• recensement des peintures murales
Château de Malves-en-Minervois
Œuvre étudiée
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  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    parc, communs

Les origines du château de Malves sont médiévales. Elles remontent probablement au XIe siècle, moment où sont implantées plusieurs places fortes dans le secteur.  Construit en hauteur, pour dominer les terres environnantes, il est à l’origine d’un castrum sur lequel est aujourd’hui établi le village.

Un des premiers seigneurs du village est Jordan de Cabaret dit « le Noir », dont la famille possédait aussi Villarzel et Villarlong.  Mais il fut contraint vers 1260 de céder plusieurs de ses châteaux au roi de France.

La baronnie de Malves devient ensuite possession de la famille De Grave, avant qu’elle ne soit achetée en 1487 par « Noble Guillaume de Bellissens, marchand », viguier de Carcassonne et châtelain d'une des tours de Cabaret. il meurt en 1501. Il reconstruit le château qui est agrandi par son successeur Pierre II de Bellissen qui y ajoute les 2 étages au milieu du XVIe siècle. Son fils Pierre III, viguier de Carcassonne de 1525 à 1575 serait le commanditaire des décors ou du premier décor (plafond de la grande salle d’apparat). Les autres plafonds pourraient être à l'initiative de son fils Antoine qui se marie en 1584 ou de Pierre IV fils lui aussi de Pierre III et mort en 1626. Toute cette chronologie reste une hypothèse car la succession de plusieurs Pierre de Bellissen durant le XVIe siècle ne facilite pas l'identification des ou du commanditaires éventuels.

Les Bellissen de Malves font partie d'une puissante famille de marchands drapiers. Ils avaient des hôtels particuliers à Carcassonne et des relations avec l'Espagne et l'Italie et ont exercé des fonctions administratives importantes. Guillaume était viguier et receveur particulier de l'aide de l'octroi de la ville de Carcassonne ; Pierre II, chambellan de Louis XII, gouverneur des châteaux de Lastours, viguier de Carcassonne, lieutenant du sénéchal de Carcassonne et Béziers. On raconte même que le roi Charles IX, de passage à Carcassonne en 1565, aurait séjourné à Malves.

Le château reste la propriété de la famille de Bellissen jusqu'au début du XVIIIe siècle. Il est vendu entre 1718 et 1720 à la maison De Gua et passe autour de 1740 dans la famille Angely de la Baume lors du mariage de la dernière héritière. Au début du XIXe siècle, le château entre dans les possessions de la famille d’Esquieux. Il sera ensuite acheté plusieurs fois entre 1886 et 1893. Pendant près d’un siècle, il fait partie d’un important domaine viticole qui fournit au village l’une de ses principales activités économiques.

Une description de 1970 mentionne un parc de 4 hectares entouré d'un mur d'enceinte planté de pins. Grande cour avec bassin devant la façade nord-est où se trouve l'entrée principale. Grand jardin au sud-est. Les communs sont reportés au nord-est, au-delà de la cour, et entourent une seconde cour. Racheté en 1986 par la mairie, le château a d’abord été mis aux normes de sécurité afin de pouvoir accueillir diverses activités culturelles. Il a un moment hébergé l’Ecole du Cirque de Claudy Renotte et des expositions d’art contemporain du Graph bien connu dans le Carcassonnais.

Le parc, fermé dans un premier temps, a été ouvert à la population au début des années 1990. En 1997, des travaux de sauvegarde des peintures murales du dernier étage sont entrepris.  Vers 1998, les toitures sont restaurées et quelques années plus tard, les plafonds peints du premier étage sont mis au jour et restaurés.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 18e siècle

Le château, de plan rectangulaire, est bâti sur un large plateau. Il est cantonné de 4 tours rondes au sud et à l’ouest. Les deux tours sud, très épaisses sont les vestiges du bâtiment médiéval. Les 2 autres tours, situées à l’ouest témoignent de l’agrandissement et des transformations mises en œuvre postérieurement lorsque le château fut agrandi à la fin du 15e siècle ou dans la première moitié du 16e siècle.  On remarque notamment que le mur de la tour centrale masque partiellement le piédroit de plusieurs baies.

La tourelle en encorbellement placée à l’angle nord-est et qui ouvre sur le jardin pourrait être Renaissance tandis que l’entrée principale avec son portail, la cour avec son bassin et les communs placés face au château témoignent des remaniements et des transformations opérés au cours du 18e siècle. Ainsi, le visiteur qui se place devant la façade du château remarque que les ouvertures sont plus régulières et plus nombreuses du côté du jardin que du côté de la rue. Cela confirme que la demeure médiévale a été agrandie vers le jardin et qu’à la même époque, on a sans doute percé des ouvertures dans la tour médiévale. Les fenêtres du premier et du dernier étage gardent encore le chanfrein caractéristique des baies de la fin de la Renaissance et au dernier étage, la pierre taillée qui sert d’appui depuis cette époque est encore conservée.

Il ne reste plus que de rares indices qui rappellent l’aspect défensif du château. Plusieurs bouches à feu ont été obstruées sur l’élévation nord et sur les tours et le grand mur de pierres qui clôture la propriété n’a pas d’usage militaire non plus. Probablement érigé au cours du 17e siècle, il reste difficilement datable et a été repris plusieurs fois. Rabaissé du côté de l’église au cours du 20e siècle il servait à préserver le domaine.

L’entrée du château est percée sur la façade nord. Elle ouvre sur un long couloir qui communique avec les pièces du rez-de-chaussée. Sur le côté gauche, les pièces sont couvertes d’un plancher qui atteste de l’agrandissement du château. Sur la droite, les salles sont voûtées et correspondent à la partie la plus ancienne du château. On remarque deux cheminées. Si celle en pierre est clairement datable de la Renaissance, celle dont le manteau est en bois est sans doute postérieure. Les armoiries qui sont gravées sur le manteau n’ont pas encore été identifiées.

Le couloir s’achève par un grand escalier en pierre à volées parallèles séparées par un mur d'échiffre plein. Les murs des repos intermédiaires sont équipés de niches surbaissées. Ce bel escalier, mis en place dans la seconde moitié du 16e siècle, a nécessité un contrebutement à la base de l'élévation sud qui intervient très probablement après l'achèvement de l'ouvrage.

Au premier étage, l'escalier ouvre sur un palier rectangulaire qui dessert d'un côté la salle d'apparat et de l'autre un couloir distribuant 4 pièces couvertes d'un plafond. On remarque que si les portes cintrées d'origine ont été conservées à l'ouest, les portes opposées qui ouvrent sur la salle d'apparat ont été agrandies ultérieurement. Le cintre a disparu au profit d'un linteau droit. Dans la partie ouest, alors que les pièces correspondent à un aménagement 18 ou 19e siècle (cheminées en marbre et gypseries), la présence d'un arc surbaissé dans l'une des pièces, dénommée "salle de l'arche" interroge quant à son utilité. L'arc, constitué d'une maçonnerie de blocage semble contribuer à la consolidation de la cage d'escalier.

Au deuxième étage, la disposition des pièces est similaire à celle de l'étage inférieur. Une cheminée en pierre qui prend appui contre le mur de la cage d'escalier atteste d'un niveau élevé dans la seconde moitié de la Renaissance. Il en est de même pour l'huisserie de la porte de la tour où est conservé un plafond peint.

Au dernier étage, l'escalier monumental conduit à un espace dont les cloisons sont faites de torchis. A l'est de la cage d'escalier est installée une petite pièce rectangulaire dite "studiolo" dont les murs dont été peints. On y observe les travaux de consolidation de la toiture et de la charpente qui ont été faits. Des poutres métalliques en IPN sont en effets présentes pour soutenir la structure de l'édifice.

La charpente en bois soutient une toiture à 4 pans couverte de tuiles.

  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille enduit partiel
  • Toits
    tuile
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : rampe sur rampe en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier tournant en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • peinture
  • Précision dimensions

    Superficie au sol du château est de 300m2 pour chaque étage.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1989/06/08
    inscrit MH, 1989/06/08
  • Précisions sur la protection

    Décor peint du château ainsi distribué : étage de comble : petite salle méridionale avec plafonds et murs peints représentant La Dispute d'Ulysse et d'Ajax et le Festin des Dieux ; tour Sud-Ouest : éléments réassemblés d'un plafond peint (cad. U 27) : classement par arrêté du 8 juin 1989 ; Château (sauf décor classé), y compris la cheminée Renaissance en bois sculpté et les deux dalles commémoratives de 1724 (cad. U 27) : inscription par arrêté du 8 juin 1989

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 2016, 2023