Dossier d’œuvre objet IM82002903 | Réalisé par
Chabbert Roland (Contributeur)
Chabbert Roland

Chercheur associé à l'inventaire général en 2002.

Chercheur à l'inventaire général depuis 2008.

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  • enquête thématique régionale, 1 pour cent artistique
peinture monumentale
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn-et-Garonne - Caussade
  • Commune Caussade
  • Adresse rue Jean Moulin
  • Emplacement dans l'édifice sur l'angle du bâtiment en fond de la cour

Un arrêté préfectoral daté du 18 février 1971 accorde un crédit de 63.254 Francs pour la décoration du Collège d'enseignement Secondaire de Caussade.£Un premier projet est examiné par la commission nationale du 11 juin 1975. L'architecte toulousain Jacques Lambert présente un projet de l'artiste Jean Cortot qui propose d'animer le mur aveugle donnant sur l'entrée et son retour côté cour par des panneaux décoratifs en tole d'acier émaillée et en aluminium anodisé disposés selon un rythme vertical. Cette décoration aux dimensions importantes (4,30 m de haut sur 15,70 m de large) devait être complétée par un rideau de peupliers plantés entre le porte et la cour.

Jean Cortot défend lui même son projet auprès de la commission. Il explique que les panneaux de tôle d'acier seront assemblés en éléments étanches, chacun de dimensions différentes, constituant toutefois des ensembles réguliers, couverts d'émail cuit au four de 4 tons (3 bleus et 1 rouge). Il précise qu'une bavette d'aluminium et un stylobate composés d'éléments en U, également en aluminium, arrêteront en partie haute et basse les panneaux afin de renforcer leur rigidité et leur étanchéité, mais sa proposition ne convainc pas la commission qui estime que "la composition des bandes parallèles juxtaposées présente une grande monotonie formelle et ne témoigne d'aucune créativité plastique". Elle précise en outre que la technique envisagée ne permettrait pas de transposer fidèlement la maquette. En conséquence, il est demandé à l'architecte qu'un autre artiste soit choisi pour ce décor. La nouvelle proposition devra être présentée dans les meilleurs délais à Geneviève Bonnefoi, conseiller artistique de la région, car le crédit attribué à l'oeuvre (63.254 Francs) est réservé depuis 4 ans déjà (le 18 février 1971).

Ainsi, le 24 septembre 1975, la commission nationale examine le projet du peintre Iaroslav Serpan, qui propose "un discours s'articulant sur une sorte de non figuration narrative, souvent en forme d'inventaire athématique". Elle estime que ce projet "est un bon témoignage de l'expression actuelle de l'artiste" qui éprouve en effet depuis la fin de 1971 le désir de revenir à la peinture. La commission fait toutefois remarquer que l'oeuvre devra être réalisée avec des peintures polyuréthane et que toutes les dispositions devront être prises pour garantir l'étanchéité du mur support.

Ce choix fait réagir Jean Bonhome, le député-maire de Caussade, qui élève une vive protestation auprès de Michel Guy, secrétaire d'état à la culture dès le 22 octobre 1975. "A aucun moment n'a été sollicité l'avis de la population, c'est-à-dire du conseil municipal qui la représente et qui en tant que propriétaire des locaux avait son mot à dire [...] Le choix s'est donc porté sur un artiste parisien (.) dit SERPAN, qui dans l'estimation des frais inhérents à son travail, incorpore - et c'est bien normal - les frais globaux de déplacements et de séjour et doit tenir compte du caractère progressif de l'impôt sur un bénéfice qui s'ajoute à son traitement d'universitaire.

Je n'ai rien à reprocher à M. Serpan, que je ne connais pas, mais je trouve particulièrement anormal qu'on n'ai pas tenté de faire appel, malgré mon insistance, à un artiste local." Le maire renouvelle ses recommandations pour Pierre Bigou, artiste domicilé à Saint-Antonin-Noble-Val. Il estime insupportable "cette manière très parisienne d'imposer ses goûts et ses conceptions artistiques à une population" et signale que le conseil municipal de Caussade refusera d'avoir quelque rapport que ce soit avec ce projet.

Le 28 janvier 1976, la réponse du secrétaire d'état au député de Tarn-et-Garonne précise que le crédit affecté au projet de décoration, inutilisé pendant plusieurs années, aurait dû être annulé en application de la réglementation fixant à deux ans le délai d'utilisation des subventions de l'état aux collectivités locales, si le ministère des Finances n'avait accordé un délai supplémentaire d'un an pour toutes les opérations anciennes (circulaire du 4 septembre 1974). Le secrétaire d'état souligne la célérité avec laquelle les services administratifs ont agi et rassure le député-maire sur le choix de l'artiste : "En ce qui concerne la décoration de M. Serpan, destinée au CES je puis vous assurer qu'il s'agira d'une oeuvre de qualité susceptible d'apporter aux jeunes gens un témoignage de l'art de leur époque, ce qui est un des objectifs principaux des réalisations du 1% [.]".

L'artiste disparait le 17 mai 1976 dans les Pyrénées. Ce sont ses amis Frédéric Benrath et Claude Georges qui exécutent l'oeuvre, en 1978, à partir de ses maquettes.

L'oeuvre est réalisée en peinture polyuréthane sur une partie de la façade nord et de la façade ouest du bâtiment d'angle abritant les sanitaires de l'externat. La tonalité générale de la décoration (couleurs chaudes : rouges, jaunes, chrome et ocres etc) s'accorde avec celles de l'environnement naturel et des revêtements clairs des édifices déjà construits.

  • Catégories
    peinture murale
  • Matériaux
    • béton, support peinture acrylique
  • Précision dimensions

    h = 445 ; l = 1500

  • Iconographies
    • représentation non figurative
  • Précision représentations

    C'est une note de l'artiste, conservée aux archives nationales de Fontaibleau qui précise la composition et les intentions de l'artiste : "Les murs à décorer doivent être vus de loin, en particulier le mur ouest qui borde une cour de grande surface. Il m'a donc paru nécessaire de prévoir une décoration composée de motifs traités amplement, de manière à être lisibles, tant dans leurs détails que dans leur composition d'ensemble.£C'est ainsi que (...) de multiples figures très simples (triangles, cercles, ovales, lignes droites ou courbes régulières etc. s'articulent les unes par rapport aux autres de facon à consituer un réseau de formes très aéré et dynamique, sans qu'une impression de désordre ou de disposition due au hasard s'en dégage.

    L'ensemble de la décoration vise avant tout à donner au spectateur une impression de monumentalité. Cette impression est obtenue à la fois par le type de composition choisi et par les contrastes des couleurs utilisées : sur un fond clair, des formes en nombre réduit et d'un chromatisme très soutenu localement."

  • État de conservation
    • manque
  • Précision état de conservation

    La partie basse est abimée (écaillements). Présence de graphitis sur l'ensemble de la surface et de lègères fissures

Champs annexes au dossier - Objets mobiliers

  • AGREGEE
  • CADA
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • INTE
  • NOTB_G Bonnefoi (Geneviève), Serpan, collection artistes d'aujourd'hui (n°3) abbaye de Beaulieu, 70 pages, 1977.
  • NOTB_S Archives Nationales Fontainebleau : côte 19880466/100
  • OBS2
  • PAYS
  • PETA2
  • REF_MED
  • REF_MED1
  • REFER
  • TICO1
  • TYPE
  • USER IVR73_RCHABBERT
  • VALID accessible au grand public
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP
  • REFCCRP non
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • Statut de la propriété
    propriété du département

Documents d'archives

Bibliographie

  • Bonnefoi (Geneviève), Serpan, collection artistes d'aujourd'hui (n°3) abbaye de Beaulieu, 70 pages, 1977.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Pays Midi-Quercy
(c) Ministère de la culture, DRAC Occitanie
Chabbert Roland
Chabbert Roland

Chercheur associé à l'inventaire général en 2002.

Chercheur à l'inventaire général depuis 2008.

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