P. 14, 4 septembre 1941, « nous rendons grâce au bon Dieu de ne pas nous laisser manquer de travail malgré les difficultés si grandes. On s'occupe de combiner une belle chape pour les sœurs de la Présentation de Castres avec un châle qu'on leur a donné. Notre Mère veut qu'elle soit très bien, en témoignage de l'affection fraternelle qui doit régner entre communautés religieuses. A défaut des ornements déjà expédiés, on nous montre les dessins d'une chasuble et d'une parure d'autel de Notre-Dame des Ailes que Monseigneur a vu sur le métier à sa dernière visite et beaucoup appréciées. Comme le cousin de Mère Marie de saint Bonaventure à qui elles étaient destinées. »

P. 155. 11 août 1942. « Notre Révérende Mère vient elle-même annoncer que la chape faite dans un beau châle de Chine blanc pour les Sœurs de la Présentation et si impatiemment attendue est enfin terminée et exposée dans les cloîtres. Nous défilons émerveillées de la beauté de ce chaperon dont aucune description ne peut donner idée. C'est une vaste scène : le grand escalier du temple de Jérusalem se profilant sur un paysage oriental, les murs crénelés de la ville, quelques palmiers, quelques passants, quelques animaux, dont un chameau, une colline estompée, le ciel au coucher du soleil, voilà pour le fond. Au bas de l'escalier, la famille de la sainte Vierge, en haut, devant les colonnes du portique, les prêtres, le grand prêtre, les scribes. Sur les marches de marbre blanc, veiné de bleu et de rose, la petite sainte Vierge de trois ans qui vient se consacrer au Seigneur et qu'une multitude d'anges, ayant chacun leur physionomie personnelle, regardent avec amour. Les figures, les coiffures, les somptueux ornements de cette quantité de personnages pourraient se regarder et s'admirer pendant des heures entières tant pour la variété que pour la perfection du travail. Nous sommes heureuses que notre Mère puisse offrir ce si bel ornement à la petite sainte Vierge et nous nous réjouissons de la joie qu'auront les sœurs de Castres en recevant une telle merveille. Notre Mère n'hésite pas à dire que c'est le plus beau travail fait par la Communauté. »