Dans la première moitié du 16e siècle, Bertrand d'Arro, curé de Barbazan-Debat, fonde une confrérie de prêtres à Sarrancolin, Ilhat, Betrède, Camor et Fréchet. L'autel de cette confrérie est désigné comme celui de "Notre-Dame-de-Barbazan", chapelle dédiée à la Vierge de pitié située près de Tarbes. La statue de la piéta présentée au trésor (IM65000820) devait appartenir à cette chapelle. Elle est supprimée par ordonnance de l'évêque de Comminges en 1664 et sa dévotion transférée, de même que celle à saint Jacques à l'autel de la Vierge.
L'analyse stylistique permet de penser que l'auteur des cinq reliefs est très probablement Savary Puyo, sculpteur de Saint-Bertrand-de-Comminges, qui a également exécuté un retable à l'église voisine de Guchen (Hautes-Pyrénées), en 1547 et 1548.
A Sarrancolin on peut aussi attribuer à l'atelier Puyo deux panneaux remployés ainsi que la statue de la Vierge dans le retable du bras sud du transept (IM65000871).
Les récents travaux de Marion Fourcayran ont permis de mettre en lumière les auteurs des gravures qui ont inspiré les auteurs de ce retable : Marcantonio Raimondi (martyre de saint Laurent), Gian Jacopo Caroglio et Hans Holbein.
A son tour le retable de Sarrancolin est devenu un modèle copié localement. Au tout début du 19e siècle, le sculpteur Antoine Pousson, de Saint-Gaudens, réalise pour la chapelle de la Vierge de l'église de Gouaux (Hautes-Pyrénées) une boiserie où l'Annonciation reprend celle de Savary Puyo.
La structure extérieure du retable (cadre à volutes, corniche à lambrequins ajourés) ainsi que l'autel contre lequel il est posé sont plus récents (17e siècle? 19e siècle). L'autel en particulier est typique de la production des ateliers du département (Abadie de Tarbes) dans la première moitié du 19e siècle.£Une carte postale de la première moitié du 20e siècle présente à Sarrancolin cet autel avec une statuette de saint Sébastien (aujourd'hui disparue) posée devant le retable. Le même cliché et l'inventaire de 1906 montrent pareillement les statues de saint Benoît (IM65000821) et de saint Ebons (IM65000822) posées sur l'entablement du retable. Au 19e siècle le pourtour de l'autel a été garni d'une table de communion en fonte de style néo-roman qui a été retirée. Elle se trouve actuellement (2015) remisée dans les combles du bras nord du transept. Autel et retable ont été démontés et restaurés durant les années 1960 et ont retrouvé place dans l'église en 1969.
Chercheur associé à l'inventaire général pour les Hautes-Pyrénées