Christ gisant dans un lit en noyer dont nous ignorons la contemporanéité du support par rapport à l'objet.£Le style semble être roman bien qu'il faille émettre la réserve que son état de conservation et l'étude stratigraphique des couches picturales nous fassent présumer qu'il soit plutôt une copie, une réinterprétation, voire une transformation.£Le christ repose sur un lit, les bras allongés le long du corps. Vêtu d'un périzonium court, il porte une couronne végétale torsadées et plantée d'épines.£Ses cheveux d'un brun sombre descendant en deux tresses fines jusqu'aux aisselles.£Une plaie abondante coule sur son flanc droit ainsi que sur les mains et les pieds perforés par les clous. Quelques gouttes de sang perlent sur le front et le buste.£Le torse, aux pectoraux faiblement marqués, met en évidence l'aileron thoracique dont l'extrémité des côtés est accentuée par une petite boule formant une tresse en échancrure en plein cintre.£Les plis cutanés divisent l'abdomen en trois parties et creusent un sillon circulaire pour l'ombilic.£Le perizonium est animé par quatre plis obliques et parallèles partant de la hanche droite et retombant sur la cuisse gauche.£Les carnations ocre jaune soutenues rehaussées d'un glacis brun, insistent sur l'aspect cadavérique de la sculpture.£Le visage à peine décentré vers la droite, les pieds légèrement inclinés vers la gauche, les flancs saillants, les paupières fermées, les yeux exorbités, la bouche à demi ouverte rappellent effectivement l'aspect morbide de la représentation de la mort.£En conclusion, cet épisode de la vie du christ et l'état de conservation, s'il était effectivement d'époque médiévale (l'état de conservation du support étant surprenant pour son âge) nous incite à penser qu'ill s'agit d'une oeuvre réalisée plutôt au 19e siècle. D'autre part, la technique de réalisation : le modèle présente des faiblesses de factures qui sont dissimulées par l'apport d'un mastic gris clair - plâtre- reprenant entre autre les volumes défaillants comme on peut l'observer sur le mollet droit, ainsi que les lacunes de bois pour l'ajustage des assemblages, sont des arguments allant dans le sens de cette hypothèse.£Pour l'heure, nous avons procédé à la conservation de cette sculpture en réalisant une désinsectisation du support, le refixage et le nettoyage de la couche picturale.£SUPPORT :£- Lit : bois de noyer foncé, teinté£-Assemblages : à plats joints et clou pour les 4 angles du lit£- Intérieur : le fonds est constitué de deux planches assemblées par un système de rainures et languettes dans le sens de la longueur£- Présence de mastics localisés au niveau de l'assemblage£- Gisant : Il est constitué de 2 parties . Est-ce le manque de bois qui explique cette conception de la sculpture en deux parties ?£Partie sculptée :face£- bois type tilleul£- sculpté dans un tronc principal avec plusieurs morceaux de bois rapportés, assemblés et fixés par des clous.£- couronne d'épines: les épines sont matérialisées par des petites chevilles en bois enfoncées dans la torsade et collées.£Partie non sculptée: au revers£- Bois d'essence de résineux: type pin£- sert d'assise à la sculpture; épouse le corps, du cou au perizonium.£Formée par une planche divisée en 3 parties, séparée par 2 planchettes horizontales maintenant les bras le long du corps: assemblage par un système de tenon et mortaise, clous au niveau des épaules et des coudes. Les nombreux clous visibles sur le revers servant à fixer les deux parties entre elles, laissent à supposer que la partie sculptée doit être faiblement évidée.£- Des mastics de couleur gris clair, type plâtre, établissent la bonne jonction entre les deux parties de la sculpture. Situés sur le profil, ils sont en partie dissimulés par les bras positionnés le long du corps. Les mastics servent également à donner le volume notamment pour le mollet gauche trop fin ou inexistant presque, et à boucher les lacunes des différents assemblages.£- On note la présence d'un autre type de mastic de couleur sombre situé en bordure des côtes et des aisselles£- De nombreux impacts d'outils, ciseau, gouge,.. servant à dégrossir la sculpture sont apparents même sur la polychromie.£POLYCHROMIE :£La polychromie des carnations présente une tonalité d'un jaune soutenu assez uniforme , elle est encrassée. Sa lecture est fortement gênée par un blanchiment prononcé généralisé lui donnant un aspect crayeux et poussiéreux. Le drapé vert du perizonium est traité par aplat sans modulation.£La stratigraphie est généralement constituée de 4 à 5 couches successives :£1- encollage: colle de type protéique£2- couche blanche épaisse : préparation (liant de type protéique)£3- couche ocre jaune en glacis : couche picturale£4- couche brune en glacis : couche picturale : rehauts.£Et localement, on a une couche intermédiaire gris clair type plâtre, qui se situe entre la couche d'encollage et la préparation.£Le brun des cheveux, le vert de la couronne, le bleu du perizonium sont appliqués directement sur la couche de préparation et recouvert d'un glacis ocré ( type vernis).£Pour les carnations :£- La couche de préparation, épaisse est largement brossée créant des empâtements, des effets d matière puis recouverte d'un glacis jaune soutenu appliqué de manière uniforme nuancé par un glacis brun assez uniforme. Il en résulte une matière plutôt empâtée, satinée et translucide.£- De nombreux points clairs, sortes de cratères, créent un aspect de surface granuleux£- D'après les différentes observations de la couche picturale, il semble que nous soyons en présence d'une polychromie originelle.