Dossier d’œuvre objet IM65000879 | Réalisé par ;
de Rouvray Thibault
de Rouvray Thibault

Chercheur associé à l'inventaire général pour les Hautes-Pyrénées

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  • inventaire topographique
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental des Hautes-Pyrénées

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Arreau - Arreau
  • Vol Volée en 1911, retrouvée mutilée, et restaurée.
  • Commune Sarrancolin
  • Emplacement dans l'édifice trésor

Cette châsse-reliquaire a été réalisée pour recevoir les ossements de saint Ebons, moine bénédictin devenu évêque de Barbastre en Espagne, mort en Comminges en 1104. Sa dépouille est devenue rapidement l'objet d'un culte.

A la Révolution (1799) le reliquaire est forcé mais un prêtre, averti par des habitants, vérifie la présence des reliques et scelle à nouveau la châsse. Une reconnaissance des ossements est faite par Mgr Laurence, évêque de Tarbes, le 30 juin 1856. Le reliquaire se trouve au 19e siècle et encore en 1906 établi sur une console du choeur, faisant face au buste-reliquaire (IM65000808). Le baron d'Agos, érudit commingeois du 19e siècle, se charge de la nettoyer. En 1889, elle fait partie d'une l'exposition organisée à Pau.

En 1899 le Conseil de Fabrique reçoit des offres de plusieurs "amateurs d'antiquités" pour l'achat du reliquaire. Le 1er octobre, ses membres décident à l'unanimité la vente de l'objet pour la somme de 30 000 francs à un antiquaire de Nice, M. Sempé. Ce dernier s'engage à fournir un nouveau reliquaire et l'argent doit être employé aux travaux de l'église. Dans sa séance du 31 octobre, le Conseil municipal autorise la cession de l'objet. Informé, Jules de Lahondès, président de la Société archéologique du Midi, et Anthyme Saint-Paul, président de la Société d'études du Comminges, contactent l'abbé François Marsan, curé de Saint-Lary et membre de leurs deux compagnies, pour qu'il dissuade les fabriciens. Les ministres des Cultes et de l'Instruction publique sont également alertés. Le 10 avril 1899 la châsse avait été transportée à Saint-Bertand-de-Comminges afin d'être présentée, dans le choeur de la cathédrale, aux participants du Congrès des Sociétés savantes dont Robert de Lasteyrie, M. Babelon, de l'Institut, et le comte de Maroy, président de la Société française d'archéologie. Dans un même temps, le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts demande le classement Monument historique de la châsse, mesure effective le 16 octobre 1899, qui permet d'annuler la transaction en cours.

L'année suivante, le reliquaire est présenté à Paris lors de l'exposition rétrospective des Beaux-Arts, organisée au Petit-Palais. Les reliques sont alors retirées et réparties entre le buste (IM65000808) et le tabernacle de l'autel du Sacré-Coeur (IM65010037).

Au retour à Sarrancolin, le ministère prévoit l'achat d'un coffre-fort pour y garder l'objet. Avant que l'achat de ce dernier ne soit concrétisé, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1911, le reliquaire est dérobé avant d'être retrouvé, démembré, dans la rivière de la Neste, une dizaine de jours après. Des éléments manquent cependant : plaques latérales et de l'avers du toit. Les 11 et 12 septembre ils sont finalement retrouvés dans la rivière. L'applique représentant le Christ et une boule du couronnement demeurent perdues.

Envoyé à Paris pour restauration en 1912, l'ensemble est reconstitué de façon non conforme à sa disposition originelle. Restée durant 18 ans dans les collections du Musée du moyen âge, l'oeuvre réintègre ensuite l'église de Sarrancolin. Après une nouvelle consécration, le reliquaire est installé derrière une grille en fer forgé contre le mur occidental du transept nord (cette grille se trouve en 2015 remisée dans le comble du transept nord de l'église). Les ossements sont remis à l'intérieur et un procès-verbal de reconnaissance établi en 1932.

En mars 1957 l'oeuvre est à nouveau prise en charges par les Beaux-Arts et envoyée à Paris pour une seconde restauration à l'issue de laquelle elle est présentée au Palais de Chaillot durant le Congrès international des architectes et techniciens des Monuments historiques.

En 1964 un trésor est aménagé à Sarrancolin dans le prolongement de la nef, à l'ouest.

En 1965, le reliquaire est présenté au Musée des Arts décoratifs dans le cadre de l'exposition Trésors des cathédrales et églises de France.

L'année suivante il est prévu de la transporter à Tarbes pour une exposition.

OEuvre à rapprocher de la châsse de Saint-Viance (19).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 14e siècle
  • Lieu d'exécution
    Commune : Limoges

Châsse reliquaire de plan rectangulaire : caisse parallélipipèdique, toit en bâtière, porte en plein cintre à 2 serrures sur l'un des pignons. Crête (cuivre doré) ajourée, sommée de 5 tiges. Bandeaux d'encadrement : feuilles de cuivre doré plaquées sur âme de bois, décor poinçonné et gravé. Face principale : 4 plaques clouées de cuivre doré, avec émaux champlevés polychromes en gammes nuées (bleu clair, bleu foncé, vert, rouge, blanc) aux chants gravés d'une ornementation au trait. Pignons : émaux champlevés de mêmes techniques, avec reliefs en réserve pour les silhouettes. Face postérieure : feuilles de cuivre plaquées sur l'âme de bois, à décor de pointillés poinçonné dans un treillis gravé à la pointe ; 6 médaillons circulaires de cuivre doré, légèrement bombés, fixés chacun par 6 clous : émaux champlevés de mêmes techniques que les pignons. Figurines rapportées sur la face principale : cuivre repoussé (intérieur creux), ciselé, doré. Incrustations : rangée de cabochons ovales sertis sous la crête (face principale) ; pierres (semi-précieuses ou verre, ?), translucides vert pâle, et opaques bleu foncé.

Au revers le décor se compose de six médaillons émaillés sur fond doré orné d'un quadrillage portant des fleurettes estampées.

La partie terminale en bâtière présente une crête formée par une plaque de métal doré disposée verticalement. Elle présente un décor fait d'évidements en forme de trous de serrure, de quadrilobes et de trilobes ainsi que des tiges verticales.

  • Catégories
    émaillerie
  • Structures
    • intérieur totalement creux
    • présence d'une âme
    • battant, en plein cintre
  • Matériaux
    • bois, en plusieurs éléments taillé
    • cuivre, ajouré, repoussé, décor rapporté, ciselé, gravé au trait, gravé à la pointe, décor à relief en réserve, décor dans la masse, décor poinçonné, doré, émail champlevé, incrustations
    • pierre semi-précieuse
  • Précision dimensions

    h = 47 ; la = 27 ; l = 67£dimensions approximatives ; hauteur totale avec crête ; figurines : h = 15 ; médaillons : d = 14 à 16.

  • Iconographies
    • saint Marc : ?
    • saint Luc : ?
    • saint Jude Thaddée : ?, saint Barthélemy apôtre, saint Pierre apôtre, Christ glorieux, saint Jean : Evangéliste, saint Paul de Tarse, sainte Hélène
    • saint Jean-Baptiste, saint Ebons, l'Eglise : ?, saint
    • Annonce aux bergers
    • Nativité
    • scène biblique : couronne
    • Annonciation
    • Adoration des Mages
    • Visitation
    • saint Pierre apôtre : clé
    • saint Paul de Tarse : épée
    • ornementation, fleurette, rinceau, fleur de lys
  • Précision représentations

    Sur le registre inférieur de la face avant, recouverte de rinceaux, sont placées six appliques figurant des apôtres avec leurs attributs : Marc ou Luc (taureau ou lion), Barthélémy (couteau), Pierre (clés), Jean (livre), Paul (épée). Le dernier personnage sur la droite, une femme tenant une croix, est identifié comme Hélène, mère de l'empereur Constantin. Au centre de ce groupe se trouvait un Christ en majesté dont subsiste le nimbe crucifère. Au-dessus on retrouve sept autres appliques parmi lesquelles on identifie Ebons (au centre), entouré par Jean-Baptiste et une figure féminine symbolisant l'Eglise. Les quatre autres personnages sont difficilement identifiables par manque d'attribut. Celui portant un bâton pourrait être Jude Thaddée ou Jacques le mineur.

    Au revers le décor se compose de six médaillons émaillés sur fond doré orné d'un quadrillage portant des fleurettes estampées. Ce sont des scènes de l'Enfance du Christ : Annonciation, Adoration des Mages, Visitation au registre inférieur, Annonce aux bergers, Nativité et deux rois mages au niveau supérieur.

    Les deux faces de la châsse présentent chacune dans un décor de rinceaux un apôtre "pilier de l'Eglise" : Paul tenant l'épée à gauche, et Pierre avec un livre et une clé sur la porte cintrée du reliquaire, à droite.

    Chacun des registres est encadré par des bandeaux métalliques portant des médaillons de verroterie (avers en haut), des losanges à fleurettes (avers) et des motifs de chevrons (revers).

  • État de conservation
    • manque
    • oeuvre restaurée
    • partie remplacée
    • remontage
  • Précision état de conservation

    Manquent : pommettes de la crête, Christ glorieux de la face principale, cabochons. Oeuvre remontée et restaurée après vol : âme de bois remplacée, éléments des placages de feuilles de cuivre refaits.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1899/10/16
  • Référence MH

Documents d'archives

  • François Marsan, Travaux sur les Quatre Vallées, tome II, Archives départementales des Hautes-Pyrénées, 50 J 42.

    AD Hautes-Pyrénées : 50 J 42.
    tome II, pp. 347 - 349 verso
  • Conservation des antiquités et objets d'art des Hautes-Pyrénées, dossier Sarrancolin, Archives départementales des Hautes-Pyrénées.

    AD Hautes-Pyrénées
  • Louis Caddau, Eglise et prieuré de Sarrancolin, Archives départementales des Hautes-Pyrénées, 8 J 19.

    AD Hautes-Pyrénées : 8 J 19.

Bibliographie

  • £Louis Caddau, L'église et le prieuré de Sarrancolin, Impr. Larrieu, Tarbes, 1902

  • Marion Fourcayran, Maurice Scellès, Emmanuel Garland, L'église Saint-Ebons de Sarrancolin, collection "Patrimoines Midi-Pyrénées", Conseil régional Midi-Pyrénées, 2014.

  • Pierre-Yves Corbel, Anne-Marie Uffler, Hautes-Pyrénées. Vallée d'Aure, tome 2, canton d'Arreau, coll. Indicateurs du patrimoine, Toulouse, 2000.

  • Louis Caddau, "Vol de la châsse de saint Ebons à Sarrancolin", Revue des Hautes Pyrénées, 1911, page 353 et page 449.

    page 353 et page 449.
Date(s) d'enquête : 1995; Date(s) de rédaction : 1995, 2015
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental des Hautes-Pyrénées
(c) Pays des Nestes
de Rouvray Thibault
de Rouvray Thibault

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