Dès l'année 1854, le conseil municipal de Tarbes souhaite honorer la mémoire de Placide Massey par un monument funéraire. On songe à une plaque commémorative qui serait scellée sur un emplacement en vue dans le domaine, et à un buste placé dans une salle du futur musée.
Le choix s'oriente vers un monument funéraire placé au-dessus de la tombe au cimetière Saint-Jean. Un projet est présenté par Jean-Jacques Latour en mars 1855 : il se composait d'un socle élevé, surmonté d'une stèle à couronnement circulaire, sur lequel aurait été fixé un médaillon sculpté à l'effigie de Massey. Un autre projet d'auteur non mentionné, en marbre polychrome blanc et noir, est aussi rejeté (C.M. 20 août 1857) au profit du projet présenté par l'architecte de la Ville Tiffon (C.M. 6 octobre 1857) qui travaillait au même moment au château d'Odos. Le monument est prévu en marbre à jaspures noires et blanches issu des carrières d'Anclades près de Lourdes, le socle en marbre de Saint-Béat. Le travail de sculpture est réalisé par Henri Nelli. La maquette en serait conservée par le musée.
A l'invitation du maire, le vicomte de Lagarde, une cérémonie commémorative est organisée le vendredi 19 novembre 1858 à la mémoire de Placide Massey pour l'inauguration de son nouveau tombeau. Elle se déroule à l'église Saint-Jean puis au cimetière de cette même paroisse, sur la nouvelle tombe de Placide Massey où s'élève le monument qui vient d'être élevé, surmonté d'un buste en bronze. Le récit de l'événement est restitué le lendemain par le journal ""l'Ere Impériale"". Il atteste l'authenticité de l'oeuvre ainsi que le nom du jeune sculpteur Henri Nelli (1834-1903), dont ce serait une des premières oeuvres.
Toutefois, il est fortement reproché au buste en bronze de reproduire les traits émaciés d'un masque mortuaire et non les traits de l'homme encore bien présent dans la mémoire locale. Il est annoncé le remplacement de ce buste par un buste en marbre aux traits plus vivants. Le buste actuellement en place, en marbre, est donc le deuxième buste, signé H. Nelli, daté : 1859 (rétribué 1.000 f).£Les documents consultés ne disent pas dans quelles conditions avait été fait le premier buste. Cependant, le masque mortuaire de Placide Massey a bel et bien existé. Il fut très probablement réalisé par le plâtrier Montaut (C.M. n° 18560087 et n° 18570145) qui réclame à plusieurs reprises son paiement (100 f). Ce masque aurait été affecté, au cours du solde de l'héritage de Massey, à la famille Lécussan (pharmacien). Retrouvé par Louis Caddau en 1922 chez leurs descendants Rozière-Brouste, il était d'une ressemblance frappante avec les portraits peints réalisés par Sans. A la suite de son enquête, Louis Caddau a pu affirmer que le buste réalisé par Nelli pour le cimetière est plus conforme à ces portraits que celui du jardin (voir IM65002609).
Il était prévu de garnir la corbeille rectangulaire des fleurs qu'aimait Placide Massey et de planter des ""arbres verts de l'essence la plus rare"" pour l'ombrager.
Quelques années plus tard (1878), un autre monument, conçu à la mémoire d'Antoine Brauhauban, sera réalisé par Henri Nelli, en face de celui de Massey, sur le même principe, le long de la grande allée du cimetière.