La "muse bagnéraise" est une oeuvre de Jean Escoula (1851-1911) considéré comme le chef de file de l'école bagnéraise de sculpture, en cette période charnière du 19e siècle au 20e siècle. Né à Bagnères où il est pris très tôt comme apprenti marbrier auprès de plusieurs entreprises, formé par Maurice Journès à l'école municipale fondée en 1863, il part à 22 ans à Paris où il travaille dans les ateliers de sculpteurs renommés (J.B. Carpeaux, Jean Gautherin puis Auguste Rodin qu'il quitte en 1902). Il se spécialise peu à peu dans le nu féminin. Il produit à titre personnel des oeuvres remarquées et remporte plusieurs médailles. Il forme dans ses ateliers son fils Jacques Escoula et son neveu Jean-Marie Escoula-Marot.
En 1905, le secrétaire aux Beaux-Arts Henri Dujardin-Beaumetz et le maire Bertrand Fortassin lui passent commande pour une statue de "muse bagnéraise" qui deviendra l'aboutissement de son oeuvre. Il dessine le modèle en 1907, commande le marbre en 1908 et achève la statue au début de l'année 1909 (coût 8 000 francs dont 2 500 de marbre ; Inv. : FNAC 2970). Il confie la confection du piédestal à son ami d'enfance ouvrier marbrier Justin Dulout.
L'oeuvre reçoit un accueil très favorable au Salon de la société nationale en avril. En juillet 1909, la sculpture est acheminée à Bagnères par le train. Le choix de l'emplacement (Place des Thermes, devant l'ancien hospice délabré), ne convient pas à l'auteur, mais une inauguration en grand pompe le 5 septembre suivant consacre son talent devant les Bagnérais. Promu Officier de la Légion d'honneur en 1910, Jean Escoula décède à Paris en juillet de l'année suivante, laissant une oeuvre inachevée , la "Pyrénéenne", qui devait faire pendant à la Muse bagnéraise.
Né à Bagnères-de-Bigorre, médaille d'or aux expositions universelles de 1889 et 1900.