel
  • Lieu-dit Loc-Dieu
  • Cadastre 2010 I 6, 3
  • Dénominations
    abbaye
  • Genre
    de cisterciens
  • Vocables
    Notre-Dame
  • Appellations
    Notre-Dame de Loc-Dieu
  • Destinations
    demeure
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    cloître, salle capitulaire, bâtiment conventuel, fossé

L'abbaye de Loc-Dieu a été fondée par douze moines venus en 1123 du monastère de Dalon en Limousin. Disciples de Géraud de Sales, après avoir mené une vie érémitique, ces moines obtiennent l'appui de l'évêque de Rodez et le don d'un vaste terrain par le seigneur du lieu, Ardouin de Parisot, dans lequel ils marquent par des croix l'enceinte des futurs bâtiments monastiques. Très proche de l'esprit de solitude de Citeaux, Loc-Dieu est une création ex-nihilo, dans une zone auparavant couverte de grands bois et occupée par une étendue d'eau marécageuse. Avant l'arrivée des moines, le site était aux mains de brigands intéressés par le passage proche de la voie romaine. D'après la légende, l'ancien nom - ""locus diaboli"" - le bois du diable, est transformé grâce à l'abbaye en Locus Dei, le Lieu de Dieu.£La construction commence le 28 août 1124. Elle progresse grâce à de nombreuses donations et le cloître est édifié en 1144. La disposition répond au plan cistercien classique, qui consiste à placer les bâtiments fonctionnels et l'aile des convers près des ressources en eau et l'église au point le plus élevé du terrain. Après la mort du fondateur, Loc-Dieu, comme Dalon et d'autres fondations de Géraud de Sales, se rattache en 1162 à Citeaux par le biais de l'abbaye de Pontigny, une des quatre maisons-mères de l'ordre. La nef de l'abbatiale, en chantier depuis 1159, est achevée en 1189 avec l'aide des maîtres-d'oeuvre de Pontigny. Les travaux se poursuivent à la fin du 13e siècle.£Les moines adoptent la règle cistercienne et deviennent plus nombreux. En 1304, une vingtaine de religieux occupent le monastère. Ils ne seront plus que trois à la Révolution.£En 1411, les anglais envahissent et pillent l'abbaye, détruisant le premier cloître construit en 1144. Il est reconstruit à partir de 1470, sur les ruines du précédent, ainsi que les bâtiments monsatiques désormais fortifiés, par Etienne II de Firminiac, 34e abbé de Loc-Dieu, et son neveu. Ses armes figurent sur la clef de voûte face à la salle capitulaire. L'ensemble prend alors de la hauteur et un aspect défensif tel qu'il figure encore sur un dessin de 1769 conservé sur place.£Dès le 16e siècle, la pratique de la commende se généralise à Loc-Dieu, entrainant des négligences de gestion et la dégradation des bâtiments. Vendue avec ses terres (200 ha) en 1791, comme Bien National, aux agriculteurs Antoine Roux et Pierre Jean Savignac, l'abbaye devient une exploitation agricole. Elle est rachetée en 1812 par Louis Cibiel, négociant en draps de Villefranche-de-Rouergue. La dynastie des Cibiel, installée ensuite à Rouen et à Paris, entame la restauration de l'abbaye. Louis Cibiel, fils du précédent et frère de Vincent, s'investit à partir de 1840 dans la réfection de l'aile est (ancien dortoir des moines), de style néoclassique, dont le rez-de-chaussée (ancienne salle capitulaire) reçoit de grandes baies pour devenir orangerie. Il fait procéder aux premiers aménagements de jardin.£Décédé sans enfant, ses biens passent à son neveu Alfred Cibiel. Ce dernier confie en 1885 à l'architecte Paul Gout, natif de Villefranche-de-Rouergue, la restauration des deux autres ailes et de l'église. Elève de Viollet-le-Duc, féru comme lui d'histoire et d'archives, Paul Gout applique néanmoins sa vision moderniste à l'édifice, renforçant son caractère fortifié dans le style néo-médiéval. Les principales transformations concernent la tour carrée de l'angle sud-est et l'intérieur des ailes sud et ouest ainsi que la création d'un fossé permettant, en retrouvant les anciens niveaux, d'assainir l'ensemble. Un grand bâtiment situé à l'ouest et au sud de l'aile des convers, peut-être ancienne hôtellerie, disparaît à ce moment là. L'église est rejointoyée, la toiture du clocher refaite à l'identique. La nouvelle porte d'entrée, au sud, est inspirée de celle de la Chartreuse de Villefranche. La famille dote l'intérieur d'un nouveau mobilier (statuaire).

L'ensemble abbatial de Loc-Dieu est implanté au milieu d'une une cuvette argileuse entourée de collines, au coeur du causse de Limogne, dans le Rouergue occidental. Il se présente comme un bâtiment massif dont l'allure fortifié, l'implantation au bord d'un étang, l'apparentent davantage à un château qu'à un édifice conventuel.£Les bâtiments sont disposés en quadrilatère autour du cloître, l'église occupe le côté nord, légèrement plus élevé. Ils sont construits en pierre calcaire du Causse (un calcaire coloré et un calcaire plus dur et froid pour les encadrements, provenant tous deux de carrières voisines), à l'exception du vestibule construit en tuffeau du Nord. Les bâtiments abbatiaux sont coiffés de toitures à forte pente couvertes d'ardoise. Couronnées de mâchicoulis, percées de nombreuses baies, les ailes sud et ouest elles empruntent leur vocabulaire architectural et décoratif au style néo-gothique. L'aile Est, tournée vers une longue terrasse surélevée, propose une façade plus sobre, percée de baies rectilignes sur les deux étages et de grandes baies en plein cintre en rez-de-chaussée.£A l'intérieur du quadrilatère, trois galeries de cloître portent des voûtes d'ogives retombant sur des culots sculptés adossés à de grosses colonnes circulaires. On peut lire les traces de la quatrième galerie disparue, côté nord, le long de l'église. L'espace intérieur du cloître est aménagé en jardin, avec bordures basses de buis. Le puits actuel est en fait une citerne remplie par l'ancien captage de source.£La salle capitulaire est dotée d'une voûte d'ogives reposant sur deux colonnes moulurées. Ses baies ogivales, côté cloître, comportent deux meneaux et trois divisions trilobées, et un remplage orné de trèfles et d'une rose polylobée. Le mur est a été évidé de trois grandes baies en plein-cintre.£Le sous-sol, devant la façade sud, conserve des éléments (aujourd'hui enterrés) de l'ancien système d'évacuation des eaux usées de l'abbaye et d'approvisionnement en eau de source de la réserve du vivier.

  • Murs
    • calcaire
    • tufeau
    • enduit
    • pierre de taille
    • maçonnerie
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    ensemble régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, comble à surcroît, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche carrée
    • flèche conique
    • croupe
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • accolade
    • pinacle
    • acanthe

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Documents sur l'ancienne abbaye de Loc-Dieu. S.A. d'imprimerie de Villefranche de Rouergue, 1892 (compilation d'archives existantes).£Lafon Victor (abbé), Histoire de la fondation de l'abbaye de Loc-Dieu, in Mémoires de la Société des Lettres, Sciences et
  • NOTB_S arrêté
  • APPA 0614771 ; 6360632
  • APRO 44.3395249302262, 1.93097660206807
  • ARCHEO oeuvre sélectionnée
  • AVIS IVR73_SCPMIDIPYR
  • CCOM accessible au grand public
  • CHARP Martiel
  • CHARPP 20220315_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1989/10/23
    protection totale
  • Précisions sur la protection

    Abbaye de Loc-Dieu (ancienne) (cad. I 6) : classement par arrêté du 23 octobre 1989£

  • Référence MH

En 1989, un classement en totalité de l'ancienne abbaye est venu se superposer à la mesure d'inscription sur l'inventaire supplémentaire du 17 février 1928.£ouvert au public

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Inventaire général Région Occitanie