Le Collège d'Alban, terminé en 1967 a été construit sur un terrain très en pente, exposé plein sud. Il se décompose d'un bâtiment construit sur plusieurs étages, parallèle à la route, réservé à l'internat et de plusieurs bâtiments en rez-de-chaussée, construits "en cascade" dans le sens de la pente et réservés à l'externat.

La commission nationale chargée de l'étude des projets de décoration dans les édifices civils se réunit le 26 mai 1971. Elle auditionne Henri Avizou qui vient présenter le projet. Il indique que Jacqueline Bez a proposé de traiter le thème du sport car la ville d'Alban fait à cette époque un effort particulier dans ce domaine. L'architecte prévoit de placer le bas-relief sur le pignon aveugle d'une salle de classe, au niveau du plateau et face au gymnase.

La commission reconnaît que ce thème se prête particulièrement à une interprétation plastique mais elle estime que le projet de l'artiste n'en est qu'une illustration banale. A la demande expresse de l'architecte, elle consent à ce que l'artiste étudie un nouveau projet dont elle envisage même de modifier l'emplacement et un crédit de 24.990 F est été attribué pour cette oeuvre.

Il semble que l'architecte n'ait pas donné suite à cette requête si l'on en croit un courrier adressé au Préfet du Tarn, le 11 décembre 1972. Le Préfet est informé que la nouvelle proposition de l'architecte n'est toujours pas parvenue à l'inspection générale, en conséquence de quoi, le dossier devra à nouveau étudié dans son ensemble.

Le 15 décembre 1972, en retournant son dossier à l'architecte, l'inspecteur d'académie, Jean-Louis Fieu, l'informe que le conseil d'administration de l'établissement "préfèrerait une décoration colorée pour le hall d'entrée (céramique)".

Un nouveau projet, validé par le conseil municipal le 5 décembre 1975, est présenté en 1976. Il se compose de deux fresques décoratives dont la réalisation serait proposée à Jean Osmont. L'architecte prévoit de les installer dans des locaux réservés aux jeux des élèves : la première à l'intérieur, sur le mur du fond du préau (600 cm x 265 cm) représentant une mappemonde géante dont les continents seraient imagés par des coupures de presse de journaux locaux, la seconde, sur un mur de façade aveugle au fond de la cour de récréation. Cette réalisation de grandes dimensions (1600 cm x 280 cm) devait être réalisée en fibro-ciment coloré (Glasal) collé directement sur le mur.

La conseillère artistique régionale Geneviève Bonnefoi, informe le préfet du Tarn, le 10 février 1976, qu'elle ne peut donner son accord au projet de décoration car "l'artiste pressenti ne fait preuve d'aucune imagination créatrice et que l'oeuvre proposée ne peut être considérée, selon les termes et l'esprit de la loi du 1% comme faisant partie des réalisations originales de l'art de notre époque". Le Préfet demande donc à Henry Avizou de faire appel à nouvel artiste le 21 avril suivant.

Un devis estimatif, accompagné d'un cliché est proposé par le sculpteur Pierre Nocca, le 6 mai 1976. Le conseil municipal se prononce favorablement à l'installation de cette nouvelle décoration le 2 juillet suivant et l'arrêté autorisant l'installation de l'oeuvre est signé le 16 septembre 1976.

L'enquête de terrain n'a pas permis de retrouver l'oeuvre. Elle semble avoir été été masquée lors des travaux d'agrandissement du collège entre 1982 et 1985 et la protection des façades occidentales par un bardage de protection. Le témoignage oral d'un membre du personnel de l'établissement confirme cette information.